Dans le cadre de la valorisation des tissus locaux , ArtistesBF était dans les locaux d’Arthene création pour s’entretenir avec Harouna Tiendrébéogo, promoteur de la structure de « Arthene création ». Le but de cette randonnée était de voir comment ont évolué les tissus africains(koko dunda, Faso dan fani ) et comment le promoteur arrive à écouler ses produits en ces temps de galère.
Harouna Tiendrébéogo est un passionné du textile pour dire de la mode tout court. Promoteur de la marque « Arthene création » qui existe depuis 1995, Harouna Tiendrébéogo valorise les tissus locaux depuis des années. « Je fais la promotion des tissus locaux depuis 1995 au moment où l’idée n’avait pas encore pris de l’ampleur », nous a-t-il confié. Il est interrogé par Abiba NAMOANO
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Harouna Tiendrébéogo (H.T) : J’ai eu l’idée de commencer depuis les débuts en utilisant le dan fani pour faire des coupes modernes. Le Koko dunda existait mais sous une autre appellation. Le Koko dunda est un ancien motif qu’on est né trouvé et que notre confrère BAZEM’Sé a eu l’idée de la revaloriser ». ToiutefoisMais avant, il y avait Ouédraogo Innocent qui avait aussi apporté sa pierre en baptisant ce tissu « indigola ». A l’époque j’avais eu à utiliser ces mêmes tissus Koko dunda pour faire des tenues vraiment urbaines, très faciles à consommer. Pour moi, c’est vraiment un renforcement d’idées que de façon nationale tout le monde s’est mis à vouloir valoriser le textile burkinabé et africain. J’ai toujours dit que j’ai une longueur d’avance parce que j’étais déjà dedans avant que cet engouement-là ne vienne. Donc ça me permet facilement d’avoir une longueur d’avance pour pouvoir l’utiliser, le manier vraiment comme il se doit. Voilà l’expérience que j’ai traversée.
ARTBF: Etre styliste, est-ce une passion ou un gagne-pain ?
H.T : Je dirai que c’est le stylisme qui m’a choisi. Dans chaque métier, même si tu viens par gagne-pain il va falloir ajouter de la passion pour pouvoir gagner un bon pain pour ne pas manger des pains secs. Dans ma vie, ce qui est le plus important, c’est le devoir . J’aime toujours me remettre en cause et je n’aime même pas que l’on me parle de droit mais plutôt de devoir. A partir du moment où je me suis retrouvé dans ce métier, il a fallu que je joue correctement mon rôle pour pouvoir être utile le maximum possible. Pour moi, dire que c’est un gagne-pain, non ! s’il y’avait un autre mot au-delà de la passion, j’allais l’employer.
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ARTBF : Quel est votre circuit d’écoulement ?
H.T : C’est tout le monde. Vous savez la mode, c’est comme la musique. Il y ‘ en a qui aiment le reggae, le jazz, le warba ou du liwaga. Donc c’est pas l’artiste qui choisit son réseau de clientèle. Mais c’est plutôt les clients qui le désignent. Je fais des tenues urbaines, classiques, relaxes, tenues de cérémonies à base des matières locales. Maintenant, c’est aux clients de dire si mon produit leur plaît et s’ils veulent danser à mon rythme.
ARTBF : Quelles sont les difficultés que vous rencontrées dans ce métier ?
H.T : Les difficultés varient et évoluent ! Présentement, la seule difficulté que je rencontre c’est le financement. Je ne dirai pas le manque de financement mais plutôt, le système de financement qui n’est pas adapté pour des artisans. C’est juste adapté pour des commerçants mais pas pour des artisans. Pour des artisans, il faut d’abord produire; c’est-à-dire concevoir, réaliser et commercialiser. Vous voyez qu’il y a plusieurs étapes alors que le système du crédit qui est là actuellement ne nous laisse pas de temps. Non seulement il y a les taux et les délais de remboursements qui ne nous laissent pas ce temps.
Abiba NAMOANO (stagiaire)
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