“Gris -Gris” du Réalisateur Mahamat Saleh HAROUN

“Gris -Gris” du Réalisateur Mahamat Saleh HAROUN

Le Gand Méliès de l’Institut Francais a refusé du monde le jeudi 27 février dernier. A l’affiche, l’avant première de « Grisgris » du réalisateur Tchadien Mahamat Saleh HAROUN. Ce film a été projeté devant un public composé d’élèves, d’étudiants, de professionnels du cinéma, de la danse mais également d ‘amoureux de la culture. La projection a eu lieu en présence du réalisateur, de quelques acteurs ….


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Souleymane Démé surnommé Grigris, un jeune homme, handicapé moteur, passionné par la danse. Régulièrement il s’y adonne dans un bar malgré sa jambe paralysée. Un jour son beau-père tombe gravement malade, il faut 700 000F pour ses soins. Seul espoir de sa famille, il doit trouver du travail pour réunir cette somme. Une quête qui le mènera dans la vie tumultueuse de trafiquant d’essence.

Dans Grisgris, Mahamat Saleh HAROUN ne donne place à aucun tabou, à aucun préjugé de la société africaine actuelle. Ils sont brisés !!!! Son héro n’est pas à plaindre en raison de son handicap. Bien au contraire, il est très actif tant dans les taches ménagères, que dans sa passion (il danse et force l’admiration), également il arrive à trouver une bonne place parmi ses collègues en tant que conducteur. De même pour défendre sa petite amie qui se fait harceler, il est prêt à affronter physiquement l’adversaire. Son handicap n’est pas un obstacle !!! Autre tabou brisé par le réalisateur est le plus vieux métier du monde : la prostitution. Mimi ne cache pas son métier, elle le fait pour gagner sa vie. Chose acceptée par son petit ami,, sans réticence, aucune. Il est plutôt déterminé à rester avec elle, à la soutenir, malgré les propos négatifs des autres. Il ne réalise pas le souhait de son patron qui lui somme de rompre avec elle !!! Le réalisateur présente avec humour un rapport à la prière des musulmans, la famille recomposée y est traitée (Grisgris est prêt à tout, au péril de sa vie, pour sauver celle du mari de sa mère), également un village uniquement peuplé de femmes (leurs hommes sont au champ depuis des jours), très solidaire qui vont merveilleusement se défendre contre un criminel ; on retrouve aussi le personnage principal qui quitte la ville et ses angoissent pour s’installer au village avec sa dulcinée, un type d’exode pas ordinaire……

Grisgris est traversée par des émotions, des émotions étonnamment communicatrices, dont seul Mahamat Saleh Haroun a le secret. C’est un long métrage qui est fait d’ images et de plans remarquables. Nous retenons ce plan interpellateur sur la prostitution : la belle Mimi interrogée sur son métier de « travailleuse de sexe », les larmes roulant sur les joues, jette un regard profondément accusateur et assumé sur la caméra tout en disant : tu penses que je le fais exprès ?! Ou encore ce plan impressionnant des femmes du village qui unissent leur main en guise d’union entre elles en toute circonstance. Autre élément frappant, Haroun reste fidèle à lui même en matière de rythme et de silence. Il laisse souvent la place au silence, et aux gros plans et aux plan rapprochés. Ce choix permet de capturer les expressions faciales des acteurs et communiquer intimement avec le spectateur. Souleymane est à sa première expérience du cinéma a un jeu saisissant. Il ne s’avoue jamais vaincu face à un problème. Il est animé d’une volonté farouche et d’un courage infaillible et garde toujours le sourire aux lèvres. A aucun moment du film, on n’éprouve de la pitié pour lui ou de la tristesse à cause de son handicap. Que de la fascination et de l’admiration !

Grisgris a deja été nominé à des festivals internationaux. Souleymane Demé a pour son rôle reçu une distinction au festival de Dubai. Un film qui est bien parti pour en rafler davantage.

Paulette

 

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