Leçon de présentation du JT

Leçon de présentation du JT

Après son inscription en 1988 pour les bourses Russes, il s’est montré brillant pendant la formation presque dans toutes les matières. Il reconnaîtra lui-même que l’option littéraire lui a été d’un grand apport. Après Moult tractations Alfred finit par se trouver un toit; comprenez par là, un métier. D’abord stagiaire, journaliste reporter et présentateur du Journal Télévisé. Mais du stagiaire au présentateur du JT, il eut toute une histoire.

Comment est-il passé de journaliste-reporter à Journaliste présentateur ?.
Après 6 ans d’études à SAINT PETERSBOURG, notre étudiant rentre en 1994 au Bercail; c’est le début d’une nouvelle aventure dans un pays où chômage et galère ont décidé de faire “bouche commune” pour traquer justement les jeunes étudiants, surtout, ceux qui venaient de Russie et qui ne parlaient maintenant que la langue Russe au lieu de langue locale. Obligés de faire le porte à porte pour déposer des dossiers de stages, Alfred couru d’abord s’inscrire à l’ONPE (Office National de la Promotion de l’Emploi) avant de faire le tour des maisons de presse. Il doit finalement son salut à la Télévision Nationale du Burkina où il obtint quelques mois de stages non rémunéré; c’était précisément le 23 février 1995.
Le temps réglementaire du stage écoulé, Alfred va jouer à la “prolongation” sur conseil de ses Red-Chef, Rodrigue BARRY et Inoussa KINDA avec le soutien d’Adama BARRO, actuel SG du Ministère de la Communication. Le stage a été effectivement prolongé ; il est intégré en Janvier 1998 au titre d’une mesure spéciale négociée par le Ministre Mahamoudou OUEDRAOGO.
Depuis lors, il officie à la télévision Nationale du Burkina d’abord comme journaliste-reporter puis, journaliste présentateur. Au Conseil des Ministre du 23 janvier 2013, Alfred NIKIEMA est directeur de la RTB.

La leçon de présentation du Journal télévisé,
Pour la présentation du journal télévisé, Alfred NIKIEMA se rappelle encore ses débuts difficiles, ses balbutiements et surtout les angoisses ressenties le jour où son RED CHEF lui a annoncé qu’il devait présenter le Journal. ” C’était compliqué parce que je ne m’y attendais pas. J’ai cru d’abord que c’était de l’amusement jusqu’au jour où Inoussa KINDA est venu me demander si j’avais déjà commencé mes entrainements.”Je ne m’amuse pas; tu vas faire le journal ”

me dit-il en s’éloignant !. Voyant que c’était sérieux, j’ai couru à la Maison du Peuple pour me décrocher une veste dans la friperie (7 500frs ). Puis, je me suis rendu au pressing pour la redresser correctement. Mais j’ai eu beaucoup de chance le jour où je devais présenter le JT parce que Benjamine DOAMBA venait de finir l’édition du 20h. Quand elle s’est levée elle a annoncé que ” la dernière édition vous sera présentée par Alfred NIKIEMA”. A peine venait –elle de quitter le plateau que son portable sonna et c’était Madame Evelyne LOMPO ( la téléspeakerine) qui lui demandait qui était cet Alfred NIKIEMA. ” Calme toi, tu le verras à 22heures ” a répondu Benjamine DOAMBA. C’était un samedi !

Son succès dans cette histoire de présentation du JT était en partie dû à son expérience avec l’émission ” ça tourne” d’Auguste BAMBARA. Mais à la différence avec Benjamine DOAMBA, Auguste allait trop vite
” il grondait presque oubliant même que j’étais son aîné”

Le plus plaisant selon Alfred NIKIEMA , ce sont les souvenirs qu’il a gardés avec les anciens, des souvenirs vraiment marquants:

“C’était cette solidarité agissante des aînés à l’endroit des stagiaires. Franchement, les anciens nous ont beaucoup soutenus parce qu’ils savaient que nous n’avions pas d’argent. A chaque fois qu’il y avait une mission, ils se disaient qu’il fallait prioriser les jeunes que nous étions parce que nous n’avions pas de salaires. En retour, on se donnait aussi à fond pour ne pas décevoir et mériter leur confiance. Ce fut un épisode très heureux de ma vie. Enfin, je n’oublie pas Inoussa KINDA dont le comportement m’a aussi épaté. En effet, lorsqu’il m’a demandé de présenter le Journal, il a dû sentir que j’avais vraiment le trac. Il est donc revenu à quelques minutes avant le JT de 22h pour voir si j’étais dans les dispositions et s’assurer que je pouvais assumer la responsabilité. Je lui ai dit, “autant que je suis, j’y vais … “. Franchement, j’ai admiré ce genre de chef; ce genre de responsable qui ne jette pas son collaborateur en pâture. J’ai donc fait le journal et quand j’ai fini, j’ai compris que tout s’était bien passé puisque les techniciens m’applaudissaient”.

Notre invité de la semaine qui nous a conté avec bonheur son parcours professionnel aurait été des plus heureux si ses parents étaient là pour célébrer avec lui le fruit de leurs conseils et surtout de leurs bénédictions. Cette tristesse et ce regret, nous les lui avons volés dans son regard.

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