DOYE Janvier Dofinissé / DOZOSS: Artiste musicien

DOYE Janvier Dofinissé / DOZOSS: Artiste musicien

DOYE Janvier Dofinissé/Alias DOZOSS est originaire de la province du Mouhoun. Ecumant les scènes musicales depuis 2012, il s’est révélé au public la même année avec son premier album intitulé « EN ATTENDANT LA FEMME SUD ».  Au delà de son appréciation générale sur la musique burkinabè, l’artiste à travers cet entretien nous dévoile également le titre de son prochain album intitulé Terre de nos pères « . Mais avant, voici son portrait :

DOZOSS : C’est depuis l’enfance que j’ai commencé à chanter.  Mon père étant catéchiste était aussi un grand compositeur des chansons de l’église. Musicalement parlant, j’ai été attiré par le Rap. En son temps, on était bercé dans les musiques du 8ème sens, Yéleen, le groupe Faso KOMBAT et autres. C’est ce qui nous a donné cette passion pour la musique et qui du coup, nous a mis dans le rang des grands.

Lire aussi : La dédicace de l’Album ‘Terre de nos pères « 

En 2012, c’est la première sortie discographique de mon premier opus intitulé « En attendant la femme du sud », un album de 09 titres. Je peux dire également que le titre de cet album est inspiré des œuvres du poète Jacques GUEGANE. En effet,  l’expression « La Femme du sud » était utilisée par Jacques GUEGANE pour imager l’abondance.  Le Sud du Burkina est réputé pour sa fraîcheur, la densité de sa forêt et sa bonne pluviométrie. Donc, quand on dit «La femme du Sud », on fait allusion à l’abondance.



A l’opposé de la femme du Sud, c’est  l’homme du Nord. Et qui parle du Nord parle du désert et des sols arides.

Quant à l’expression même, «  En attendant, la femme du Sud », c’est pour dire tout simplement, qu’en réalité le bonheur tel qu’on l’aspire n’est pas encore là. En attendant que ce bonheur vienne, il va falloir que nous revenions sur nos sources et à nos valeurs culturelles. C’est le message et le titre éponyme de mon second album dont la cérémonie de lancement aura lieu le 22 mai 2022 à Dédougou.

Depuis 09 ans, les mélomanes avaient perdu vos traces. Pourquoi ?

DOZOSS : Comme je le dis, la musique,  c’est d’abord une passion pour moi. Mais il faut servir aux mélomanes quelque chose de qualitatif. Et  cela  m’exigeait des efforts de recherches. Les sonorités que vous écouterez proviennent du Bwamu, des airs très peu chantées dans la région. Je vous rappelle que tous les deux albums sont de l’auto production malgré mon statut de fonctionnaire. Voilà en quelques mots ce qui pourrait expliquer le silence entre 2012 et 2022.

Vous êtes Professeur, Musicien et chef de famille. Comment conciliez-vous  ces trois casquettes à vous seul ?

DOZOSS : Vous me posez une très belle question trilogique. Votre question fait un triangle. Tous les trois sont inter-dépendants et importants. Ce qui reste à faire, c’est de savoir maintenant trouver le juste milieu. Ma chance, c’est qu’à l’université j’avais fait la sémiotique. Ce qui fait qu’aujourd’hui, ma fonction de professeur de français et la musique ne sont pas compatibles. A la limite, ça se complète. C’est vrai qu’avec la famille, il faut du temps aussi bien pour les enfants que pour cette famille que je remercie d’ailleurs en passant.

Votre appréciation d’ensemble sur la musique burkinabè ?

DOZOSS : La musique est comme un monde de loups. Malgré tout, nous y sommes. Qu’est-ce qui pourrait le justifier  si ce n’est la passion. Et quand la passion est là, on n’oublie les d’obstacles. Cependant, je dois dire que le Show biz au Burkina peine. Aujourd’hui par exemple, il y a des soucis de distribution avec le monde du numérique. Ensuite, la subvention octroyée par le Ministère de la Culture ne suffit pas. Enfin, il y a certaines pesanteurs socio-culturelles qui font obstacles. Quand un griot chante, il ne perçoit rien parce qu’on dit que c’est son métier. Or, chanter aujourd’hui est un show biz qui demande des moyens et lorsque ces moyens ne sont pas disponibles, tout devient compliqué. Enfin, il faut travailler en équipe pour un meilleur succès !

Donc vous êtes d’accord aujourd’hui que la musique ne nourrit pas son homme ?

DOZOSS : Non ! Il faut plutôt se poser la question de savoir ce que nous (les artistes) faisons aussi pour nourrir notre musique.

 Les messages à travers votre musique ?

DOZOSS : Ce sont en général des thématiques qui portent sur la culture. Le titre comme «  BA KO NI LO » traduit littéralement en BWAMU, « Les masques sont sortis… ».

Votre message de fin

C’est remercier Artistes.BF . Nous sommes honorés par votre invitation.

Patrick COUIDIATI

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