Journée de lutte contre la piraterie, c’était le 19 décembre dernier

Journée de lutte contre la piraterie, c’était le 19 décembre dernier

Les artistes burkinabé ont chanté, dansé et “slamé” contre la piraterie. Désormais, les fans et les acteurs culturels se tiennent main dans la main pour lutter contre l’exploitation illégale des œuvres artistiques. L’évènement, le premier du genre s’est déroulé dans la Région du “Centre EST”. Trois villes de cette région dont Bitou, Tenkodogo et Koupéla ont été ciblées pour abriter la caravane de sensibilisation et la journée de lutte contre la piraterie.


C’est suite à la loi N°032-99 du 22 décembre 99 portant protection de la propriété littéraire et artistique que le gouvernement du Burkina Faso a mis en place en Juin 2001 un Comité National de Lutte Contre la Piraterie des Œuvres Artistiques et littéraires (CNLPOLA). Son objectif, informer et sensibiliser les acteurs économiques sur les conséquences désastreuses de la piraterie.
Le coup de manivelle pour la mise en œuvre de cette activité de sensibilisation a été donné les 17, 18 et 19 décembre 2015 dans les provinces du Boulgou et du Kourittenga. Le choix de ces provinces a été surtout dicté par la position stratégique (carrefour d’affaires) des villes de Bittou, Koupéla et Tenkodogo, une réalité pirat_communal.jpgégalement partagée par la responsable communale “Koupela est une ville carrefour. Il y a le Ghana, le Togo, le Niger et le Bénin qui passent par Koupéla. On peut dire que c’est une ville où la piraterie est très intense. C’est donc dire que le passage de cette caravane à Koupéla est la bienvenue.”
Initiée par le CNLPOLA en collaboration avec le Bureau Burkinabé des Droits d’Auteurs (BBDA), la tournée de sensibilisation a pris fin par une journée dite “Journée de lutte contre la Piraterie”. C’était à Koupéla en présence des autorités administratives, du Président du CNLPOLA, le Col. Serge Alain OUEDRAOGO et une jeunesse fortement mobilisée.
La journée de lutte contre la piraterie a connu dans la soirée de belles prestations artistiques. Sur la scène, de nombreux artistes burkinabé tels Bamos THEO, Rama, Don SHARP, Desy FRANCK, King Silga et des troupes traditionnelles waarba, se sont relayés pour informer et sensibiliser la population sur les conséquences néfastes de la piraterie sur l’économie et la culture.
Le plus fascinant pendant cette soirée, c’était le plateau artistique offert par SEYDONI PRODUCTION, un décor très captivant par sa richesse en couleurs, en lumières et par la qualité de la sono.
pirat_nadege.jpgEnfin, le succès de la soirée, c’est sans doute ce jeu initié par les organisateurs sur la piraterie. A la fois distractif et éducatif, ce jeu a été le meilleur moyen pour les organisateurs de contrôler et de s’assurer que le message des artistes est bien passé. Ghislaine Nadège KABORE s’en est bien sortie avec en prime des livres, des CD et des tee-shirts en donnant la bonne définition de la piraterie.
Mais au-delà de cette réjouissance populaire, le Président du CNLPOLA a invité la population à être le relais et le porte flambeau du message des acteurs culturels ” Vous serez donc les portes-flambeaux de ce message auprès de Le Col. Serge Alain OUEDRAOGOs tous ceux qui n’ont pas pu faire le déplacement ” a martelé Serge Alain OUEDRAOGO. Il a en outre formulé le vœu de voir un Burkina Faso débarrassé de toute œuvre piratée ” Je formule le souhait de voir notre chère patrie le Burkina Faso, sans aucune œuvre de l’esprit piratée”, a ajouté le Président CNLPOLA
Pour le Haut-commissaire de la Province du Kourittenga, Yirwaya OUEDRAOGO, on n’attendra pas un cadre comme celui-là pour sensibiliser ” Il s’agit de sensibiliser la population de la province à toutes les occasions sur les lieux de prières et à toutes rencontres. (…) C’ est une lutte qui protège notre culture, notre industrie culturelle et même notre avenir parce que sans culture, nous n’avons pas d’assises. Si la culture est consolidée, nous allons vers le développement. Donc, il faut protéger nos artistes afin qu’ils aient le courage de continuer leurs œuvres et persévérer notre âme, notre culture “ a-t-il conclu.
pira_solo2.jpgIl faut qu’on arrive à convaincre les pirates sur le danger de ce fléau qu’est la piraterie, s’est exclamé l’artiste musicien Solo Dja KABAKKO ” Les pirates ne dépensent rien mais ils ont facilement nos sons, surtout ceux qui utilisent les cartes mémoires. Il faut qu’on arrive à les convaincre du danger de la piraterie et à les convertir en farouches défenseurs des œuvres artistiques. C’est en cela, qu’ils peuvent nous être utiles”.
Arriver à reconvertir les pirates en véritables défenseurs des œuvres artistiques, voilà un beau projet et c’est sur ces propos réconfortants que les lampions se sont éteints sur la caravane 2015. Rendez-vous est pris dans une année avec bien sûr d’autres destinations.
Glawdis RoseMonde (GRM)

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