Nous avons RDV avec Diamiano MALCHODI, le Directeur Général de la chaine panafricaine A+, la filiale du groupe français Canal Plus. Il travaille depuis 1999 à Canal + où il a occupé de nombreuses fonctions. Au festival “série series” de Ouagadougou, il a été d’une grande contribution notamment sur la politique de diffusion et d’accompagnement de la Chaîne A+ aux réalisateurs africains. Invité à se prononcer sur le cinéma africain, le premier responsable de A+ se dit fasciné par l’Afrique, une terre d’énergie et de passion. Lisez plutôt !
Diamiano MALCHODI ( D.M ) : D’un point de vue structurel, A+ fait partie de canal + international qui se développe beaucoup en Afrique depuis des d’années. A l’époque on l’appelait Canal + Horizon maintenant c’est canal + International et c’est le même canal. Le but était d’avoir une chaine de télévision qui mette à l’honneur les productions africaines avec A+. C’est une chaine africaine du groupe canal +.
Ensuite, je suis toujours fasciné par l’énergie qui se dégage. L’Afrique est une terre d’énergie, de passion, c’est la terre de tous les possibles parce qu’il y a des grands talents, des grandes séries, des grandes histoires surtout. Et je pense qu’aujourd’hui, ça fait partie des continents qui ont les plus belles histoires mais on ne les exploite pas assez. Il y a tout le potentiel et nous sommes là pour exploiter encore mieux chaque jour ce potentiel d’histoire. Je suis très confiant et à chaque fois que je partage avec les créateurs leur envie, je sais qu’on peut tous ensemble arriver à produire et réaliser des grandes aventures humaines mais également audiovisuelles autour des séries télévisées.
ArtBF : Pour ce premier festival “Séries series” au Burkina, quelles sont les chances de réussite de ce festival ?
D.M : Moi je trouve déjà que c’est une initiative extraordinaire parce qu’il fallait un festival dédié aux séries. Ça existait en France et ils se sont intéressés à l’Afrique par Issaka SAWADOGO. Il y a de grands festivals de cinéma et c’est bien qu’il y ait une sensibilisation autour des séries télévisées. Ici les feuilletons pour certains c’est du théâtre filmé et pour d’autres c’est de vraies grandes histoires et le plus bel exemple c’est Ma famille. Ma famille a fait le tour de l’Afrique, c’est la plus belle série africaine qui devrait exister dans le monde entier. Donc les talents et les séries sont là et c’est magnifique. Je souhaite longue vie à ce festival série series qui s’inscrit dans cette logique en terre burkinabé parce que le Burkina est une terre de création , de créativité de cinéma, de passionnés de culture et je pense que c’est un bel endroit pour développer un festival comme celui-là en alternance avec le Fespaco , du coup le cinéma est à l’honneur pendant une année et l’année suivante sur les séries et inversement donc ça veut dire qu’il y a tout un écosystème qui se met en place et donc je souhaite longue vie à série series .
ArtBF : Quels sont les conditions de diffusion des films africains au niveau de A+ ?
D.M : Nous avons des critères assez stricts de qualité, techniques et financiers pour pouvoir proposer au public africain les plus belles séries. Donc avons une sélection aussi bien éditoriale sur le sujet de la série, il faut que les producteurs nous envoient un projet avec le projet éditorial, l’histoire, les personnages et la bible de la série, c’est-à-dire toute l’architecture narrative pour voir le début, le milieu et la fin de l’histoire si elle est forte et puis il faut voir comment ils veulent financer la série, si le budget est cohérent par rapport à ce qu’ils veulent faire. Parce que chaque projet a un budget. Nous regardons le casting, quelles sont les valeurs, les points attractifs du projet. Et donc nous faisons des comités de sélections dans lesquels on soumet l’ensemble des projets. Certains sont retenus d’autres ne le sont pas pour pouvoir partir avec eux en productions dans le meilleur des cas sortir la série et la produire pour toute l’Afrique.
ArtBF : Qu’est-ce qui revient au réalisateur en termes de droit d’auteur ?
D.M : Il dépose son dossier, après il peut demander une lettre d’accompagnement, il peut demander une convention d’écriture, de développement. Après il peut aussi engager des fonds. En tant que producteur il peut aussi s’engager avec nous, il peut prendre des risques parce que c’est important que les producteurs prennent leurs risques, c’est le rôle d’un producteur.
ArtBF : Est-ce que la chaine A+ aide à la production des films ?
D.M : Bien sûr ! Nous sommes là déjà pour travailler avec le dossier. S’il n’est pas optimal, on travaille avec lui à avoir un dossier qui tienne avec une histoire qui peut tenir, Nous pouvons l’accompagner dans l’écriture mais nous ne sommes pas formateurs. On a plusieurs séances de travail dès lors qu’on croit au projet et puis pareil en financement on peut mettre un peu d’argent au début pour lui permettre de développer , de faire un pilote par exemple pour tester sa série et après A + ne produit pas de film , c’est canal + Afrique qui peut investir dans des films de cinéma. Quant à nous, nous ne travaillons que dans le domaine de la série télévisée.
Propos recueillis par Patrick COULIDIATY