Cinquantenaire du FESPACO : dans les coulisses de la cinémathèque panafricaine

Cinquantenaire du FESPACO : dans les coulisses de la cinémathèque panafricaine

Dans le cadre du cinquantenaire du FESPACO, nous sommes allés à la découverte de quelques services de l’institution. Il s’agit des institutions du FESPACO non pas qu’elles ne sont pas importantes mais  dont on ne parle pas assez ou presque pas. Et puisqu’il s’agit de “confronter notre mémoire et forger l’avenir d’un cinéma panafricain dans son essence, son économie et sa diversité” (thème du FESPACO prochain), nous avons expressément choisi le service qui a la charge effectivement de la conservation de la mémoire africaine. Il s’agit de la cinémathèque que nous avons découverte dans les coulisses du FESPACO. C’est ce service qui abrite entre autre la mémoire du FESPACO; entendez-par-là, les  œuvres cinématographiques africaines. Jean Yves NANA, le responsable de ce service nous entretient sur son importance, ses missions et les conditions d’accès.

La cinémathèque panafricaine : C’est là que se trouve stockée la mémoire de tout un continent©ArtistesBF 2018

Les films sont certes  conservés à la cinémathèque mais le droit reste  la propriété  des détenteurs  légaux. Nous avons la facilité aujourd’hui avec nos différents projecteurs  d’aller voir les films dans nos villages; ce qui n’était pas  possible quelques années auparavant.  Nous avons également le dispositif de cinéma mobile qui permet que des films puissent être montés. Ce qui est surtout bon de savoir, c’est que nous assurons la conservation des films. Mais il y a des films pour lesquels  nous ne disposons pas des droits d’exploitation ou de diffusion.

Pour conserver les films

Jean Yves NANA : Responsable de la cinémathèque©ArtistesBF 2018

Si vous réalisez un film comme “BUUD-YAM” par exemple, le réalisateur peut demander à le conserver à la cinémathèque du FESPACO. A partir de ce moment, nous signons une convention avec le réalisateur. Cette convention renferme nos conditions de conservations  ainsi que les termes de contrat que nous passons entre le réalisateur et notre cinémathèque. Avec ce contrat, nous sommes être libres par exemple de montrer  le film soit à des étudiants, soit à des chercheurs dans le cadre strict seulement de l’activité de la cinémathèque. Mais nous n’avons pas l’autorisation de diffuser le film ailleurs que dans le dispositif de la cinémathèque ou dans d’autres endroits organisés par la cinémathèque.

Les services de la cinémathèque

Le Délégué Général Ardiouma SOMA une bobine de film©ArtistesBF 2018

1° Le service de la documentation

Un film n’est pas seulement la pellicule. Vous avez entre autres, la documentation qui accompagne le film.  Le synopsis, les photos et tous les documents promotionnels relatifs au film sont stockés au service de la documentation. C’est dans ce service que vous pouvez avoir des informations sur un film si toutefois les auteurs nous ont laissé des informations sur cette œuvre.

2°) Le service de la conservation et de la restauration des films

Conserver, c’est quoi ?  La conservation,  c’est faire sorte que le film ne se dégrade pas. Mais il peut arriver que le film soit quelque fois dégradé après de nombreuses projections. S’il le film est dans un tel état, il  faut le recoller ou le remettre en l’état pour qu’il soit exploitable. C’est donc le service de conservation et la restauration qui s’en occupe.

3° La salle de projection  

Elle nous permet de faire la promotion des  films stockés à la cinémathèque. Nous enregistrons beaucoup de gens qui passent pour des recherches.  Curieusement, nous recevons plus des personnalités d’autres pays  bien  plus que les nationaux.

“Avant les inondations, nous étions environ à 8 000 boîtes et à cette date, nous sommes pour l’instant à 600 films mais nous continuions la restauration”, nous confié Mr NAPON chargé de l’Archivage et de l’indexation des films.

Notre appel

Je remercie les autorités tout d’abord  qui ont su entendre le cri de cœur des cinéastes africains car ils ont su qu’il fallait une structure comme la cinémathèque pour faire que l’Afrique puisse conserver sa mémoire sur son continent. Ils ont donc sollicité un appui afin que la cinémathèque locale en ce temps puisse s’ouvrir au monde et  devenir  une cinémathèque panafricaine. C’est ce qui a donc conduit officiellement dans les années 1989 la création de la cinémathèque africaine de Ouagadougou

En un mot, j’aimerais qu’on renforce le personnel en termes d’effectif et  de formation afin qu’il soit en phase avec les nouvelles technologies ou les nouvelles manières de  conservation et de restauration. Ensuite, qu’on puisse avoir les moyens financiers pour travailler. C’est douloureux de constater que c’est toujours en Europe qu’il faut rechercher la mémoire de l’Afrique.

Naturellement, 2009 a été une très grande épreuve pour la cinémathèque. Et je crois dire un grand merci aux partenaires extérieurs   qui ont été d’une grande contribution dans la sauvegarde  de  la cinémathèque.  Nous avons travaillé en sorte non seulement  à élever le niveau de protection des œuvres mais aussi  que la maison puisse résister à une éventuelle inondation. Enfin, nous avons réhabilité les caniveaux logeant la cinémathèque pour éviter des éventuels bouchons d’écoulement.

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