Joseph KIENDREBEOGO (J.K) et Roland DRABO (R.D) sont deux personnes vivant avec un handicap moteur. Ils ont décidé de dompter leur handicap physique pour se donner à fond dans leur métier de fabrication d’engins pour personnes handicapées. Le mardi 30 juillet 2024 nous les avions rencontrés dans leur atelier sis à la Zone 1. Suivons cet entretien.
Art.bf : Bonjour monsieur, présentez vous
J.K : Bonjour madame, je suis Joseph KIENDREBEOGO, je confectionne les engins pour personne handicapée depuis 2002.
Art.bf : En quoi consiste exactement ce métier ?
J.K : Notre métier consiste à fabriquer des engins pour les personnes handicapées moteurs notamment des fauteuils roulants, des vélos, des tricycles …Au delà de ça nous fabriquons également des portes, des kiosques. Mais notre métier de base c’est la fabrication des engins pour les handicapés moteurs.
Art.bf : Quels sont les outils que vous utilisez pour la fabrication ?
J.K : Notre matière de base c’est le fer. Nous utilisons beaucoup le fer. En plus du fer il y’a les roues que nous commandons à l’extérieur parce qu’on ne trouve pas au Burkina. Il y’a la machine à plier, le poste à souder … A moins qu’il n’y ait déjà un stock existant au Burkina, sinon les roues viennent d’ailleurs. Tous les fauteuils que nous confectionnons sont sur dimension selon la forme et la taille du client.
Art.bf : Combien de temps il vous faut pour réaliser un vélo ou un fauteuil ?
J.K : Pour la réalisation d’un vélo où autre il nous faut 3 à 4 jours. Par contre si nous avons plusieurs commandes nous pouvons aller au delà.
Art.bf : A quel prix vous vendez vos engins ?
J.K : Par rapport au prix, il y’a une variation. Lorsqu’il s’agit des fauteuils simples, ils sont vendus à 125 milles FCFA, le vélo coûte 130 à 135 milles FCFA. Le vélo est combiné à un fauteuil démontage destiné aux élèves. Les roues pour la moto sont à 125 milles. Il y’a des roues qui peuvent coûter 225 milles à 250 milles FCFA.
Art.bf : Combien de commande gagnez vous par jours ou par mois ?
J.K : Sincèrement les commandes sont trop lentes. Généralement ce sont les sœurs religieuses et le ONG qui lancent plus de commande, pourtant eux ils ont des périodes pour lancer leur commande. Sinon dans l’année nous recevons au total 10 commandes parfois moins que ça.
Art.bf : Quels sont les difficultés auxquelles vous faites face ?
A cette question, Roland Drabo nous a donné une réponse.
R.O : Nous rencontrons pas mal de difficultés. Déjà le métier même est complexe. Il faut beaucoup de concentration et de réflexion parce que une fois que tu rates les dimensions cela devient compliqué. A cela s’ajoute parfois l’indisponibilité des pièces au Burkina. Il y’a aussi les fers et les lames qui blessent souvent au moment de la coupure. Aussi il y’a le manque de marché également.
Art.bf : Quels sont vos projets futurs ?
J.K : Nous souhaitons agrandir notre atelier, pourquoi pas ouvrir encore plusieurs ateliers pour former les jeunes qui sont intéressés par notre domaine.
Art.bf : Avez vous un message particulier à lancer ?
R.O : Le message que j’ai c’est d’inviter les autorités à nous soutenir. Le soutien n’est pas forcement financier, ils peuvent nous donner des marchés par exemple mettre sous notre charge 5 centres pour qui nous allions travailler et fabriquer des vélos où des fauteuils pour eux.
Pour terminer nous remercions tous ceux qui continu de nous soutenir et merci à Artiste.bf qui nous a permis de nous exprimer. Que Dieu bénisse le Burkina Faso et que la paix revienne.
Gloria BALO
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