Son “Excellence” Gérard Kiswensida Ouédraogo : humoriste burkinabè

Son “Excellence” Gérard Kiswensida Ouédraogo : humoriste burkinabè

Gérard Kiswensida Ouédraogo est un humoriste burkinabè, qui a commencé sa carrière vers les années 2000. Passionné du théâtre, il se professionnalise dans ce métier au détriment de ses études. Il est connu du public, par l’imitation de la voix de l’ex-président Blaise COMPAORE. Artistesbf déroule le tapis rouge à cet talentueux humoriste, son “Excellence Gérard”.


GERARD KISWENDSIDA OUEDRAOGO (G.O)
Je suis artiste comédien, humoriste et acteur de cinéma. J’ai commencé le théâtre entre 1999 et 2000 avec la compagnie “les merveilles” de KABORE Patrice. En vérité, j’étais encore élève lorsque j’ai commencé le théâtre. Parallèlement à mes cours, je faisais également la scène. Evidemment, mes parents n’étaient pas du tout contents de ma situation. Nous avons commencé à jouer à l’école Naba Wabsé puis nous avons été lauréats du grand prix national de Théâtre. Je me suis intéressé au milieu professionnel, et en 2002, j’ai postulé aux ateliers de formation, aux castings et aux auditions lancés par le CITO et j’ai été retenu. J’ai travaillé avec des metteurs en scène norvégiens et je suis allé jouer en Norvège. C’est sur conseils d’Habid DEMBELE GUIMBA que j’ai entrepris d’imiter la voix de l’ex-Président Blaise COMPAORE. Beaucoup de gens ont pensé en son temps, que j’avais des entrées faciles chez le Président. Erreur ! C’est vrai qu’on ne m’a jamais menacé; mais je n’ai rien gagné aussi avec le Président.
Artbf : Comment faites-vous pour qu’on ne copie pas vos propos pour en faire un autre spectacle ?
G.O : Je déclare toutes mes œuvres au BBDA, ce qui fait que cela n’arrive pas.
Artbf : Quelles sont vos suggestions à l’endroit du ministère de tutelle pour que ce métier puisse mieux vous nourrir?
G.O : Par rapport à nos aînés, on peut dire qu’il y a de l’amélioration de nos jours. Nous arrivons à nous marier, à avoir de petits moyens de déplacement.
Je respecte le ministère et je le considère comme une administration qui est là pour nous aider en matière de paperasse et nous faciliter le travail; mais je n’ai jamais compté sur le ministère de la culture pour être artiste ou pour gagner ma vie. Cela fait 16 ans que je joue, nous avons souvent de petits soutiens chaque trois (03) ans ou quatre (04) ans, mais si nous comptions sur ces aides, nous n’allions pas nous en sortir. Moi je me bats, je n’attends pas que le ministère de la culture vienne me reconnaitre pour me donner quelque chose. Mais chaque fois que j’arrive au ministère de la culture pour faire des papiers, je trouve le personnel très sympa, ils nous facilitent la tâche et je suis très content pour cela. Nous leur demandons aussi d’être dans les salles de spectacles pour voir le travail et la souffrance des artistes.
Artbf : Actuellement vous évoluez tout seul aussi sans sponsors? Est-ce que TELMOB vous soutient toujours?
G.O : C’est la première fois qu’une maison de télécommunication m’accompagne pour un événement depuis que j’ai commencé. Ils ont essayé pour voir notre travail mais c’est depuis septembre 2015. Le coup d’Etat n’a pas permis de réaliser le spectacle. Avec des amis, j’ai relancé le spectacle en janvier 2016, il y a eu les djihadistes et j’ai enlevé l’argent de ma poche pour le relancer une troisième fois. En réalité, plus de 80% de ce que je fais vient de ma poche à travers les cachets que je gagne en faisant mes spectacles. Quand je n’aurai plus d’argent, je laisserai tomber.
Artbf : Pourquoi le FIRHO et l’ARDO club se sont retrouvés à la même date?
G.O : L’institut français est un espace français qui s’ouvre aux gens. Ils ont un calendrier pour toute l’année. Je n’ai pas pu faire mon spectacle deux fois, il fallait qu’ils trouvent une date à l’intérieur de leur programme pour qu’on refasse le spectacle parce que si je le fais dans un autre espace ça peut les choquer. Ils ont forcé et ils ont trouvé le 02. C’est après que je me suis rendu compte que c’était dans la semaine du FIRHO. Ce n’est pas nous qui donnons les dates, mais c’est l’institut français qui décide.
Artbf : Quel message avez-vous à l’intention de ceux qui veulent se lancer dans l’humour ?
G.O : Il faut d’abord aimer la chose, prendre les choses avec philosophie et quand il y a des moments difficiles, il faut essayer de faire rire les gens avec cela. Je demande aux jeunes de se lancer dans le travail et d’éviter de tomber dans l’esprit de gombo. Je parle de ceux qui viennent pour s’enrichir, ceux qui cherchent de toutes petites histoires pour aller raconter dans de petits événements et prendre de l’argent. Quand je fais un spectacle qui n’est pas bien, je ne peux pas bouffer cet argent parce que mon âme d’artiste me condamne beaucoup. C’est par le travail qu’on nous connait, donc nous devons toujours rester dans le travail même si nous avons une bonne évolution sociale.

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