Bazem’sé , styliste

Bazem’sé , styliste

Nom : BAZEMO

Prénoms : Zita Sébastien à l’état civil Alias BAZEM’SE

Pour ceux qui me connaissent à travers la mode.

Spécialité : mode

Ancienneté dans le métier : 10 ans

Statut Matrimonial : Célibataire

* SON PARCOURT DE COMBATTANT

1993 – 1994 : Apprentissage dans un atelier de la place (Abidjan)

1995 – 1998 : Ecole de couture (Les cours Sergent Abidjan)

1999 : Installation à mon propre compte à Abidjan

2000 : Premier prix YEHE (l’aiguille d’Or) à Abidjan

2001 : Bourses d’études de trois mois financées par UE et ACP à Abidjan

2002 : Défilé pour le journal MOUSSO d’Afrique (Abidjan)

2003 : Défilés et expositions YEHE 2003 / Présélection Miss Cote d’Ivoire.

2004 : Installation au Burkina Faso (Ouagadougou) / IXème édition du SIAO,

2005 : Défilé à XIXème édition du FESPACO / Défilé FORTANDEM

2006 : Défilé à la première édition du carrousel de la mode

2007 : Premier prix au Concours de Jeunes Stylistes à Afric Collection au Cameroun (Douala) / Défilé à la XXe édition du FESPACO / Défilé à Miss Université / Défilé Kundé d’Or 2007 / Défilé 2e Edition du Carrousel de la mode / IMAGE FASHION SHOW

ArtBF : Comment êtes-vous venus dans la couture ?

Je fais la couture depuis l’enfance. Je l’ai apprise avec un oncle en Côte d’Ivoire avant d’être mannequin. Ce métier ne plaisait pas à mes parents. Mais grâce à mon oncle, tout est rapidement rentré dans l’ordre parce qu’en l’espace d’un an, je cousais déjà des tenues pour ma mère pour ses messes de dimanche. Plus tard, c’est ma mère même qui m’a encouragé en m’inscrivant dans une école de couture où j’ai fait 3 ans d’études. C’est au sortir de cette formation que j’ai réussi à un concours de jeunes créateurs où j’ai obtenu un prix. Il faut dire que c’est ce prix qui m’a beaucoup ouvert les portes. Ainsi, j’ai pu obtenir une aide de l’Union Européenne pour me former et approfondir mes connaissances dans le domaine de la créativité.

Il n’y a pas encore longtemps, de nombreuses personnes refusaient d’embrasser le métier de Couture ou de la Coiffure parce qu’ils estimaient que c’était des métiers des séries « C » , (Couture, Coiffure etc . )

ArtBF : Pour la simple raison que ces métiers étaient réservés à ceux qui n’ont pas réussi à l’école. Quel est votre avis ?

Je ne crois pas que ce soit exact. Aujourd’hui, il y a même de grands diplômés dans le domaine de la mode. J’en connais beaucoup qui sont titulaires de BTS ou de doctorat. Tous ceux-là sont revenus pour la plupart à leur premier amour qui était celui de la mode.

ArtBF : Grand styliste de renommée internationale, vous avez choisi de vous installer au Burkina Faso où le vestimentaire n’est pas une priorité pour le commun des burkinabé. Pourquoi ce choix ?

Parce que je me dis qu’on est toujours mieux chez soi. Sinon, j’ai passé toute l’enfance à l’extérieur et je ne connaissais pas mon pays ; encore moins mon village. C’est pourquoi j’étais curieux de connaître le Burkina Faso. Durant mon séjour, je me suis rendu compte qu’au Burkina, sur le plan de la mode, je pouvais me faire une belle place au soleil; bien mieux qu’en Côte d’Ivoire où tout est saturé. Voilà la raison pour laquelle je me suis installé dans mon pays parce que je sais que les femmes burkinabé aiment aussi le beau.

ArtBF : Quels genre de « Coupes » faites-vous (Dames, hommes ou mixte) ?

Je fais surtout des coupes « DAMES » parce que les femmes aiment toujours s’habiller « CLASSE » ; et moi, j’adore tout ce que femmes aiment. En fait,, j’avais remarqué que la plupart des commandes que je recevais, provenaient essentiellement des femmes. Et je me suis dit qu’il était mieux donc de mettre l’accent sur la couture féminine.

J’utilise principalement la matière locale (les pagnes de la place) et depuis l’année dernière, j’ai commencé à expérimenter le coton bio (tissu localement tissé sans composante chimique)

ArtBF : Quels types de clients recevez-vous ? Des Ministres, des députés ou des hommes d’affaires ?

Je n’ai pas de réseau de clients spécifiques. Tout le monde peut venir chez BASEM’SE. Il y a pour tous les âges, pour tous les goûts et pour tous ceux qui sont séduits par la mode BAZEM’SE.

ArtBF : Partagez avec nous le secret de votre réussite. En matière de commerce, il y a souvent des pesanteurs psychologiques qui bloquent certaines personnes parce qu’elles se disent qu’elles n’ont pas la chance aux affaires. Dites-nous comment êtes-vous arrivé à vous imposer dans le SHOW BIZ et à fidéliser votre clientèle.

Pour ce qui me concerne, il n’y a pas de secret en tant que tel. Je sais faire tout ce qu’une femme attend d’un styliste. La femme adore les belles tenues ; des tenues cousues avec le plus grand soin, où rien n’est laissé au hasard, où les fils de couture sont masqués et discrets ; jamais le fil d’une tenue BAZEM’SE ne doit pendre. D’ailleurs, tous ceux qui cousent chez moi et qui savent observer peuvent en témoigner. Mes employés me reprochent souvent cette rigueur, et certains trouvent que mon travail est compliqué. C’est normal ! Parce que j’adore le travail bien fait.

ArtBF : Comme vous le dites vous-mêmes, les femmes adorent le beau et les belles choses. Vous êtes le créateur et le garant des rêves des femmes en matière de couture. Au regard de votre statut de célibataire, n’avez-vous pas peur qu’on ne vous confonde un jour à une belle tenue ?

C’est vrai que ce n’est pas facile, mais on essaie de gérer. Dans ce métier, il faut savoir ce qu’on veut ; trop de contacts ou de familiarités sont souvent à éviter. Mais si malgré tout, ça arrive, je vais essayer de raisonner la cliente.

ArtBF : Vous n’êtes pas inquiétés que la future princesse du Sanguié ne se marie à votre fortune qu’à l’homme que vous êtes ?

(Rires). Malheureusement BAZEM’SE n’est pas friqué ! Ce qui m’importe le plus, c’est réussir à me trouver une belle place au soleil, en exportant et en faisant accepter la mode burkinabé dans la sous-région, en Europe et aux USA .

Artistebf : veut tisser une toile de solidarité entre les artistes du Burkina ; seriez-vous prêt à habiller un réalisateur ou un artiste pour le soutenir dans un de ses spectacles ou lors d’un évènement culturel quelconque ?

Mais oui ! Je l’ai toujours fait. J’ai souvent habillé gratuitement certains artistes. C’est vrai que ce n’est pas facile. Chacun de nous a ses « hauts » et ses « bas ». L’esprit de solidarité que vous voulez développer entre les artistes est louable et je crois que c’est cet esprit qui devrait prévaloir. Mais un minimum de communication entre nous artistes est nécessaire pour y arriver.

ArtBF : Quel appel avez-vous à lancer ?

D’abord, je souhaite que les autorités politiques et administratives burkinabé continuent de soutenir les stylistes et les encouragent dans la production locale par le port des tenues locales. Pour ma part, il appartient à nos autorités de donner l’exemple. Si ceux-là même qui doivent servir d’exemple préfèrent importer les tenues occidentales, malgré le coût, que ferions-nous-nous maintenant de notre production nationale ?

Enfin, que le Ministère en charge du tourisme et de l’hôtellerie, voit dans quelle mesure instituer un grand festival de la mode à Ouagadougou à l’image du SIAO ou du FESPACO. Cela aura l’avantage de donner à notre jeunesse l’envie de venir dans le métier et d’éveiller en eux, l’esprit de créativité.

Je salue en passant l’initiative du dernier Salon du Tourisme et de l’Hôtellerie de Ouagadougou (SITHO) où les stylistes de la mode et autres créateurs du vestimentaire ont été associés. Je crois que ça commence à venir et l’espoir est permis.

Avril 2008

Crédit photo 1 : Refletafrique

Crédit photo 2 : Burkina 24

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