Cinéma : Une nouvelle salle Canal Olympia à Pissy

Cinéma : Une nouvelle salle Canal Olympia à Pissy

UN PRESIDENT AU MAQUIS DANS LE « BEST OF » DE CANALOLYMPIA

C’est certainement le film burkinabè qui symbolise le mieux le renouveau du cinéma africain : après sa sélection hors-compétition au Fespaco, après avoir été choisi pour représenter le Burkina Faso aux Trophées Francophones du Cinéma, après avoir fait rire toute l’Afrique de l’Ouest – de Dakar à Yaoundé, de Conakry à Niame -, Un Président au Maquis fait partie du « best of » de Canal Olympia, ce bouquet de longs-métrages dont la programmation va marquer l’inauguration de la nouvelle salle de Pissy.

Un Président au Maquis? Une farce politique au parfum de comédie romantique : pour pouvoir regarder la Coupe du Monde de foot, un président ouest-africain se fait remplacer par un sosie – le cuisinier de maquis Madou – à une cérémonie avec le numéro un chinois. Mais la femme de Madou réclame celui-ci de manière impromptue, sous peine de rupture. Seule solution pour éviter une crise avec Pékin : que le président remplace son sosie au maquis. Mais parviendra-t-il à se transformer en “monsieur tout le monde” ?

Impossible de ne pas faire le lien avec le Burkina Faso actuel et cette question cruciale : le président Kaboré a-t-il réussi à nouer une relation étroite avec le peuple ? Comme l’estime Hilaire Thiombiano, coproducteur du film : « Un bon chef d’état, c’est un chef d’état qui se rapproche des gens ». Autrement dit : qui sort de son palais. Une question qui déborde les frontières du Burkina Faso : elle pourrait s’appliquer à tous les présidents de la planète. C’est pourquoi Un Président au Maquis se déroule dans un pays fictif, la « République d’Afrique de l’Ouest », qui pourrait être aussi bien le Burkina Faso que la Côte D’Ivoire, le Mali, le Sénégal…

Si cette comédie n’est pas dénuée d’une portée politique, c’est avant tout un cocktail de rire et d’émotion, servi par de formidables comédiens burkinabè. Pour ne citer que les principaux : Siaka Yra, qui effectue une performance en campant à la fois le président (en costume-cravate) et son sosie (en tee-shirt Sankara et perruque rasta) ; Désiré Yaméogo, qui joue un chef d’état-major irrésistible de drôlerie ; Josiane Hien, tenancière de maquis basculant de la colère à la tendresse ; Mariam Ouédraogo, première dame cachant sous ses caprices un secret intime… Quant aux techniciens, ils forment une équipe d’autant plus soudée que la plupart proviennent des rangs des anciens étudiants de l’ISIS, l’école de cinéma de Ouagadougou.

L’extraordinaire énergie de cette équipe a permis la réalisation d’un film à petit budget… qui n’a pas l’air d’un film à petit budget ! Un Président au Maquis est emblématique de la renaissance du cinéma burkinabè en particulier, et africain en général, qui tente de pallier le manque de moyens par des efforts d’imagination. Faire beaucoup avec peu, tel est le credo des fondateurs d’Afrique Films, la jeune société productrice de Un Président au Maquis. Des producteurs qui ne manquent pas de projets : ils concoctent actuellement une nouvelle comédie « porteuse de sens », Sankara et Moi, à l’occasion du trentième anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara. Pour porter haut les couleurs du « Nouveau Cinéma Burkinabè » !

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