En marge du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou édition 2025, l’Association dialogue sans frontières, la FEPACI et le FESPACO ont organisé un atelier sur l’héritage panafricain de Sembene Ousmane, les 27 et 28 février 2025. L’objectif était d’honorer la mémoire des anciens combattants africains qui ont participé aux deux guerres mondiales et les victimes du massacre du 1er décembre 1944 à Thiaroye au Sénégal.
Des universitaires, des cinéastes et de nombreux passionnés de cinéma ont pris part les 27 et 28 février 2025 à l’atelier sur l’héritage panafricain de Sembene Ousmane, dans son film Camp de Thiaroye, organisé par l’Association dialogue sans frontières et ses collaborateurs. Une rencontre qui vise à rendre hommage aux anciens combattants victimes du massacre de Thiaroye le 1er décembre 1944. Selon le président de l’association Philippe SAVADOGO, l’histoire des anciens combattants que Sembene Ousmane a repris dans son film Camp de Thiaroye montre d’abord comment il y a une solidarité entre les frères d’armes, leur apport pour la transformation de leur espace vitale et la naissance d’une revendication de libération des peuples, une revendication de l’Independence. “ Les anciens combattant ont marqué notre société, depuis les premières guerres coloniales à nos jours. Il y a eu beaucoup de frustrations parce que les pensions n’ont pas été payées ou n’ont pas été quelques fois bien payées. Mais il n’y a pas que les pensions, ils ont impacté tous les pays qui ont fait les efforts de guerre par, aussi une nouvelle vision de l’Afrique, un éveille de conscience et la lutte pour l’indépendance”, a expliqué l’ancien ministre de la Culture Phillipe SAVADOGO. Pour lui, il est temps que l’Afrique écrive sa propre histoire. “ Nous avons pu mobiliser les scientifiques africains pour prendre en charge l’histoire militaire de nos pays afin que nous puissions apporter une nouvelle dimension dans la recherche, apporter une nouvelle dimension dans la solidarité car après tous nous devons nous occuper nous-même de nos propres problèmes. Ce n’est pas d’autres qui vont écrire ça à notre place”, a soutenu monsieur SAVADOGO.
Pour le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourismes, Pingdwendé Gilbert OUEDRAOGO, le moment est venu de réclamer vérité et justice pour les victimes du massacre de Thiaroye. “ Leur seul crime était de revendiquer leur droit en tant que soldats coloniaux noirs victimes de discrimination et de racisme. Interpellé par Sembene Ousmane, le moment est venu de revenir sur le massacre de Thiaroye afin de réactiver la cause de ses combattants instrumentalisés et spoliés. C’est le moment de réclamer vérité et justice, de refuser l’oublie et le mépris. C’est le moment d’ajouter ce chapitre à la grande histoire de l’Afrique portée par d’illustres devanciers comme Joseph Ky ZERBO, Amadou Hampâté BÂ, Cheik Anta DIOP, pour ne citer qu’eux”, a invité le ministre en charge de la Culture.
En rappel, le 1er décembre 1944, au Camp militaire de Thiaroye à quelques kilomètre de la capitale sénégalaise, des anciens combattants communément appelés les tirailleurs sénégalais ont été tués par l’armée française après avoir revendiqué leurs pensions. Parmi ces victimes figurent de nombreux burkinabè.
Lucienne Kaboré
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