S’il y a une activité qui occupe moins de place dans les débats publics ou dont l’intérêt importe peu les médias, c’est bien celle de la critique de Cinéma. De nos jours, la rareté ou la perte d’influence de la critique de cinéma notamment au Burkina est très palpable. Et pourtant, la critique de cinéma participerait à la promotion des films et la mieux indiquée pour convaincre les cinéphiles à aller dans les salles.
C’est conscient donc de cette fonction capitale de la critique de cinéma que se tient annuellement la Semaine de la Critique de Cinéma de Ouagadougou (SECRICO). L’objectif étant de permettre aux professionnels du 7ème Art et aux journalistes culturels de mieux maîtriser la pratique cinématographique.
Organisée à Ouagadougou et sous l’égide de l’Association des Critiques de Cinéma du Burkina Faso (ASCRIC-B), la SECRICO est déjà à sa 6e édition du 6 au 12 septembre 2022.
Abraham Bayili, président de cette association nous parle du dernier tournant décisif de cette Semaine prévue pour le 12 octobre prochain. Mais bien avant, il nous situe l’importance de la semaine.
Abraham Bayili : La Semaine de la Critique du Cinéma de Ouagadougou est une activité annuelle destinée aux membres de l’Association des Critiques du Cinéma du Burkina et à tous ceux qui s’intéressent d’une manière ou d’une autre à la réflexion sur le cinéma. Nous sommes à notre 6ième édition et c’est une Semaine qui commence généralement dans le mois de Septembre et qui finie dans le mois d’Octobre. Pourquoi le 12 Octobre ? Parce le 12 Octobre c’est la Journée Africaine du Cinéma qui a été décrétée par la Fédération Panafricaine du Cinéma(FEPACI) et l’Union Africaine.
Les objectifs, c’est de permettre au public de mieux connaître la profession de critique de cinéma, savoir qu’est ce qu’un critique de cinéma et aux professionnels du cinéma de mieux connaitre la pratique cinématographique.
La 6ième édition de la Semaine de la Critique du Cinéma de Ouagadougou qui a débuté le 06 Septembre a connu pour sa première étape, plusieurs ateliers, des projections de films et des échanges-débats.
La 2è étape selon le Président de l’Association des Critiques de Cinéma, consistera à la proclamation du Prix de la Critique prévue le 12 Octobre 2022. « Et la dernière étape sera la publication des articles qui ont été produits entre le 06 et le 12 Septembre », nous a appris Abraham Bayili.
Selon Abraham Bayili, ce sont au total 17 films d’auteurs exclusivement burkinabè qui ont été projetés au cours de cette Semaine du Cinéma avec des thèmes suffisamment variés.
Artistes.Bf : En sa qualité de critique de cinéma, Abraham BAYILI a quelques secrets à souffler aux réalisateurs burkinabè.
« Si les burkinabè vont continuer à faire des films à petits budgets dans l’ordre de 20 à 50 millions, ils tiendront toujours la queue au Fespaco. Les films qui arrivent aux Fespaco sont des « Super productions » et les membres du jury qui ont été retenus pour siéger au Fespaco sont des gens avertis. Il faut que les réalisateurs burkinabè mettent les moyens pour faire des bons films et de grands films. C’est en cela que l’on peut se retrouver dans le trio gagnant .
Il faut aussi dire aux réalisateurs de prendre leurs temps pour faire de bons scénarios et de bons films qui plaisent. Il faut faire le ‘’Story Bode’’ qui consiste au découpage technique et artistique d’un film.
Enfin, c’est d’inviter les auteurs burkinabè à plus de professionnalisme, à se cultiver davantage et accepter apprendre des autres …
Propos recueillis par Joseph Stéphanie OUATTARA
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