Bissa et Samo : Pour une tête de chien ....

Bissa et Samo : Pour une tête de chien ....

La tradition orale raconte que la coutume a été instaurée par Soundiata Keita lors de la fondation de l’empire du Mali. Cette coutume est très importante car elle permet de régler des conflits entre ethnie en cas de conflits. Ainsi dans un pays en guerre, la parenté à plaisanterie est nécessaire. Dans la suite de notre article nous verrons comment est née cette parenté entre les Bissa et les Samo.

La parenté à plaisanterie est une valeur ancestrale au Burkina Faso. C’est un pacte entre des groupes ethniques qui se taquinent et qui, normalement ne peuvent jamais entrer en conflit. C’est le levier important dans la recherche de la paix.

En effet, la plaisanterie foisonne dans les sociétés burkinabè avec différentes versions selon les inspirations des protagonistes. Selon l’histoire, la tête de chien entre les bissa et Samo, deux frères raffoleraient de viande de chien. Après des discussions, et n’arrivant pas à s’accorder sur celui qui devait garder cette partie précieuse du chien qu’ils avaient abattu, ils en vinrent  aux mains et « se séparèrent ainsi, pour une tête de chien ! »

Et depuis, Bissa et Samo, issus de ces deux frères, se rejettent mutuellement la responsabilité de l’éclatement de leur unité familiale initiale.

Les autres groupes ethniques ne manquent pas d’ailleurs une occasion de le leur rappeler, pour les tourner en dérision. La compréhension de cette histoire repose sur la connaissance de la représentation du rôle et de la place du chien dans les sociétés de tradition orale. Il n’est pas l’animal choyé et chouchouté, comme c’est le cas sous d’autres cieux.

Il garde la maison, il accompagne son maître à la chasse et lorsqu’il devient vieux ou même enragé, on le tue et on le mange. De fait, la banalité de l’histoire et son contenu drôle montrent la futilité des motifs qui, bien souvent, opposent les hommes et les conduisent à des conflits.

La forme des relations de plaisanteries dans le cas des Bissa et des Samo est moins violente, car il s’agit de « parenté » à l’origine entre les deux ethnies. Ils ont encore en mémoire le souvenir amer de leur séparation et de leur désunion pour si peu de chose ; bien plus, ils ressentent maintenant cruellement le besoin, mais hélas,  de se rassembler à nouveau et former une même « famille ».

C’est pourquoi, très souvent, les membres de ces groupes ethniques, lorsqu’ils se rencontrent, s’appellent du surnom affectueux de « cousins ».

Gloria BALO

Leave a comment

Send a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *