Journée du 8 mars : Les astuces de la ministre en charge de la culture

Journée du 8 mars : Les astuces de la ministre en charge de la culture

A l’occasion de la journée Internationale pour la promotion des droits de la femme, Madame Elyse Foniyama ILBOUDO, la Ministre en charge de la Culture  égraine quelques astuces pour booster la femme artiste et  dévoile le sens assigné à la journée du 8 mars au Burkina. Mais avant, elle nous a fait l’historique de la journée.

Je voudrais tout d’abord commencer par l’historique de cette fête du 8 mars. La femme est célébrée le 8 mars depuis 1908. C’était la première sortie des femmes. Cette sortie est intervenue lorsque les femmes en avaient eu ras-le-bol et se sont dit qu’il leur fallait un peu plus de liberté, un peu plus d’indépendance, d’autonomie et de temps pour elles-mêmes et pour leur famille. C’est ce qui a conduit à cette sortie qui a été finalement officialisée par l’ONU à partir de 1977. Et cela est devenu une fête nationale mais internationale parce que plusieurs pays célèbrent la femme.
Pour la première responsable du département en charge de la culture, la journée du 8 mars est d’abord et avant tout une reconnaissance au regard du combat menée par certaines burkinabè pour la promotion des droits de la femme.

« Le sens que je donne à la fête du 8 mars, est d’abord de la reconnaissance parce qu’il est vrai que cette fête a été célébrée pour la première fois aux USA à New York. Mais cette fête est devenue pour nous une fête nationale parce que des femmes se sont battues au niveau du Burkina Faso, au temps de la Haute Volta afin que la femme puisse être autonome. C’est une lutte qui a commencé avant les indépendances parce que nous pouvons signaler tout ce que Guimbi Ouattara a fait pour l’autonomisation , l’indépendance financière et politique de la femme. Elle en était l’exemple. A cela, on peut ajouter d’autres femmes qui se sont battues notamment, Madame Jacqueline Ky Zerbo qui est également un exemple de cette indépendance intellectuelle et politique féminine. Je voudrais rajouter Justine Ouinzzin COULIBALY qui a aussi lutter pour l’indépendance de la femme.

Je pense que le 8 mars est aussi une journée de réflexion dans ce sens que nous devons faire le point de cette autonomisation de la femme aujourd’hui. C’est vrai que depuis 1908, la femme lutte. Avant même l’indépendance, la femme lutte au Burkina. Donc, nous devons faire un point. Si on fait ce bilan, nous dévons nous demander quelles sont les perspectives ?

Le 8 mars, c’est aussi une interpellation vis à vis de tous parce que nous savons aujourd’hui que la femme a besoin d’être boostée, elle a besoin de travailler pour se faire une place. Il n’y a pas mal de secteurs qui sont encore réservés aux hommes. Jusqu’à présent, on ne peut pas dire que la jeune fille a totalement accès à l’éducation ou que la femme a accès à la terre et surtout au foncier sécurisé. C’est donc dire que des luttes restent à faire et il est du devoir des femmes elle-mêmes , des hommes, des différents gouvernements , des OST, de la population de voir comment est-ce qu’on peut accompagner la femme pour que nous venions à bout de ces disparités afin de retrouver une équité entre hommes et femmes ou entre garçons et filles.

Les astuces de la Ministre aux femmes artistes

Lorsque, je regarde au niveau de notre ministère, je constate que la femme occupe une place de choix. Je me rends compte que le secteur de la culture se féminise de plus en plus. C’est donc dire que je ne peux que donner des suggestions pour permettre l’amélioration de la condition de femme au niveau de ce secteur.

1 – Privilégier la communication
Pour commencer, je dirai qu’il faut que les femmes artistes elles-mêmes se vendent à travers notamment la communication. Il faut qu’elle se fasse connaître par les réseaux sociaux, par les différentes groupes de partage qui permettent de vulgariser la communication sur le genre. Il faut qu’elles essayent d’aller au niveau des radios ou des TV pour faire la promotion de leurs œuvres.

2 – Les médias doivent s’impliquer et soutenir les femmes artistes
Je voudrais également dire que ce serait bien qu’au niveau de ce secteur, les femmes participent plus à l’événementiel. Il y a beaucoup de productions féminines mais qui ne sont pas connues. Je suis satisfaite de voir qu’au niveau des arts plastiques, il n’y a pas mal de femmes qui font de belles œuvres. Mais il faudrait trouver d’autres cadres d’exposition, qu’on puisse faire un système itinérant ou une caravane d’exposition pour permettre de faire connaître les œuvres de ces femmes. Et je crois que ce n’est pas qu’aux Femmes de faire ce travail mais également aux hommes de médias de les aider à avoir plus de visibilité.

3 – Tirer le meilleur parti de l’échec pour réussir
Je voudrais dire au Femmes d’essayer de participer à beaucoup plus au concours sur le plan national et international. Je voudrais revenir sur la Plume d’or qui a permis de faire connaître Safiatou qui s’est présentée à mon bureau et qui m’a montré son document qui a été primé comme meilleur écrit féminin et cela lui a permis d’acquérir plus de visibilité. C’est donc dire qu’il faut qu’elles essayent de participer aux différentes compétitions, parce que souvent elles ont de belles œuvres mais elles ne savent pas ou qu’elles ont peur de l’échec. N’ayons pas pas peur de l’échec parce que l’échec fait partie de la vie et il faut le savoir.

4- Elles doivent mieux se former
Pour finir, je pense qu’il faut que les femmes artistes soient mieux formées. Elles ont un bagage mais il est nécessaire qu’elles puissent faire une mise à jour au niveau national qu’international. certaines me parleront de financements. Nous avons un fonds au ministère qui peut appuyer la formation mais on peut également avec les services techniques voir quels sont les créneaux qu’on peut exploiter pour permettre aux femmes artistes d’être mieux encadrées et d’avoir une formation adéquate qui puisse mieux booster leurs activités.

ArtistesBF

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