Un film de de Aissata WARMA

Un film de de Aissata WARMA

Aissata Warma, étudiante et réalisatrice burkinabé  met le doigt sur un problème de société dans notre pays. Le problème de domestiques ou filles de ménage géré comme un « business » dans la capitale. Elle raconte avec beaucoup de finesse cette traite des filles, et plonge le spectateur dans une panoplie d’émotions contradictoires. Au début de ce documentaire, la joie est au rendez-vous : chants, danses populaires pour fêter le départ des filles de Loronie pour Ouagadougou. Les filles certaines d’avoir une vie meilleure dans cet « eldorado », les familles heureuses de se séparer de leur fille dans l’espoir de les voir épanouies et recevoir en retour de quoi mieux vivre. Ainsi ces filles quittent leur village natal avec la bénédiction des parents pour une aventure ouagalaise qui leur réserve bien de surprises.

Le silence des autres est aussi un témoignage de l’exploitation de l’homme par l’homme. La réalisatrice a réussi à collecter différents témoignages (les filles, les parents, les logeurs et les employeurs). En effet,  les filles qui arrivent à la recherche d’emploi sont logées puis à la limite vendues par un individu à des employeurs qui souvent traitent ces dernières avec peu d’égard. Face à cette dure réalité, le rêve de faire fortune de ces filles s’évanouie. Souvent elles sont converties  en bonne  à tout faire mais en retour sont mal payées. Certains parents restent sans nouvelles de leur enfant, ceux qui par la suite sont informés du sort réservé à leur fille, le regrettent amèrement. Quant aux employeurs, généralement des femmes, elles se défendent, estimant cette pratique normale.

La traite de ces filles se passe donc sous le regard complice de la société, à la fin on se demande l’implication des autorités pour abolir ou au moins régir cette pratique qui entrave l’épanouissement de ces domestiques.

Néanmoins l’avenir n’est pas incertain pour toutes ces filles qui viennent à l’aventure, la réalisatrice a recueilli le témoignage de quelques filles qui ont réussi à échapper à cette pratique. Récupérée par des structures, elles ont pu suivre une formation professionnelle pour se donner plus de chance d’exercer un métier et mieux s’épanouir.

Paulette

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