Climat : L’incertitude sur le référendum constitutionnel, une « raison de plus de marcher ! »

Climat : L’incertitude sur le référendum constitutionnel, une « raison de plus de marcher ! »

Dans le cortège parisien de la marche pour le climat, l’incertitude qui plane désormais sur la tenue d’un référendum constitutionnel promis par l’Elysée a suscité la colère des manifestants.

« Emmanuel Macron vient de nous donner une raison de plus de marcher aujourd’hui », sourit Anthonin. À 18 ans, ce jeune militant d’Europe-Ecologie Les Verts (EELV), lunettes de soleil vissées sur le nez et pancarte à la main, n’a rien manqué des derniers soubresauts politiques sur la loi climat. Selon le Journal du Dimanche, Emmanuel Macron aurait renoncé au référendum constitutionnel, pourtant promis aux membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC).

Interrogé, l’Elysée a toutefois assuré que la modification de la Constitution pour y intégrer la protection de l’environnement n’était « en rien enterrée ». Réunis ce dimanche à Paris, place de la République, pour une nouvelle marche pour le climat, les manifestants y voient, eux, un ultime « renoncement » du chef de l’Etat. Déçus par la politique environnementale menée depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, ils réclament une réforme « plus ambitieuse » et « à la hauteur des enjeux climatiques actuels ».

Une occasion perdue ou gagnée

« Ce référendum, c’était une obligation d’agir en faveur du climat pour tous les prochains gouvernements. Si Macron pense que la loi climat va nous suffire, alors qu’il a complètement ignoré les propositions des citoyens de la convention, il se trompe », estime Anthonin. À ses côtés, son amie Anaïs, 19 ans, complète : « Pour moi, s’il abandonne le référendum, il perd une occasion de légitimer sa politique environnementale ». Posté quelques mètres derrière ses militants, le candidat tête de liste (EELV) pour les prochaines élections régionales en Ile-de-France, Julien Bayou, voit en ce renoncement une opportunité politique pour son parti.

« Emmanuel Macron a déjà renoncé à quasiment toutes les propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat. Il continuait de brandir le référendum constitutionnel pour défendre son engagement pour l’écologie et finalement, il ne le fera peut-être pas. Eh bien ce qu’il ne veut pas faire pour protéger l’environnement, nous le mettrons en place à l’échelle des régions », lance le secrétaire national du parti écologiste.

« Chronique d’une reculade avancée »

Présente elle aussi place de la République, la députée des Deux-Sèvres et ex-ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, dénonce une « manœuvre politicienne » : « Ce référendum, c’est la chronique d’une reculade annoncée. En refusant d’inscrire le principe de non-régression dans la Constitution, cette modification ne sert de toute façon à rien. On l’a bien vu avec la réintroduction des néonicotinoïdes, sans cette notion de non-régression, il suffit d’une loi pour revenir en arrière », pointe-t-elle.

Ces reculs, en matière d’écologie, restent toujours en travers de la gorge de Lili*, 45 ans, manifestante venue de Cormeilles-en-Parisis (Val-d’Oise). Avec ses amies, cette membre du collectif citoyen « Cèdre » qui milite pour une transition écologique à l’échelle des communes, regrette le manque « d’ambition » du gouvernement en matière d’environnement : « Le contenu des propositions de la convention citoyenne a été complètement dénaturé pendant les débats sur la loi climat ».

Et l’incertitude qui plane sur la tenue du référendum constitutionnel démontre le manque de volonté politique au sommet de l’Etat, juge Sylvie. « Encore une fois, on est dans le dire et pas dans le faire », tranche l’habitante de Cormeilles. Loin d’être démobilisés, les participants à la marche entendent désormais accentuer la pression sur le chef de l’Etat. Julie, 21 ans, étudiante en licence de communication prévient : « Si Macron renonce définitivement à sa promesse, il peut être sûr qu’au moment de voter pour la présidentielle l’année prochaine, on s’en souviendra ».

Source : msn

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