Elles sont nombreuses ces femmes veuves qui mènent diverses activités dans la ville de Ouagadougou pour gagner leur pain quotidien. Parmi ces femmes figurent celles qui achètent les bidons pour les revendre pour un bénéfice de 25 francs. Nous sommes aller à la rencontre de quelques femmes pour nous enquérir de leurs conditions de vie.
Dans la matinée du 10 juillet 2024, nous avons échangé avec les femmes non loin de la cathédrale. Après présentation nous avons été refoulés par plusieurs d’entre elles. Dieu voulant, certaines se son prêtés à nos jeu de questions. Cependant, pour raison d’anonymat, nous nous abstenons de diffuser leur vraie identité.
Madame Géneviève OUEDRAOGO (nom d’emprunt) âgée d’une soixantaine d’années pratique l’activité de vente des bidons depuis 12 ans ‘’C’est mon fils qui m’a amené dans cet endroit afin que je me débrouille. Il était l’unique d’ailleurs qui malheureusement a perdu la vie. Si vous avez constaté notre méfiance suite à votre présentation, c’est simplement parce que nous avions été longtemps bernées. Plusieurs médias sont venus nous voir histoire de discuter avec nous et nous apporter de l’aide mais jusqu’au jour d’aujourd’hui, nous n’avions rien reçu’’, nous confit-elle d’une ère triste.
En tant que personne nécessiteuse essayant de gagner notre vie dans la vente des bidons, c’est toujours un plaisir pour nous d’entendre que nous allons recevoir de l’aide mais qui finalement devient une flatterie. Cela nous blesse énormément ‘’ Depuis 12 ans que je suis là, les bidons nous les vendons 4 à 25 f CFA, petit comme gros. Pourtant, il nous faut acheter de l’eau et du savon pour le lavage. C’est vraiment compliqué. Il arrive des fois où nous passons la nuit au bord des voix lorsqu’il fait tard parce que nous habitons Yagma’’, nous confit-elle.
Parfois des personnes de bonne volonté nous apporte à manger, ils arrivent de fois que nous n’ayons rien et nous somme obligés de mendier. Les gens refusent souvent de nous donner et nous nous retrouvons sans nourriture. ’’Vous pouviez maintenant comprendre que nous soyons choquées lorsque des personnes profitent de notre condition pour nous porter partout sur les médias et réseaux sociaux et que finalement, nous n’obtenions aucun soutien. Nous comprenons que les temps sont durs. Mais il ne faut pas jouer pas avec nos sentiments car nous ne sommes pas des enfants. C’est seulement notre condition qui n’est pas bonne’’, ajoute t-elle.
A côté de cette grande mère, se trouve une femme de la quarantaine avec sa fille d’environ 11 ans à ses côtés. Chacune d’elles lavent et rince les bidons. ‘’ Je suis là avec ma fille, il y a de cela 4 ans. Je viens de Dédougou et actuellement je suis à Zogona. Tous les matins nous venons sur ce lieu et l’activité reste la même : laver les bidons et espérer avoir un client au coucher du soleil. Parfois, personne ne vient demander des bidons. Ici chacun lave ses bidons et les vende. Souvent, il y’a des clients qui viennent et qui en veulent plusieurs et quand tu n’en a pas la quantité demandée, une voisins te vient au secours’’, déclare-t-elle. Cette dame a été la première à nous accueillir après le rejet des autres femmes.
Toutes les femmes avec lesquelles nous avons échangé ont perdu leur époux et ont manifester le même mécontentement. Elles essaient de gagner leur vie à leur manière et sont obligées de mendier lorsqu’elles sont dans le besoin.
Gloria BALO
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