Le batteur Tony Allen, inventeur avec Fela Kuti de l’afrobeat, est mort

Le batteur Tony Allen, inventeur avec Fela Kuti de l’afrobeat, est mort

Le musicien nigérian avait relancé sa carrière à la fin des années 1990 et collaboré, entre autres, avec Damon Albarn, Oumou Sangaré ou Angélique Kidjo.

Le souffle fiévreux de l’afrobeat, brandi par le chanteur, saxophoniste et compositeur nigérian Fela Anikulapo Kuti (1938-1997) comme une arme arrogante face aux dirigeants de son pays, aux multinationales et à tout ce qui le mettait en rogne, n’aurait peut-être pas eu cet attrait si lui n’avait pas été là. Batteur et directeur musical d’Afrika ‘70, le groupe de Fela, de 1968 à 1979, Tony Allen aura eu un rôle déterminant dans l’invention de cette pulsation unique, mélange de highlife ghanéen, de rythmes yorubas, de funk américain et de jazz.

Le musicien nigérian est mort jeudi 30 avril à Paris, après avoir été admis à l’hôpital Georges-Pompidou pour un malaise. Il était âgé de 79 ans. Tony Allen, qui s’était installé à Courbevoie (Hauts-de-Seine), avait récemment présenté à Londres l’album Rejoice (World Circuit), enregistré en 2010 avec le trompettiste de jazz sud-africain Hugh Masekela (1939-2018). Le jazz était en effet une de ses premières influences, insistait-il, agacé qu’on l’interroge systématiquement sur Fela.

Signé sur Blue Note

Tony Allen citait comme inspirateurs Gene Krupa, Max Roach et Art Blakey, à qui il consacrera un mini-album qui préfigurera l’album The Source, paru en 2017 chez Blue Note – il était très fier d’avoir signé avec le légendaire label de jazz. Dans les années 1960, Fela lui avait demandé de le rejoindre pour diffuser des disques de jazz dans une émission de radio de la Nigerian Broadcasting Corporation (NBC), pour laquelle Tony Allen travaillait comme technicien.

Né le 20 juillet 1940 à Lagos, Tony Oladipo Allen s’était fait plaisir à la guitare, au saxophone et à la contrebasse avant de se mettre à la batterie. La complicité avec Fela durera jusqu’à ce qu’il souhaite s’émanciper pour vivre sa propre histoire. Cette quête d’indépendance l’amènera à Londres en 1984, puis à Paris en 1986. Entre les deux capitales, il enregistre en 1989 l’album Afrobeat Express pour le label Cobalt de Philippe Conrath, créateur du festival Africolor, en Seine-Saint-Denis.

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