Fespaco 2023 :  Alain Danhoué patron des conducteurs explique sa corvée

Fespaco 2023 :  Alain Danhoué patron des conducteurs explique sa corvée

Si le succès du Fespaco tient au savoir-faire des organisateurs, il faut noter qu’il est aussi imputable aux chauffeurs qui sont chargés de convoyer les festivaliers durant le temps du FESPACO. Mais ce travail n’est pas sans contraintes. Pour en savoir davantage sur la nature des difficultés que ces hommes de bus rencontrent pendant la biennale, nous avons échangé avec Alain  Moussa Danhoué, un des chauffeurs du Fespaco. 

Portrait rapide de notre invité

L’habit ne fait pas le moine dit-on !  Mais notre invité Alain  Moussa Danhoué en fait pourtant un sacerdoce.

En effet, pour le peu de temps que nous l’avons côtoyé au FESPACO, c’est un homme toujours bien habillé ou  » sapé  » comme on le dit.  Loin d’utiliser sa  » sapologie  » pour séduire, notre invité entend plutôt à travers elle, forcer l’admiration, la sagesse et le respect auprès de ses patrons.  C’est du moins le  signal qu’il envoie aux jeunes. Lisez plutôt !

Alain Moussa (AM) : Je m’appelle Alain Moussa. Je travaille au FESPACO depuis 1996

Artbf : Décrivez-nous vos tâches quotidiennes pendant le  FESPACO

AM : A l’approche de chaque édition du FESPACO, nous avons la charge de transporter les festivaliers sur différents sites et dans les salles de ciné.

Artbf : Quelles sont vos difficultés ?

AM : Le travail d’un conducteur n’a jamais été facile parce que pendant le festival, tout conducteur peut se retrouver à l’aéroport à des heures tardives et très tôt le matin au travail. On peut à tout moment nous appeler parce qu’il arrive que des avions vienent à tout moment avec des festivaliers.  Nous allons les chercher et les amener dans les hôtels.



Artbf : Peut-on connaître votre fourchette d’horaires de travail ?

AM : Tous les conducteurs du FESPACO depuis 96 jusqu’à nos jours sont au boulot au plus tard à 7 heures précises. Mais rassurez-vous,  nous n’avons pas d’heures de descente. Tant que les premiers responsables ne nous libèrent pas, c’est difficile pour nous de rentrer parce que tu peux être rappellé à tout moment.

Artbf : Durant le temps du festival, qu’est ce qui  fait  « chier  » ?

AM : C’est la fatigue ! Il arrive souvent qu’on soit très fatigué d’un voyage. Et dès que tu arrives d’une tournée, tu n’as pas le temps de descendre de la voiture et tu es encore sollicité. En ce moment, tu es obligé de faire demi-tour parce qu’il y a des festivaliers qui attendent…

Le travail de conducteur n’a jamais été facile certes. Mais nous avons toujours gardé le calme. Nous nous efforçons de comprendre les festivaliers parce qu’au Burkina, l’hospitalité est une règle d’or et un étranger  doit être traité avec respect.

Artbf : Pendant tout le temps du Fespaco, madame vous voit combien de fois à la maison ?

Je vois madame le matin. Mais les enfants non !  Je peux faire trois à quatre jours sans pouvoir voir mes enfants. Pour  madame, je ne m’en fais pas trop parce qu’elle sait que c’est le travail et que c’est ce travail qui nous donne à manger. Bien au contraire, elle m’encourage à tenir bon parce que pour une femme africaine, c’est le travail ou rien.

Artbf : Quels conseils pourrez-vous donner  à la jeune génération des conducteurs ?

AM : C’est dire à mes petits frères d’être vraiment patients dans le travail, d’aimer son travail, être à l’écoute des patrons et surtout bien s’habiller. Je demande aux jeunes d’éviter de beaucoup parler avec les chefs et de se concentrer sur la route. Parce que quand on est au volant, il faut évider d’être distrait.

Artbf : Votre mot de fin

AM : je prie Dieu pour que tout se passe bien dans la paix, la joie et que le Seigneur nous accompagne.

Propos recueillis par Philomène TUINA

Leave a comment

Send a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *