Kismath BAGUIRI demande aux burkinabè de rester forts …

Kismath BAGUIRI demande aux burkinabè de rester forts …

Cette semaine, nous vous invitons à découvrir un jeune talent d’origine béninoise. Elle était dans la capitale burkinabè dans le cadre des Journées Cinématographiques de la Femme Africaine de l’image (JCFA). Nous l’avons découverte lors d’une scène au cours de laquelle elle incarnait le rôle d’une femme en travail; entendez par là, une femme sur une table d’accouchement. S’il nous était  demandé de lui proposer une note, nous l’aurions donné 18/20  avec mention très honorable !!!!

Après nous avoir expliqué en quoi consistait le rôle  qu’elle venait de jouer, la comédienne, à travers cette vidéo invite les burkinabè à rester forts face aux attaques terroristes perpétrés contre leur pays.

Kismath BAGUIRI (K.B.) : Je suis comédienne et réalisatrice de formation. Mon histoire est partie de l’amour que j’avais pour l’art en général; c’est justement ça qui m’a poussé à aller vers le cinéma. La petite scène que vous avez vue à l’Isis; Eh bien, c’est le métier qui le veut ainsi. Quand on a envie d’incarner des rôles, il faut s’inspirer justement du réel, de ce qu’on a l’habitude de voir. Si je veux jouer le rôle d’une femme enceinte par exemple, je dois normalement pouvoir observer une femme enceinte, savoir ses tics, comment elle réagit pendant le travail, comment ça se passe durant l’accouchement. Bref.. c’est tout cela qui m’a permis de réussir ce petit élément que vous avez pu voir à l’ISIS.

K.B. : Quel bilan tirez-vous de votre séjour dans le cadre des JCFA?

Franchement, c’est un bilan agréable, enrichissant et bénéfique pour tous ceux qui ont eu à participer. Nous sommes venues de différents pays, nous avons échangé, rempli nos carnets d’adresse et d’éventuelles collaborations sont en cours. Malgré les évènements du 02 mars 2018, nous avons poursuivi avec courage les activités. Nous avons tenu les ateliers, les masters class et les projections de films.

Concrètement qu’est-ce que vous avez appris?

(Rires) Comme on le dit, on apprend tous les jours; donc il y a des tonnes de choses que j’ai eues à apprendre. Mais véritablement, c’est beaucoup plus le partage avec les autres femmes qui a été capital pour moi. Les expériences que nous avons apprises des unes et des autres. C’est ce partage-là qui a été le plus bénéfique.

(Rires) De toutes les façons, il n’y a aucune œuvre qui soit parfaite. C’est vrai qu’il y a parfois des petits ratés, des petits inconvénients mais je trouve vraiment que le Fespaco a fait de son mieux de sorte que tout s’est bien passé.

Vous êtes réalisatrice de formation; à quand votre prochain film ?

Mon dernier film s’appelle “Game Over”. C’est un court métrage que j’ai tourné à New York et qui vient d’être bouclé en janvier. Malheureusement, je n’ai pas eu le temps de le présenter à cette édition des JCFA; mais ce sera fait aux prochaines éditions.  J’ai un prochain projet qui va bientôt démarrer mais là, je me garde de le dévoiler pour l’instant (rires); je vous réserve la surprise !.

Nous venons de célébrer le 08 mars, la journée internationale de la femme. En tant que femme cinéaste, quel est votre regard  sur cette journée?

C’est une sacrée journée ! Je me dis personnellement qu’on ne devrait pas attendre le 08 mars spécifiquement pour se dire que c’est la journée de la femme, qu’il faut se battre, qu’il faut prendre des résolutions. Je pense que les femmes doivent se battre au quotidien. Sa journée, c’est tous les jours parce qu’au quotidien, elle se bat, c’est une guerrière comme l’a dit la maman Naki Savane Sy hier à la cérémonie de clôture. Mais on ne devrait pas s’arrêter seulement à la journée du 08 mars !  Et après le 08 mars qu’est-ce qu’on fait ?

Le vrai travail commence l’après 8 mars à mon avis. Les résolutions et tout ce qui s’est dit lors de cette journée doit se matérialiser les jours suivants pour qu’on sente vraiment l’implication des femmes dans tout le processus de développement et dans toutes les sphères de décisions; aussi bien  dans le domaine artistique que cinématographique. La journée de la femme, ce n’est pas seulement défiler avec des pagnes de même motifs; ce n’est pas le plus important. Mais c’est vraiment le respect des engagements et des actions fortes pris en faveur des femmes qui doit être renforcé. Beaucoup de courage à nous et on continue le combat !

Votre dernier mot

Je profite pour lancer un appel aux burkinabè pour qu’à l’avenir Ils essayent vraiment de sortir un peu plus pour venir suivre les projections de films. Cette fois, on pourrait prétexter leur absence dans les salles du fait des évènements du 2 mars; mais bon on prend ça comme ça ! Mais à l’avenir, je leur demande de sortir nombreux pour nous soutenir.

Je crois qu’on a tout dit essentiellement, mais je vais aussi lancer un cri de cœur à la population  burkinabè pour lui dire qu’elle ne doit pas baisser les bras; c’est vrai qu’elle reçoit des coups de partout , on lui met un peu les bâtons dans les roues mais elle doit rester forte tant bien que mal et quoi qu’il en soit.

Propos recueillis par Patrick COULIDIATY

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