Béatrice DAMIBA à propos du cinéma burkinabè: “Il faut professionnaliser les acteurs”

Béatrice DAMIBA à propos du cinéma burkinabè: “Il faut professionnaliser les acteurs”

Nous déposons nos valises aujourd’hui chez Madame Béatrice DAMIBA. Elle est journaliste de formation, une professionnel de terrain ayant occupé de nombreuses fonctions administratives et politiques. Le dernier poste en date est celui de Présidente du Conseil Supérieur de la Communication (CSC). Admise à la retraite depuis bientôt quatre ans, l’ancienne présidente du CSC s’investit dans la lutte contre la piraterie à travers “CONVERGENCE”, une association qu’elle a créé en 2015. Nous l’avons rencontrée à l’occasion du premier festival Séries-series de Ouagadougou. Voici ce qu’elle dit de l’industrie cinématographique burkinabè

Le cinéma burkinabé en terme de productivité et  s’agissant d’abord de la  quantité, on peut se réjouir de l’abondance de production avec surtout les facilités du Numérique; que ce soit des séries de longs ou de courts métrages. Si en quantité on peut s’en réjouir par rapport à d’autres pays africains,  en qualité par contre, il y a encore à faire. Il s’agit d’abord des thématiques qui tournent toujours autour des mêmes histoires : contes africains, problèmes  de la femme bien que  je n’aie rien contre (en tant que femme). Ensuite, il y a aussi le problème de professionnalisme des acteurs  qui reste encore à améliorer. L’idée est de professionnaliser davantage les acteurs et faire des films un peu plus commerciaux qui puissent se vendre dans le monde sur tous les marchés  du cinéma.

Série Series qui se tient depuis 3 jours, comment appréciez-vous l’ambiance ?

Je n’ai pas vraiment tout suivi pour apprécier. Mais déjà, le fait d’avoir obtenu  que Ouagadougou abrite cette première édition qui, en fait n’est pas la première (puisque c’est  un festival  qui existe déjà en France), on ne peut que l’apprécier.

Au moment où le cinéma connait des difficultés de financement et de piraterie, je me sens déjà interpellée (en tant que Présidente de l’Association de lutte contre le piratage audiovisuel). Je crois que le festival séries series tombe à point parce que c’est un cadre d’échange et de réflexion pour voir comment justement lever les entraves par rapport au financement, au piratage et au professionnalisme. C’est un rendez-vous du donner et du recevoir  qui permet aux burkinabè d’échanger avec des acteurs d’autres pays africains sur les pratiques et les solutions au problème que les réalisateurs rencontrent. Pour le public enfin,  c’est bon à prendre parce que pouvoir participer à un festival  et pourvoir regarder un grand nombre de séries qu’on ne pouvait voir autrement qu’à la télé est déjà appréciable.

Propos recueillis par Patrick COULIDIATY

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