Festival “Série-Séries” : La contribution de C. Domange

Festival “Série-Séries” : La contribution de C. Domange

Avocat de formation, Camille Domange est Directeur en charge des affaires juridiques, business affaire et institutionnelles au sein du Groupe ENDEMOLSHINE FRANCE. A ce titre, il participe au développement de la société ENDEMOLSHINE FICTION et de ses labels de fiction comme SHINE FILMS.  Présent à Ouagadougou dans le cadre du Festival “Série Series”, le jeune avocat a été d’une grande contribution sur les enjeux du financement de la création africaine, sur les problématiques ayant traits au droit d’auteur et à la structuration de l’économie des séries audiovisuelles africaines.

Mais avant l’entame de notre conversation, Camille Domange nous présente sa structure.

Camille Domange (C.D.) : ENDEMOLSHINE FICTION est une maison française de production dédiée à la création, au développement, à la production et à la distribution de fiction et notamment de séries audiovisuelles. Elle s’appuie pour ce faire sur différents producteurs et labels défendant respectivement des lignes éditoriales et artistiques aux sensibilités différentes et complémentaires.

ArtistesBF (ArtBF) : quel regard critique vous avez sur le cinéma africain ?

C.D : Il y a une réelle dynamique qui est en train de se construire, une vraie bouffée créative de talents locaux qui cherchent aujourd’hui d’une part à poursuivre leur professionnalisation et d’autre part des financements nécessaires pour permettre à leurs œuvres d’exister.  La force de ce festival (Série Series) est de mettre en lumière l’activité de l’ensemble des acteurs de la chaine de valeur de la création audiovisuelle ainsi que les difficultés concrètes que certains peuvent rencontrer … mais également les success story !.  Il y a de très belles productions qui ont déjà vu le jour et qui sont en cours de production. Les producteurs sont ici avides de connaissance et n’hésite pas à explorer toutes les possibilités pour optimiser leurs plans de financement. Je sors justement d’une table ronde sur les financements de séries africaines et aujourd’hui, on voit que l’enjeu se trouve dans le financement de la création et la juste rémunération allouée aux auteurs et aux auxiliaires de la création. C’est en travaillant à la mise en place d’une chaine de valeur plus vertueuse que les producteurs seront à même d’aller encore plus loin, de gagner en qualité premium pour permettre de produire plus sereinement en Afrique et d’exporter cette puissance créative en dehors du territoire.

ArtBF : vous êtes au Burkina dans le cadre du festival ” Série series” ; comment appréciez-vous l’évènement ?

      

C.D : c’est un évènement très stimulant avec une vraie liberté de parole … ce qui est assez rare !  Il y a un vrai regard critique de l’ensemble des acteurs sur la manière dont les pouvoirs publics et les opérateurs de diffusion appréhendent la création et le financement de la création audiovisuelle africaine. Beaucoup d’acteurs très enthousiastes prennent de vrais risques de producteur en cumulant de nombreuses fonctions afin de rationaliser les couts de production. Nous nous retrouvons ainsi face à un producteur qui est un vrai équilibriste et qui jongle avec plusieurs caquettes : scénariste, réalisateur, directeur photo et certains sont même immergés dans la la post-production. En France, il y a une structuration de la chaine de valeur plus importante avec une distinction des rôles et des missions. Lorsque nous sommes sur des enjeux industriels de séries, il est extrêmement compliqué de pouvoir concentrer tous ces postes en une seule et même personne.  Ce sont des rôles très spécifiques des uns et des autres qui requiert des compétences et des expertises réelles.

ArtBF : quels sont selon vous les chances de succès de ce festival ?

C.D : C’est une première édition qui a vocation à se reconduire et à s’amplifier. Au vu du nombre de participants, de la tonalité des échanges et des attentes exprimées, nous pouvons d’ores et déjà dire que c’est un beau succès. En réitérant l’exploit de la présente édition, on ne peut peut qu’espérer une saison-II afin que la réflexion amorcée ici puisse se poursuivre … c’est bénéfique pour réveiller et stimuler l’écosystème de la série audiovisuel africaine.

ArtBF : En quoi par exemple, votre société ou vous-même pouvez-vous être utile aux professionnels qui vous liront ?

C.D : Ce que nous pouvons apporter, c’est un regard croisé par rapport à ce qui se fait en France ainsi qu’un accompagnement de projets au travers de collaboration éventuelle à inventer avec des acteurs de la création africaine.  Nous pouvons également aider et participer à des sessions de formation. C’est d’ailleurs ce que nous faisons en ayant répondu présent à l’invitation de l’OMPI pour parler des enjeux du financement de la création africaine. J’interviens au cours de ce festival sur les problématiques ayant traits au droit d’auteur et à la structuration de l’économie des séries audiovisuelles africaines. A ce titre, j’aurai à répondre à des questions pratiques, solutionner juridiquement des problèmes, sensibiliser sur les sujets qui sont débattus. Les enjeux qui sont aujourd’hui discutés à Ouagadougou sont les mêmes qui se posent partout, que ce soit au Burkina ou ailleurs dans le monde, à différents niveaux bien sûr et selon la maturité des acteurs.

Entretien réalisé par Patrick COULIDIATY

Leave a comment

Send a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *