Mali: Rejet d’une transition consensuelle

Mali: Rejet d’une transition consensuelle

Dès l’annonce de la démission du gouvernement Moctar Ouane, le moi ou le chao du Mouvement du 5 juin a atteint son paroxysme.

Cette posture égoïste et égocentriste des acteurs périmés et abîmés de la génération 91 suscite de nos jours des grincements de dents chez bon nombre de nos compatriotes, y compris au sein même du M5-RFP. Ne voulant ni d’une transition sans eux comme pièce maîtresse, ni des élections avant leur fameuse refondation de l’État, la bande désespérée de Choguel Kokala Maïga qui avait pour autant échappé à sa belle mort annoncée, galope désormais vers sa fin très violente.

Depuis l’annonce du refus des chevaux de Troie de la république de s’arrimer à la gestion consensuelle de la transition pourtant réclamée par tous, les langues commencent à se délier pour fustiger cette posture injustifiable et injustifiée compte tenu de la situation précaire du pays. De plus en plus, il est difficile, voire impossible pour les observateurs de décoder la démarche pleine de contradiction d’ambiguïté et de haine de ce qui reste des faucons du M5.

En quête d’un mandat robuste sans passer par la légitimité des urnes, Choguel et ses amis donnent l’impression de vouloir sacrifier le peu qui reste de notre pays sous l’autel de leurs ambitions démesurées. La cohérence aurait voulu qu’à défaut d’avoir une transition de ses rêves, que le M5 qui est loin d’être le seul déçu, réclame des élections dans le délai imparti de commun accord avec la communauté internationale pour sortir de façon apaisée de cette situation qu’il nous a imposé. Prétendre avoir le quitus du peuple pour défaire et avoir peur des élections est une autre contradiction que le M5 doit nous expliquer en français facile.

Malheureusement, n’ayant ni l’étoffe, ni la carrure d’un prétendant sérieux pour succéder à la transition en cas de respect du chronogramme électoral, la meute joue au dilatoire dans l’optique de s’accaparer indûment des leviers de la transition, mais également le prorogé, le temps de s’empiffrer à la pelleteuse en attendant leurs élections. En réalité, le péché mignon du premier Ministre Moctar Ouane aux yeux du M5 réside à ce niveau, c’est-à-dire un chronogramme synonyme d’acte de décès des éternels agitateurs. À s’y méprendre, ce jeu d’insatiable qui consiste à réclamer la tête de tout le monde et de n’importe qui à la fois, risque de leur être fatal dans les prochaines heures.

De sources concordantes, plusieurs voix s’apprêteraient à se lever contre cette volonté manifeste du M5 de régner sans aucune légitimité, rien que par la force volatile de la rue dont il semble ignorer que nul n’a le monopole.

Ne voulant pas tirer des enseignements de leurs agissements récents qui a définitivement précipité notre pays dans les abîmes, le M5 récidive encore avec leur slogan à peine voilé, ‘’ôtes-toi de là pour que je m’installe pour en profiter sans plus de légitimité, ni de légalité’’.

Sans être des soutiens du président Bah N’Daw ou de son Premier Ministre, ces voix patriotiques entendent siffler la fin de la récréation. Pour elles, il est temps que la majorité silencieuse se fasse enfin entendre pour aller dans le sens de la seule alternative des urnes qui se pose à notre pays pour sortir de façon constitutionnelle de cette situation. Ne pas vouloir de la transition dans le format actuel, ne pas vouloir participer à son redressement consensuel dans la limite du possible et ne pas vouloir des élections dans les délais unanimement fixé pour la transition, relèvent de la mauvaise foi des rescapés grillés, des prédateurs de 91.

Face à cette situation inédite et insolite pour des supposés démocrates, on est en droit de se demander que veut réellement le M5 ? Le beurre et l’argent du beurre peut être, qui signifie pour nous la transition et l’après transition par le biais de tout ce qu’on peut imaginer.

Selon un responsable politique, si le M5 s’attend à ce qu’on le sert sur un plateau d’argent le pays afin qu’il se sert encore à satiété pour ensuite passer le témoin à qui il veut, c’est peine perdue. Pour lui, l’heure est clairement au soutien de principe à toutes les velléités d’affranchissement des griffes des colonels de Bah N’Daw et autres.

Il n’est pas à exclure que certains du M5 et les colonels se retrouvent dans le même combat en vue d’empêcher le respect du chronogramme électoral.

D’ici là, des distensions sont annoncées chez les ex compagnons de Kaou Ndjim. Le parti de la poignée des mains va-t-il continuer à suivre la cadence imprimée par des gens qui n’ont plus rien à gagner dans ce pays ? Pas si sûr !

Arouna Traoré

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