Covid-19 : Les mesures d’urgences prises au BBDA

Covid-19 : Les mesures d’urgences prises au BBDA

La pandémie de la Covid-19 n’est pas seulement que dévastatrice sur le plan sanitaire. Mais elle est aussi une période de prise de conscience à tous les niveaux qui commande à chacun ou à chaque entreprise de pouvoir réinventer ou réorienter ses activités pour survivre. Au niveau du Bureau Burkinabè des Droits d’Auteur (BBDA), au-delà des mesures barrières à respecter, il fallait triturer les méninges pour s’adapter à la nouvelle situation. Structure de gestion collective des droits d’auteurs et des droits voisins au Burkina Faso, le BBDA faute de recouvrement pendant la pandémie n’a pas manqué d’initiatives pour réconforter les créateurs. Walib BARRA, DG de la structure nous en parle :

Merci pour l’occasion que vous m’offrez et de l’intérêt que vous accordez à la visibilité des activités du BBDA. Il faut dire qu’à l’apparition des premiers cas du Covid-19 au Burkina, nous nous sommes réorganisés en instituant une rotation dans les différents services, histoire de bien mettre en œuvre les mesures barrières. Ce que nous avons ensuite fait, c’était d’encourager nos membres à opposer une résistance en termes de créativités. A ce titre, nous avons accompagné quelques créations qui visaient à sensibiliser les populations sur les mesures barrières.

Au BBDA, nous avons également procédé à la mise en place d’un Fonds Exceptionnel  de Solidarité pour accompagner les créateurs les plus vulnérables. A cet effet, nous avons transformé la deuxième tranche du Fonds de promotion culturelle en Fonds Exceptionnel de solidarité. Et c’est ce fonds que nous utilisé pour soulager plus de 2 700 artistes.

Au niveau du recouvrement, c’était une période un peu morte. Mais au niveau de la direction réseau clientèle, nous avons envoyé des correspondances (lettres de soutien) à nos clients. Il faut qu’on sache que le BBDA fonctionne comme une société commerciale qui doit aussi entretenir des relations privilégiées avec ses clients. Vous nous demanderez qui sont nos clients ?  Ce sont ceux qui utilisent le répertoire du BBDA pour faire leurs affaires. Etant donné que ces personnes étaient les premières touchées aux premières heures du Covid_19, il était important que le BBDA témoigne de sa solidarité à ces clients à travers notamment des correspondances que nous leur avons envoyées.

Vous avez soutenu les créateurs les plus vulnérables plutôt que d’étendre votre soutien à l’ensemble de tous les membres. Parmi vos membres, il y a également des jeunes créateurs qui ont aussi tourné les pouces pendant le Pic de la pandémie. Qu’en avez-vous fait ?

Nous n’avons pas l’intention de régler tous les problèmes qui ont été engendrés par la COVID-19.  Il y a eu certes des conséquences sur les créateurs en phase de production et de post-production.  Mais je crois que tous ces créateurs seront pris en compte dès que le comité de réflexion aura fait ses propositions dans le cadre de la subvention allouée au Ministère de la Culture.  Tous ces cas seront certainement pris en compte en fonction du poids de chaque filière dans la stratégie Nationale de la culture et du tourisme. En ce qui concerne particulièrement ce soutien en direction des créateurs vulnérables,  c’était une activité ponctuelle immédiate qu’il fallait mettre à la disposition de certains membres qui étaient dans des situations plus vulnérables que les autres.

Et comment recouvrer la musique qui se joue sur les plate-formes de partage de contenu et de vidéo comme YOUTUB?

Les grandes plates-formes profitent de la neutralité de l’internet. Ce sont des plates-formes qui ne sont pas installées dans nos territoires respectifs. Ce n’est pas seulement le Burkina Faso qui vit ce problème mais c’est la majeure partie des pays africains. Ces grosses plates formes qu’on appelle les cafas (Google, Facebook, Apple, Microsoft et Amazone) sont des structures qui ne sont pas installées sur nos territoires respectifs. Donc, ils envoient leurs liens à partir des territoires qu’on ne peut pas localiser. Au nom du principe sacrosaint de la territorialité du droit d’auteur, nous ne pouvons rien percevoir auprès de ces géants. Mais nous travaillons à une sensibilisation afin que les régulateurs puissent nous accompagner pour ces cas de communications électroniques spécifiques qui échappent au Bureau des droits d’auteur.

Le BBDA a aussi respecté le calendrier habituel de sa répartition. La seconde répartition qui a débuté depuis le 28 mai 2020 se poursuivra jusqu’au 28 juin 2020 tout en respectant les mesures barrières en raison de 100 personnes par jour dans l’enceinte de l’établissement. Nous rappelons également que nous privilégions les paiements électroniques tels le “Money BANKING”, Orange Money,  Mobicach et les virements bancaires.

Enfin au niveau du Fonds Exceptionnel de Solidarité, tout le montant n’a pas pu être absorbé; ce qui nous permettra de le proposer au prochain conseil d’administration pour que ce solde soit ré-utilisé pour la relance des activités culturelles au sein des membres du BBDA.

Propos recueillis par Assiéta OUEDRAOGO et Patrick COULIDIATY

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