Seydou Badian Kouyaté, écrivain et homme politique malien, auteur de l’hymne national du Mali, est décédé à Bamako dans la nuit de vendredi à samedi à l’âge de 90 ans, a annoncé samedi 29 décembre sa famille.
Né en 1928, Seydou Badian Kouyaté, médecin de formation, a été ministre durant le régime du premier président malien, Modibo Keïta (1960-1968). Il avait été arrêté puis déporté à Kidal (nord) lors du coup d’Etat de Moussa Traoré qui a renversé Modibo Keïta en 1968. Après sa libération, il s’exile pendant de nombreuses années au Sénégal.
Panafricaniste convaincu
Seydou Badian Kouyaté, très populaire au Mali, est l’auteur de plusieurs ouvrages dont “La saison des pièges” ( Nouvelles Éditions ivoiriennes et Présence africaine) et “Sous l’orage” (Présence africaine). Dans ce dernier roman, écrit dans les années 50 et au programme dans plusieurs collèges et lycées d’Afrique, il relate un conflit de générations dans une Afrique tiraillée par les divergences entre jeunes et anciens.
Seydou Badian Kouyaté se réclamait de la gauche et critiquait les pays occidentaux qui ont, selon lui, “toujours voulu contrôler les pays africains”. Panafricaniste, il a toujours prôné “les Etats-Unis d’Afrique”.
Guide de la nouvelle génération
Dans la crise du nord du Mali, née de l’invasion jihadiste à partir de 2012, Seydou Badian Kouyaté, a critiqué l’intervention française, estimant qu’elle n’a pas permis au Mali de se débarrasser des islamistes, dont les violences persistent dans le pays.
“C’est un éminent écrivain. Ses romans (sont) enseignés dans tout le continent africain. Il a toujours servi de conseiller et de guide pour la nouvelle génération d’écrivains africains”, a déclaré samedi le président de l’Association des écrivains du Sénégal, Alioune Badara Bèye, sur la radio sénégalaise RFM (privée).
Leave a comment