"Réseaux sociaux et responsabilité chrétienne" de l'Abbé Justin ZANGRE

"Réseaux sociaux et responsabilité chrétienne" de l'Abbé Justin ZANGRE

Dans son livre « Réseaux sociaux et responsabilité Chrétienne », l’Abbé Justin ZANGRE  pose son regard sur un mal nécessaire, les  » réseaux sociaux ». Nul ne doute aujourd’hui le bienfait apporté par l’internet de part la rapidité des recherche d’information, du savoir et la réduction des distances. Mais personne ne peut contester aussi à quel point internet à travers les réseaux sociaux violent permanemment notre intimité, nos libertés individuelles et souvent le lieux d ’arnaque, de tromperie et  souvent de propos orduriers entre utilisateurs.

C’est pourquoi dans son opuscule intitulé « Réseaux sociaux et responsabilité Chrétienne », l’Aumônier invite les utilisateurs des réseaux sociaux à une utilisation  responsable. Et dans le contexte sécuritaire que traverse le Burkina, l’Abbé Justin ZANGRE souhaite que la presse nationale bien qu’elle abat déjà un travail titanesque pour sensibiliser et informer la population, à redoubler de professionnalisme et de prudence dans le traitement de l’information. Et à ce propos justement, voici ce que dit le livre  » Réseaux sociaux et responsabilité chrétienne » à la page 46 :

ArtBF : A la page 46 de votre livre, vous faites référence à la responsabilité sociale de l’homme de média. Comment  avez-vous apprécié la suspension de diffusion au Burkina de certains médias dont les propos rameraient à contre courant de la marche radieuse entreprise par les nouvelles autorités du Burkina pour la reconquête de notre territoire ?

Lire aussi : Le Chrétien en tant que  » Sel et Lumière » sur les réseaux sociaux



Sans nul doute que les autorités ont leurs critères d’appréciation et de jugement  dans une circonstance particulière qu’est la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso. Les autorités cherchent à ce que chaque citoyen puisse y participer de la belle manière. Faire en sorte qu’aucun propos déplacé  ne vienne  d’une certaine façon à alimenter consciemment ou inconsciemment le terrorisme. Je me dis que c’est à partir de ce scanner qu’elles (les autorités) ont pris donc des décisions dans le sens de contribuer à la lutte contre le terrorisme. Alors, je respecte tout à fait leur décision. Et en même temps, comment jouer sur la liberté d’expression qui n’est pas en fait un libertinage et qui pourrait être explosive pour nous-mêmes.  La parole est libérée pour être utilisée; mais pas pour en abuser. Les décisions qui ont été prises par les autorités sont pour le bien-être de tous et cela doit aussi interpeller tous les communicateurs sur leur manière de communiquer.

Quelques fois dans certaines situations, le silence est d’or. Il vaut mieux se taire face à certaines situations pour ne pas jeter de l’huile au feu. Les médias ont le droit d’informer certes; mais est-ce toute information doit être dite en temps réel ?  Et quelles peuvent être  les conséquences de telles informations ? Ce sont à mon avis des questions qu’il faut se poser. S’il faut juste donner une information et tourner le dos sans même se soucier de ce qu’elle peut apporter comme ennui, je crois qu’il faut réfléchir… Avant de balancer ladite information; il y a un discernement à opérer en profondeur. Même dans la relation interpersonnelle, il y a des choses qui sont vraies qu’on ne peut pas dire. Ce sont nos autorités qui ont les rênes du pouvoir,  qui analysent  les situations et pour cela, nous leur donnons le bénéfice de la confiance. Elles ont juste analysé la situation et ont pris les décisions qu’il fallait selon eux. Je crois qu’à ce niveau, on ne peut pas les juger ni les condamner.

ArtBF : A la page 47 de votre livre également, vous faites cas du pape François qui encourage le chrétien à faire la politique. Si ce mot d’ordre est bien suivi à la lettre, ne craignez-vous pas qu’un désordre s’installe et qu’il foule au pied le 8ème commandement ? (Tu ne mentiras pas !)!

Abbé ZANGRE : Je crois profondément à l’enseignement de l’Église. La politique, c’est le domaine de la plus haute charité parce que c’est en politique que les décisions se prennent. Si vous ne faites pas la politique, d’autres le feront et vous  imposeront aussi leur façon de gouverner le monde. Or le chrétien justement est appelé à entrer en politique qui est une façon de gérer la cité avec l’esprit chrétien. Un chrétien qui est véritablement convaincu et qui vit sa foi, doit dans une mesure radicale se départir de tout mensonge. En fait, ce n’est pas la politique qui est le lieu du mensonge, mais c’est la politique politicienne qui fait que beaucoup de gens y entrent déjà avec des calculs mesquins et qui ne vont pas promouvoir le développement de façon objective et de façon efficace. Sinon, le mensonge fait partie de la vie et un menteur qui entre en politique ne deviendra pas un vertueux, sauf par miracle.

ArtBF : Qu’en est-il au niveau des médias ?

Au niveau des médias, il faut toujours communiquer dans le sens d’unir la nation, de créer la cohérence tout en éveillant la conscience du citoyen. L’homme des médias doit se convaincre que le terrorisme ne concerne pas qu’un individu parce c’est tout le pays qui est menacé.



En étant à Ouagadougou, on n’est pas très conscient de ce qui se vit au Nord ou à l’Est ou ailleurs. Les médias, tout en appelant à la solidarité en faveur des déplacés internes, doivent être aussi des canaux de sensibilisation. Je ne doute pas du travail formidable que font déjà les médias de manière générale. Mais j’insiste pour qu’il y ait plus de sagesse dans la communication et de prudence dans la manière de traiter l’information afin que tout se passe bien pour le pays. Souvent, il y a les informations qui, au lieu qu’elles fortifient, attristent et découragent.

Pour ma part, la critique n’est pas forcément négative, elle peut être aussi constructive. Nos autorités sont des êtres humains. Elles tracent des lignes qu’elles jugent bien pour la nation. Ne nous mettons donc pas d’une certaine façon en marge pour critiquer négativement leur action parce qu’elles (les autorités) ont besoin de notre soutien.

Patrick COULIDIATY

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