Burkina : Processus de réconciliation, la montagne a-t-elle accouché d’une souris ?

Burkina : Processus de réconciliation, la montagne a-t-elle accouché d’une souris ?

La nouvelle avait déjà tant circulé, déchiré la toile  et fait couler de salive et d’encre. Cette nouvelle, était l’arrivée de Blaise COMPAORE dans le cadre du processus de réconciliation nationale afin d’esquisser de pistes de sortie à la crise sécuritaire. Le 08 juillet 2022, les choses n’ont malheureusement pas fonctionné comme prévu.

C’est le 7 juillet 2022 que l’ex-président Blaise COMPAORE foulait le pied sur sa terre natale laissée il y a bientôt 8 ans. En effet, contraint à la démission suite à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, l’ancien Président Blaise COMPAORE s’exile en République de Côte d’Ivoire. Depuis donc 8 ans, l’ancien locataire de KOSYAM n’aurait  plus officiellement foulé le pied au Burkina. C’est précisément cette année  et à la demande de l’actuel président du Faso Paul  Henry DAMIBA que Blaise COMPAORE est rentré au bercail. L’objectif de son retour au pays est connu : participer à la concertation avec les autres anciens Chefs d’Etat du Burkina en vue de ramener la paix. Bien que l’initiative soit fort louable, on est tenté de se demander si finalement, la montagne n’aurait pas accouché d’une souris ?

Sur les (05) cinq anciens Chefs d’Etat attendus pour la concertation, deux (02 ) seulement se sont présentés

Les faits :

Contre toute attente, l’arrivée de l’ancien président à l’Aéroport de Ouagadougou n’a pas suscité un grand enthousiasme populaire tel qu’on l’imaginait ou du moins, une affluence digne de la trame du « Blaizo » comme l’appellent affectivement ses militants. Cette faible mobilisation aurait été le signe avant coureur qui montrait en filigrane que la grande messe des anciens présidents du Faso pourrait  être en deçà des attentes.



Le second signe et non des moindres est que l’Ancien président étant encore sous le coup d’un mandat d’arrêt, ne pouvait avoir toute la légitimité à Ouagadougou  et passer facilement comme une lettre à la poste. De même qu’il lui était difficile de se soustraire  de la veille citoyenne de tous ceux qui sont épris de paix et de justice . Cependant, la pilule aurait été facile à avaler si seulement Si … elle était bien enrobée ; c’est-à-dire, si l’ex-président en exil en Côte d’Ivoire n’était pas poursuivi par la justice ou s’il avait au moins bénéficié d’une grâce présidentielle lui permettant de jouir pleinement de tous ses droits.

Enfin,  sur les (05) cinq anciens Chefs d’Etat attendus pour la concertation, deux (02 ) seulement se sont présentés Il s’agit de Jean Baptiste OUEDRAOGO et bien entendu, de Blaise COMPAORE.

Michel KAFANDO était absent dit-on, « pour des raisons de santé ».  Isaac ZIDA en exile au Canada n’a pu effectuer le déplacement à Ouagadougou pour des raisons administratives. Roch Marc KABORE a quant à lui été empêché par une foule massée devant son domicile. Vidéo ci-dessous :

Mais que cela ne tienne, l’initiative du Président DAMIBA de rencontrer les anciens Chefs d’Etat burkinabè pour la recherche de la paix est fort louable au regard du banditisme grandissant au Burkina. Bien que n’ayant pas été un succès total à souhait, l’initiative aurait été tout de même un test qui malheureusement, nous enseigne que la voie menant à la cohésion sociale et à l’unité des filles et fils du pays est  encore pleine d’embûches.

Patrick COULIDIATY

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