24 heures après la formation du gouvernement Dabiré-II, une équipe de reportage de Artistes.BF a recueilli les réactions de quelques burkinabè. Si d’aucuns semblent ne pas être surpris de la nouvelle équipe, d’autres par contre s’attachent à l’idée d’un bel exemple de démocratie participative pour la relève générationnelle. Lisez plutôt !
Demba Ka Barry, journaliste à Infos Culture du Faso
« C’est un bel exemple de démocratie participative pour la relève générationnelle »
D’une manière générale, je voudrais apprécier positivement la reconduction de monsieur Dabiré à la tête du gouvernement. C’est un monsieur qui connait tous les arcanes de l’administration. En ce qui concerne l’entrée au gouvernement Dabiré-II de monsieur Diabré, cela ne me surprend nullement pour le peu que je connaisse de cet homme.
L’UPC fait ainsi le choix d’une nouvelle orientation dans sa participation au débat politique. Bien que j’ai pensé que la place de l’UPC demeure aux côtés du CDP, j’estime néanmoins que sa participation au gouvernement est une bonne chose pour la nation mais, également un bel exemple de démocratie participative pour la relève générationnelle en 2025. En ce qui concerne la culture, les mots qui miment ce département ne sont pas des problèmes nouveaux. Maintenant à savoir si la toute nouvelle ministre promue sera à la hauteur des défis qui l’attendent. Qu’à cela ne tienne, nous lui souhaitons bon vent et que vivement les problèmes de la culture soient au cœur de son agenda.
Roland Bayala, président du Mouvement le Faso ou rien (FOR)
« Laissons le maçon faire ses preuves au pied du mur »
Le nouveau gouvernement tant attendu par les burkinabè a enfin vu le jour. Nous remarquons beaucoup de départs comme ceux de l’environnement, de la santé… Comme particularité, nous enregistrons l’arrivée de l’illustre ex-chef de fil de l’opposition burkinabè Zéphirin Diabré de l’UPC au poste de la réconciliation nationale. Nous ne pouvons que saluer ce choix du président du Faso qui est allé à un gouvernement d’ouverture avec l’Opposition. De plus, il y a lieu de reconnaître que Zéphirin est un homme de paix quand on analyse son attitude à préserver la paix lors des élections passées au Burkina. Ce poste, il le mérite amplement. Cependant, que dirons ces partisans, ses électeurs, ceux qui croyaient toujours que son tour viendra un jour, de diriger le navire ? Cela se fait déjà ressentir sur les réseaux sociaux. Tout compte fait, je vois là une stratégie de rentrer dans l’écurie, de se faire des amis et des alliances, d’avoir peut-être la bénédiction du président actuel pour renaître en 2025, tel un Phoenix ! Si c’est cela, il n’est pas mauvais en soi, son choix. Maintenant, il lui reste à convaincre ses électeurs sur la sagacité de son choix. Enfin, que dirons ceux qui l’insultent aujourd’hui s’il parvenait à réconcilier réellement les burkinabè ? Après tout ce n’est pas ce que nous désirons tous ? Laissons le maçon faire ses preuves au pied du mur. Dieu bénisse le Faso !
Pascal Zaïda, coordonnateur national du Cadre d’expression démocratique (CED)
« Nous ne pouvons que nous en réjouir et souhaiter que cette réconciliation soit une réalité »
Dans la forme, nous avons un gouvernent réduit par rapport au précédent. Ce qui va impacter positivement sur le budget. Dans le fonds, je peux dire que le président du Faso a été élu sur la base d’un programme. A ce titre, il a les mains libres de mettre qui il veut là où il veut. Les ministres nommés à la tête des différents départements ministériels sont lucides et pourront relever les défis qui se présenteront à eux. Ce qui nous importe, c’est la mise en œuvre de son programme de société qu’il a promis. A cela s’ajoute celle de notre revendication à savoir celle de voir le Burkina Faso se réconcilier avec ses filles et fils au regard de la situation. Au départ, nous avions été mal compris mais aujourd’hui, ils ont finalement notre vœu en nommant un ministre d’état chargé de la réconciliation nationale. Nous ne pouvons que nous en réjouir et souhaiter que cette réconciliation soit une réalité. Ce qu’ils ont promis de faire doit être une réalité.
Paul Kaboré, président du mois de l’Unité d’action syndicale (UAS)
« C’est bien qu’il y ait un ministère de réconciliation, mais on ne peut pas réconcilier sans justice »
Ce gouvernement est une continuité, voilà pourquoi nous souhaitons que les instances soient réglées notamment celui de l’UITS et le consensus du syndicat-gouvernement. Il serait mieux de revoir le code du travail pour éviter de multiples grognes dans notre pays. Avec la création d’un nouveau ministère dans ce gouvernement, nous pensons que la question de la réconciliation va trouver une réponse. Mais nous souhaitons qu’il y ait justice d’abord avant une véritable réconciliation.
Boukary Cissé, commerçant
« C’est au pied du mur que l’on reconnait les vrais maçons »
Tout comme les autres citoyens, j’ai suivi l’annonce du gouvernement au JT de 20h. C’est vrai qu’il y a des têtes apparemment nouvelles. Mais pour moi, ce n’est pas que X ou Y soit ministre qui me préoccupe. Ma préoccupation sera plutôt son apport pour un changement qualitatif des conditions de vie des burkinabè. En tant qu’acteur du secteur informel, mon premier souci pour ce gouvernement est de créer des opportunités pour nous permettre d’accroître un tant soit peu notre activité. Vivement qu’ils sachent les problèmes réels des burkinabè. En tous les cas, nous verrons dans les jours à venir si les choses vont bouger. Comme on le dit, c’est au pied du mur que l’on reconnait les vrais maçons.
Martine Yabré, Coordonnatrice du cadre de concertation des organisations intervenant sur le genre et la participation citoyenne des femmes :
« Notre cri du cœur a été plus ou moins entendu même si nous n’avons pas atteint l’effectif de 30% de femmes au gouvernement »
Je voudrais pour commencer féliciter le président du Faso pour sa réélection et aussi pour sa clairvoyance. A notre niveau, nous avons fait un certain nombre de lobbying et de plaidoyer. Aujourd’hui, nous nous réjouissons du résultat qui ressort, même si nous n’avons pas atteint le résultat de 30%. Lorsqu’on tient compte du contexte socio-politique et de l’évolution de la situation, ils ont créé un ministère en charge de la réconciliation. Je crois que notre cri du cœur a été plus ou moins entendu même si nous n‘avons pas atteint l’effectif de 30% de femme au gouvernement qui était visé. Il n’y a pas au Burkina Faso, une loi qui fixe un quota de 30% pour les postes de nomination. Pour le moment, seule la volonté politique pourrait nous permettre de l’atteindre. Déjà que nous avons évolué de 21 à plus de 27% de femmes au gouvernement, c’est déjà salutaire en ce sens que l’esprit soit à l’évolution et l’amélioration en termes de responsabilisation des femmes. Mais qu’à cela ne tienne, nous estimons qu’il y a d’autres opportunités à saisir pour rehausser l’effectif des femmes. Il s’agit des postes de conseillers spéciaux rattachés à la présidence du Faso, les postes d’ambassadeur, de consuls généraux, de gouverneur, de direction stratégiques au niveau de certains départements ministériels et les société d’Etat. Je crois que le 2e mandat doit être le mandat de la rectification en ce qui concerne la cause de la femme, la responsabilisation de la femme et de la jeunesse. En tant que cadre de concertation intervenant sur les questions de genre, on peut également se féliciter parce qu’il y a une certaine forme de rajeunissement des acteurs du gouvernement.
Des propos recueillis par Didèdoua Franck ZINGUE
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