Rupture de jeûne à l'archevêché : l'avis de Bernadette KONFE

Rupture de jeûne à l'archevêché : l'avis de Bernadette KONFE

Un acte a particulièrement marquée plus d’un burkinabè le 10 mai 2021 et depuis lors, nous ne cessions de nous triturer les méninges à la recherche d’une explication. Le 10 mai 2021 en effet, des membres de la ligue islamique pour la paix au Faso sont allés rompre le jeûne à l’archevêché de Ouagadougou. L’acte a été bel et bien posé et il restera sans doute une étape repère dans le processus de réconciliation nationale entrepris au Burkina Faso. Pour nous en assurer, nous avons rencontré Lassané SAKANDE et Bernadette KONFE pour échanger sur le sujet. Le premier est Imam à l’Association des Elèves et Etudiants Musulmans du Burkina et au CEFI, le Cercle d’Etude,  de Recherche et de Formation Islamique (l’AEEMB). Notre deuxième invitée est membre du Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité Nationale au Burkina (HCRUN).

Quelle appréciation font-ils de la rupture du jeûne musulman dans une Archevêché ? Voici la réponse de Bernadette KONFE :

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Bernadette KONFE (BK) : Très-bien. Avant de répondre à la question, permettez-moi de vous remercier pour être venus vous entretenir avec moi. Pour cette activité, je pense que le but c’est de renforcer la cohésion sociale, la réconciliation et l’unité nationale. Et comme c’est pour cela que je suis au HCRUN, je me sens honorée pour apprécier cet acte. Alors, la démarche entreprise par la ligue islamique pour la paix est très noble et la finalité était de renforcer le vivre ensemble pour un développement humain durable qui est une aspiration légitime à tous.  Il est dit dans les dix commandements « d’aimer son prochain comme soi-même » qu’il soit catholique ou pas, musulman ou animiste. Alors, l’approche qui a été faite notamment la rupture du jeune chez le cardinal est une démarche d’amour. C’est un acte bien réfléchi et qui permet de souder davantage les relations entre catholiques et musulmans et de renforcer le vivre ensemble dont les fondements se reposent sur des valeurs d’amour et de sympathie…

B7 : Est-ce que vous pensez déjà que c’est une amorce vers la réconciliation nationale ?

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MK : Bien sûr. C’est déjà un début ! et il faut souligner que cela se cultivait dans le temps à travers les visites lors des fêtes. Les musulmans assistent aux fêtes des catholiques et vice versa. Cet acte vient comme une confirmation de ce qui existait. Le dialogue entre les religions est prôné par l’église, je parle du Pape.  Je pense donc que l’initiative est très importante et il faut la saluer du moment où cela va concourir à la réconciliation nationale.

B7 :  Pensez-vous que l’acte retour serait possible ?

BK : Ma réponse est oui !  Puisque l’initiative a été prise par la ligue islamique pour la paix ; ce qui veut dire que les musulmans ont un élan de solidarité et je me dis que l’acte retour serrait vraiment naturel. Si vous avez remarqué au départ, les choses étaient difficiles. Mais avec le temps, les choses ont commencé à aller pour donner les résultats que nous apprécions tous aujourd’hui. Nous souhaitons que ça aille de plus en plus mieux. Pour qui connait le Cardinal, il aime ces genres de situation. Il aime le vivre ensemble, la vie en communauté. Il est vraiment tout ouvert pour ces types de rencontres.

B7 : Dans le même sens, nous avons vu le Cardinal Philippe Ouédraogo lors de la cérémonie de prière du Ramadan quand bien même il y avait la fête de l’ascension. Un fait assez particulier ?

BK : Oui, le cardinal est parti parce qu’il a préféré mettre en avant la fraternité religieuse et le vivre ensemble. A la fête de l’ascension, il y avait en effet des baptêmes, des premières communions.  Mais il a préféré déléguer son pouvoir à quelqu’un d’autre pour assister à la prière du Ramadan.

Propos recueillis par Jacob COMPAORE

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