Pour Pékin, Trump n’a fait que hâter le déclin de l’Occident

Pour Pékin, Trump n’a fait que hâter le déclin de l’Occident

Les spécialistes chinois de politique étrangère multiplient les analyses sur le thème du déclin de l’Occident et de la montée en puissance de la Chine

Par une étrange coïncidence due au décalage horaire, au moment même où Donald Trump et Joe Biden tenaient leur second duel télévisé jeudi 22 octobre, à Nashville, Xi Jinping prononçait au Palais du peuple, à Pékin, un discours violemment antiaméricain. Commémorant les 70 ans de « la guerre de résistance à l’agression américaine et d’aide à la Corée », le président chinois déclarait notamment que « n’importe quel pays ou n’importe quelle armée, quelle que soit sa puissance, sera inévitablement frappé à la tête et paiera le prix du sang s’il se tient du côté opposé à la tendance mondiale du développement (…). Face aux difficultés et aux risques, ni les jambes ni le cœur du peuple chinois ne trembleront, et jamais il ne courbera l’échine. La nation chinoise ne sera ni effrayée ni écrasée ! ».

Des propos qui prêtent à une double analyse : le futur occupant de la Maison Blanche ne doit pas s’attendre à ce que la Chine soit un partenaire facile dans les années à venir, mais Pékin, de son côté, ne pense pas non plus que le trumpisme n’ait été qu’une parenthèse. Quel que soit le vainqueur de l’élection, la rivalité entre les deux pays risque de s’accentuer.

Tout juste les experts chinois notent-ils que, durant la campagne électorale, Donald Trump a qualifié la Chine d’« ennemie », alors que, pour Joe Biden, elle est le « premier concurrent ». Aux yeux du candidat démocrate, c’est la Russie qui est le « principal ennemi » des Etats-Unis.

« Trump a cassé le multilatéralisme »

« Quel que soit le vainqueur, il y aura un découplage des économies. Mais la différence, c’est qu’avec Biden il y aura la recherche d’une union entre Occidentaux contre la Chine alors que Trump a cassé le multilatéralisme. La Chine aura besoin de renforcer ses liens avec les petits pays et les pays pauvres », faisait remarquer récemment Wang Yiwei, directeur de l’Institut des affaires internationales à l’université du Peuple de Chine à Pékin.

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