Pour Abraham BAYILI, Journaliste Culturel, Critique de cinéma et critique d’art, l’art et la culture participent bien à la cohésion sociale.
C’est vrai qu’il y a eu plusieurs spectacles dans la ville de Ouagadougou. Mais ça peut se justifier par l’instabilité politique ou le contexte sociopolitique que nous avons vécu ces derniers temps. Le coup d’Etat est intervenu au moment où les gens avaient programmé beaucoup de spectacles et qui ont été reportés suite donc au Coup d’État, au couvre-feu et à toutes les tensions qui ont prévalu après le Coup d’État. Donc, tous les spectacles qui étaient prévus dans la période du coup d’Etat ont été repoussés à une date ultérieure d’où la date de programmation en fin octobre 2022.
En fait, les gens voulaient évacuer. N’oubliez pas qu’ il y a la Semaine nationale de la Culture (SNC) qui pointe à l’horizon, les Nuits Atypiques de Koudougou, les REMA, les RECRATRALES qui ont déjà commencé. Alors à mon avis, il fallait vite évacuer tout cela et voir comment participer aux autres festivals à venir.
ArtBF : Peut-on dire à travers cette mobilisation que les burkinabè, malgré le contexte sécuritaire difficile a fait preuve de résilience ?
Oui ! C’est aussi une manière de témoigner de la résilience du pays, une façon de témoigner également de l’activité culturelle en abondance au Burkina Faso. C’est une manière de dire que le Burkina Faso est une terre de création parce qu’on est dans un contexte miné par les attaques terroristes et il n’y a pas d’autres belles manières de l’exprimer que ce qui s’est passé le 29 octobre dernier.
Je crois que dans le contexte actuel, l’art et la culture ont leur place. Ces deux éléments permettent de surmonter certaines situations difficiles dans la mesure où l’art et la culture participent à la cohésion sociale. Le théâtre, la musique, les films documentaires ou de fiction peuvent aider à désamorcer les crises, à sensibiliser les populations, à contribuer à la réconciliation et à la reconstruction de la cohésion sociale.
Mon appel est vivement d’inviter les artistes à davantage de créativités dans le contexte actuel.
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