Koudbi KOALA, promoteur culturel

K.K: Mon nom c’est Koudbi KOALA. Je suis professeur d’anglais. J’ai tout laissé tomber pour l’art, pour la culture. Ce n’est pas par hasard, si je l’ai fait. Quand j’ai été en France pour mon 3ème cycle. C’est là que j’ai découvert l’importance de la culture en tant que telle et surtout l’importance de la culture burkinabé . J’ai toujours aimé la musique, la danse, les percutions. La révélation s’est faite en France et j’ai compris qu’on avait beaucoup de potentiel. Je suis parti de ce que je savais faire pour être aujourd’hui le fondateur de l’association Benebnooma, qui elle-même, doit son existence à la troupe SAABA.

Art: Nuits Atypiques au lieu de journées atypiques. pourquoi ?
K.K: Merci Beaucoup. Habituellement, la culture dans la journée, s’exprime autrement que la nuit. On a seulement choisi les NAK parce que la culture se passe bien dans la nuit. Quand vous voyez dans les villages, les fêtes, quand il y a le clair de lune, les tam-tams résonnent partout. C’est dans cette optique que nous avons préféré nuits Atypiques plutôt que Journées atypiques de Koudougou. C’est tout !

Art: Qu’est-ce que vous gagnez dans les nuits atypiques ?
K.K: Dans les NAK, ce que Monsieur Koala gagne, c’est ce que le Burkina Faso gagne ! En étant connu à travers le monde. C’est-à-dire quand on dit NAK aujourd’hui, on voit tout de suite Koudougou et quand on assez
curieux,on clique sur Koudougou, on voit que c’est au Burkina. Donc, premièrement, nous faisons connaître notre pays à travers les NAK. Là, on gagne énormément.
Deuxièmement, nous gagnons aussi en faisant comprendre aux gens, que seul le travail compte. En tout cas tous ceux qui sont passés par les NAK aujourd’hui ne regrettent pas et surtout ceux qui ont compris qu’il fallait travailler dur pour y arriver.
Nous gagnons aussi en devise. Quand il ya les NAK, les hôtels de Ouaga tout comme ceux de Koudougou sont bondés de monde. Du vendeur de beignet ou des oignons en passant par les vendeurs de rôti, chacun gagne pour son compte.
En notoriété enfin, pour ce qui concerne l’association Benebnooma
Comme vous le savez, c’est l’association benebnooma qui a créé les NAK.

Art: Quelles sont vos sources de financement ?
Art: A la première édition, il n’ y a pas eu beaucoup de soutien en tant que tel. Mais quand on veut commencer quelque chose, il faut compter sur ses propres forces. Sinon, nous avons le soutien de l’Etat à travers le Ministère de la culture, la commune de Koudougou, l’association Bénebnooma, les ambassades de France, des pays bas, de chine, l’UNICEF, la LONAB, KORAM, Splendide HOTEL, Relax Hôtels. A l’extérieur du Pays, il y a “Mondial Production”, qui est un festival au pays bas, etc.
La plupart des artistes qui participent aux NAK, viennent dans l’espoir d’être primés. Mais il arrive que tous ne soient pas « gagnants », comment gérez-vous de tels cas eu égard au transport, la restauration, les billets d’avions etc..
D’accord ! On vient au festival pour s’amuser ; c’est pas pour faire un concours. L’esprit de concours est exclut de notre festival. L’importance pour l’artiste à cette circonstance, c’est d’avoir la chance de “frapper l’œil” et d’être repérer par un opérateur culturel. Pour me résumer, il n’y a pas de concours en tant que tel pendant les nuits atypiques, mais il y a des coups de cœur. Il y a des professionnels des arts qui sont là et qui repèrent des artistes pour des tournées internationales.

Art: Les difficultés ?

K.K: La grande difficulté, c’est l’organisation. Il faudra que nous songions à étoffer l’équipe de travail. L’autre difficulté est le retard dans l’obtention des subventions ; heureusement que les banques acceptent nous préfinancer. Mais je crois qu’il faut travailler aussi à professionnaliser notre structure en matière de gestion prévisionnelle. La gestion des artistes, est aussi une autre difficulté et pas des moindres. Nous aimons des artistes qui comprennent l’esprit des NAK. L’esprit des NAK , c’est la rencontre , c’est pas la “frime”. L’artiste doit être humble, modeste, et accessible à tous ! Il y a des artistes par exemple qui viennent et qui veulent avoir tout dedans : ventilateurs ou climatiseurs. Moi je dis que Koudougou, n’est pas Ouagadougou.

Art: Les innovations pour cette 13ème édition ?

K.K: Nous sommes même contraints du fait du thème d’innover. Le thème de la 13è édition c’est « Culture et lutte contre la pauvreté » Nous allons inviter des groupes qui ont cet esprit aussi de partage. Comme disait Raoul FOLEREAU « quand on est heureux tout seul, ça devient un crime » En effet, il n y a pas un seul artiste aujourd’hui, qui n’a pas le cœur à partager. Nous allons donc impliquer toute la population de koudougou, les provinces voire la région afin que les gens comprennent l’importance du partage. La pauvreté est là parce qu’il y a des gens qui veulent avoir plus que les autres. A cet effet, nous avons lancé un concours de dessin et de poèmes à l’intention des enfants afin qu’ils expriment leur compréhension sur la notion de pauvreté. Nous sommes aussi à la recherche d’un logo qui sied bien avec le thème et qui pourrait servir d’affiche.

Art: Un appel
K.K: Je souhaite que les gens prennent à cœur la culture car la culture est palpable et visible. Avec un peu de transparence et d’honnêteté, nous arriverons à bout de nos souffrances et même à partager. A l’endroit des artistes, il faut qu’ils travaillent à se professionnaliser de plus en plus. Enfin, il faut venir au festival parce qu’on l’aime et non parce qu’on peut se faire du beurre dedans. On ne peut pas vivre seulement du festival
Février 2000.

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