Assassinat de Norbert Zongo : 19 ans après, la vérité et la justice se font toujours attendre

Assassinat de Norbert Zongo : 19 ans après, la vérité et la justice se font toujours attendre

Les journalistes et les Burkinabè ont commémoré, le 13 décembre 2017, le 19e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo et de ses trois compagnons. A Ouagadougou, sous la houlette du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition contre la vie chère (CCVC), un dépôt de gerbes a eu lieu, tôt le matin au cimetière municipal de Gounghin, sur les tombes des suppliciés de Sapouy. Tour à tour, les responsables du Collectif, de la CCVC et la veuve, Geneviève Zongo, ont déposé des gerbes sur chacune des quatre tombes et sur celle de l’élève de Boussé, Flavien Nebié, tué le 6 décembre 2000 dans le cadre des manifestations pour exiger vérité et justice sur l’assassinat du journaliste et de ses compagnons. Le dépôt de gerbes s’est fait au son de la chorale du Collectif.

Par la suite, le président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), Guézouma Sanogo, a lu un message d’hommage à Norbert Zongo et à ses compagnons. Il a relevé la longue attente, pendant 19 ans, de la vérité et de la justice dans cette affaire. Et ce, malgré des actes comme la réouverture du dossier en 2015, sous la Transition, après son classement sans suite en 2006, l’inculpation de trois éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) en 2015 et l’interpellation de François Compaoré, petit-frère du président déchu Blaise Compaoré, en fin octobre 2017 à Paris en France. Sans oublier le récent baptême de l’Université de Koudougou du nom de Norbert Zongo. « L’essentiel piétine toujours. Le dossier n’a pas été jugé », déplore Guézouma Sanogo. Comme lasse d’attendre, la mère du défunt journaliste, Augustine Zongo/Nana, s’en est allée aussi en début décembre dernier. Au pied de la tombe de Norbert Zongo, le président de l’AJB a invité la corporation et le peuple à rester vigilants et à exiger vérité et justice dans ce dossier.

Avant de quitter le cimetière, les premiers responsables du Collectif, de la CCVC et la veuve Zongo ont déposé un gerbe de fleurs au carré des martyrs en mémoire des victimes de l’insurrection populaire de fin octobre 2014 et de la résistance au putsch du 16 septembre 2017.

Le deuxième acte commémoratif de ce triste anniversaire a été la marche dans des artères de la ville de Ouagadougou suivie d’un meeting à la Place de la nation. Dans la partie meeting, le président du Collectif, Chrysogone Zougmoré, a délivré un message de la même teneur que celui de l’hommage lu au cimetière. L’exigence de vérité et de justice pour Norbert et ses compagnons, la nécessité de rester vigilants et mobilisés malgré les actes qui peuvent constituer « un réel motif de satisfaction ».

Babribilé YAMBA

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