Entreprenariat : Un Burkinabè patron d'entreprises en Angleterre.

Entreprenariat : Un Burkinabè patron d'entreprises en Angleterre.

Achille TRAORE est un entrepreneur aux multiples facettes qui place la digitalisation au centre du développement des entreprises. Ce jeune entrepreneur dans le domaine technologique a en effet développé depuis 2009 des applications dignes d’intérêt pour les entreprises commerciales.

« Top Screen Media » et « White Label Loyalty » sont les deux entreprises sœurs créées par Achille TRAORE qui n’est autre que le fils de Seydou Richard TRAORE, le PDG de Seydoni Production. Et c’est à travers elles qu’il s’impose ces dernières années sur le marché technologique comme un start-up dans le domaine du digital avec des outils vraiment innovants, pertinents et concurrentiels.

Pour comprendre le sujet et le champ d’application de ces outils innovants, nous avons rencontré le promoteur. Il était de passage à Ouagadougou.

 ArtistesBF  (ArtBF) : Achille TRAORE, quel est votre parcours universitaire ?

Achille TRAORE (A.T.) :  Je suis économiste de formation. J’ai fait une partie de ma maîtrise à l’Université de Stockholm en Suède et l’autre partie à Nice en France. La raison pour laquelle j’ai choisi cette branche, c’est parce que mon père est économiste de formation. Ainsi, j’ai trouvé qu’avec cette filière, il y’avait beaucoup d’opportunités surtout que mon rêve était aussi de créer ma propre entreprise. Donc le choix de faire l’économie est le domaine qui sied mieux à ma vocation.

ArtBF : Pourquoi choisir de s’installer à l’étranger plutôt qu’au Burkina?

Achille TRAORE : Après mes études, je suis allé en Angleterre ; au départ, c’était pour jouer au football. Malheureusement, j’ai eu une blessure et ma carrière de footballeur s’est arrêtée. Mais au regard des opportunités qui se présentaient à moi dans ce pays, j’ai eu l’idée de créer des entreprises. Dès lors, je vis en Angleterre et cela fait 15 ans maintenant.

ArtBF : Vous étiez footballeur, vous occupiez quel poste sur le terrain ?

A.T. : Je suis un Numéro 9 ; ça ne se voir pas ? (rires)

ArtBF : Vous êtes le patron de « Top screen Media », pouvez-vous nous en parler?

A.T. : Top screen média, c’est la première entreprise que j’ai créée en 2009. C’est une entreprise qui a été mise en place pour faciliter la digitalisation. Ainsi, plusieurs entreprises ont connu une montée fulgurante en affaires et dans la fidélisation de leur clientèle grâce aux outils que nous leur avons proposés. Et au fur à mesure que le besoin se faisait sentir, on a créé des écrans tactiles.  Ces écrans étaient placés dans les centres d’alimentation pour faciliter dans un premier temps les achats des billets pour les matchs de football ou pour s’abonner en ligne.

Après « Top screen media »,  nous avons créée une deuxième entreprise qui s’appelle « White Label Loyalty ». Au regard des spécialités propres à chacune des deux maisons, nous avons jugé utile de les gérer séparément.

 « White Label Loyalty » est une plate-forme de fidélité car la fidélité de la clientèle est très importante pour toutes entreprises. Lancée en 2016, « White Label Loyalty » permet à une entreprise de comprendre ses clients et de les cibler grâce aux alertes qui tombent au bon moment et au bon endroit. Il s’agit à travers cette plateforme de prendre en compte les produits de préférence des clients afin d’améliorer l’offre. Et pour votre information, sachez que nous avons été sélectionnés comme l’une des 50 meilleures entreprises les plus innovantes dans le domaine de la digitalisation.

ArtBF : Combien de membres comptent votre équipe ?

A.T. : Nous sommes une structure de 25 personnes dont la plupart sont des programmeurs.

ArtBF : Quel peut être le coût pour une entreprise de pouvoir bénéficier de vos services ?

A.T. : Les coûts dépendent de l’application que l’entreprise souhaite avoir. Ces applications sont des offres flexibles qu’on appelle les modules.  Il y a des entreprises commerciales qui ont besoin d’intégrer  les modules soit sur leurs portables smartphones, soit sur leurs sites existants. A partir de ce moment, ils peuvent avoir une licence en fonction du nombre d’utilisateurs. Le coût pourrait au minimum être de 2 500 livres par mois soit l’équivalent de 2 000 000 (deux millions) de francs CFA. Mais le prix ne doit pas vous effrayer parce qu’avec ce prix, le retour sur investissement est 50 fois plus !

ArtBF : Quels est votre public cible ?

A.T. : On a créé la plateforme de sorte qu’elle soit flexible pour toutes les industries. Notre public cible sont les banques, les restaurants et les sites en ligne. Afin que les applications fonctionnent et profitent à tous les domaines d’entreprises, il faut qu’elles soient flexibles. C’est pourquoi en tant qu’entreprise de technologie, nous offrons des solutions très flexibles. Cependant, nous sommes conscients que les petites entreprises ne pourront pas supporter nos coûts. A la limite, les moyennes entreprises …

ArtBF : Quels sont vos projets pour le Burkina ?

A.T. : Je rêve de créer quelque chose au Burkina, tout comme mon père l’a fait pour le Burkina dans le domaine musical. Je crois que le marché au Burkina est très promoteur en terme de digitalisation, parce qu’il y a plusieurs choses qui peuvent être digitalisées facilement ici. Cependant, en raison de la technologie qui n’est pas encore bien poussée au Burkina (parce que bon nombre de burkinabè ne possèdent pas encore une carte bleue), ce projet ne pourra pas très vite se concrétiser. Mais l’espoir est permis car, au regard de l’évolution rapide de la technologie et de notre entreprise en ligne, nous espérons conquérir des clients résidents au Burkina. Donc, s’il y a des entreprises burkinabè qui veulent travailler dans la digitalisation ou même utiliser l’intelligence artificielle pour comprendre et fidéliser leurs clients on sera ravi de les aider.

ArtBF : Votre dernier mot à l’endroit de ceux qui vous liront ?

A.T. : Notre entreprise a été créée pour faciliter la digitalisation dans tous les domaines. Nous sommes ouverts pour tout éventuel partenariat. Je pense qu’il est temps pour le Burkina Faso et l’Afrique en général de commencer à s’intéresser de plus en plus aux innovations digitales. Surtout, c’est véritablement notre souhait et certainement celui des burkinabè vivants à l’extérieur.

Propos recueillis par Gwladys RoseMonde (GRM)

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