FESPACO 2019 : La plaidoirie de Madame Carin LECLERCQ

FESPACO 2019 : La plaidoirie de Madame Carin LECLERCQ

Carin Leclercq est une production de cinéma. A son actif, plus d’une dizaines d’éditions de fespaco. Lors d’ailleurs de la conférence tenue à Brusselles le 16 Janvier 2019, elle a révélé son engouement total pour le festival à travers une brillante communication digne d’une véritable plaidoirie blockbuster et fascinante.  Dans cet entretien que nous vous proposons, madame leclercq  nous confie ses attentes au cinquantenaire du festival. Mais avant, suivons plutôt sa plaidoirie pour le festival dans la vidéo ci-dessous :

Je suis chargée de production, j’ai beaucoup travaillé sur des films en Afrique et j’ai beaucoup monté plusieurs événements dont un Festival panafricain pendant sept (07) ans à Bruxelles.

Que vous inspire le thème du FESPACO ?

“Chaque fois quand je reviens du FESPACO, je suis gonflée parce que c’est un endroit où se rencontrent des gens qui viennent de partout (…) C’est ce genre de rencontres que j’espère à chaque FESPACO.”

Nous sommes déjà dans la troisième génération des cinéastes africains puisque les cinémas d’Afrique sont nés après les années d’indépendance. Nous sommes dans le village global où tout le monde se rassemble et je suis contente de voir que les films africains sont de plus en plus vus un peu partout.

Avec la technologie et l’exigence d’une jeunesse accroc du numérique et aux vidéos, quel avenir pour le cinéma Africain?

C’est une nouvelle technologie venue du nouvel alphabet des jeunes aujourd’hui. Malheureusement, c’est mal utilisé, c’est bâclé. Ce sont des images qui traversent partout sans avoir été travaillées, réfléchies. C’est ce qui me fait peur pour l’avenir des cinémas pas celui de l’Afrique seulement.

Une des difficultés majeures est le manque de financement du cinéma. Aujourd’hui, nous notons le retrait de l’Union Européenne dans le cadre du financement du FESPACO. Qu’est-ce qui fait la réticence pour le financement ?

L’audio-visuel est un média qui coute très cher. Pour faire un film, il faut des équipes, il faut du temps et beaucoup d’argent. Il y a aussi la question de la formation qui coute très cher aussi. Former un cinéaste coute parfois plus cher que former un médecin. Pour monter un film, il faut parfois cinq (05), sept (07) ou 08 ans  (huit). Et quand vous avez votre film, il faut encore trouver les endroits où le montrer, le diffuser ou le distribuer. C’est un combat permanent pour les cinéastes et tous les gens qui les entourent.

Ce n’est donc pas une question de confiance ?

Ce n’est pas une question de confiance ; l’argent coûte cher à tout le monde. Faire circuler du cinéma, produire de l’art coûte de plus en plus d’agent. Ce n’est pas spécifique à l’Afrique, c’est pareil dans tous les pays. En Belgique par exemple, beaucoup sont appelés et peu sont élus.

Quelles sont vos attentes pour ce cinquantenaire?

Chaque fois quand je reviens du FESPACO, je suis gonflée parce que c’est un endroit où se rencontrent des gens qui viennent de partout, qui ont des projets, qui se débrouillent avec les moyens du bord, qui ont des choses à dire et qui le disent bien. C’est ce genre de rencontres que j’espère à chaque FESPACO.

Gwladys RoseMonde

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