Mariage traditionnel chez les peuls de l’OUBRITENGA

Mariage traditionnel chez les peuls de l’OUBRITENGA

Au Burkina Faso, les peuhls sont une communauté que l’on rencontre sur toute l’étendue du territoire. Le mariage dans cette communauté est tout d’abord une question de famille. Il se déroule en plusieurs étapes. Pour nous en faire une idée exacte, nous avons rencontré un membre de cette communauté. Il s’agit de SIBIRI ABDOULAYE DIALLO communément appelé BANGNAABA résident au secteur 08 de Ouagadougou. Ce ressortissant du village de l’Oubritenga explique les différentes étapes du mariage chez les peuls de ZINIARE et plus précisément dans le village de BARKOUNDOUBA


Selon SIBIRI ABDOULAYE DIALLO, lorsqu’un jeune désire une fille en mariage, il doit dans un premier temps informer ses parents. Après échanges, ils envoient une délégation de jeunes chez les parents de la fille ou de la femme convoitée pour les avertir qu’ils ont vu une qui les intéresse chez eux. En partant, ces jeunes apportent un peu de cola, de l’argent (1000 francs) qu’ils remettent aux vieux de la famille. A partir de cette étape, des émissaires sont envoyés par la famille de la fille pour leur demander de faire venir des gens plus âgés pour qu’ils en parlent plus amplement, entre personne âgées.
Une seconde délégation est donc constituée. Elle est composée cette fois-ci de personnes sages et âgés pour se rende chez la fille. Ces derniers apportent encore un peu de cola pour les remettre aux futurs beaux-parents. Après leurs échanges, Les parents de la fille promettent à leurs visiteurs de se concerter pour prendre une décision.
La troisième étape, sur décision des parents de la fille, les parents du jeune homme sont de nouveau convoqués. Cette fois, la rencontre se fera en présence de la future mariée pour des présentations des familles. Le jeune est présenté à sa future belle-famille ainsi qu’à sa future femme. Là, on demande aux deux concernés s’ils sont d’accord pour leur union. Cette troisième étape marque donc les fiançailles.
Le mariage
Le jour du mariage traditionnel, la famille du garçon apporte en guise de dot de 1 000 boules de SOUMBALA, deux barres de sel avec une somme d’argent qui varie entre 20 000 et 25 000fcfa mis dans un sac (strictement tissé par des peuls ) et de la cola
Pourquoi spécialement une barre de sel ?
On imagine qu’avec la Barre de sel, le mariage ne sera pas dissolu. Si par maladresse au cours du transport elle tombait des mains de quelqu’un, la chute va faire du bruit avant qu’elle ne se brise. Et du coup, les voisins sont aussi alertés. On peut toujours la reprendre facilement et donc, on peut toujours sauver le mariage. Si par contre, ce sont des grains de sel, ils s’éparpilleront sur le sol et il est difficile de les ramasser intacte. Ça veut dire tout simplement que les grains de sel ne consolident pas le mariage.
Du côté de la belle famille, on s’active également pour accueillir sa future belle famille. Ce sont les tantes de la fille qui doivent ouvrir le sac contenant l’argent et l’informer aux hommes. Mais le reste des affaires est ouvert en présence de toute la famille.
Rappelons que les jeunes filles étaient données en mariage à partir de 14 ans. L’intervalle entre le les fiançailles et le mariage ne doit pas excéder un an par mesure de prudence ; il faut craindre que la fille ne prenne une grossesse avant le mariage. Mais si par malheur cela arrivait, la famille est isolée et déshonorée.
Le jour du mariage, on organise une fête ou seront servis plusieurs mets traditionnels surtout à base de lait.
Après le mariage, les amis du marié accompagné de quelques femmes viennent chercher la jeune mariée pour la conduire chez son époux. Elle (la mariée) est accompagnée d’une petite fille qui séjournera avec elle pendant 7 jours dans sa nouvelle résidence. La jeune mariée est de blanc vêtue, une tenue qu’elle remettra plus tard à sa mère. L’habit du mariage est sacré car il n’est pas cousu par n’importe quel couturier et fait l’objet de rituels avant sa confection.
Après sept jours passés chez son mari, la nouvelle mariée va s’enfouir chez ses parents. Elle y séjournera pendant une semaine. Au moment de son départ, on lui préparera des provisions avant de la raccompagner chez elle. Ce sera la dernière fuite parce qu’elle ne pourra désormais repartir chez ses parents que sur accord de son époux.
Durant sa vie couple, la mariée est appelée “porte bonheur”; elle n’a pas le droit de prononcer le nom de son mari ni celui de ses beaux parents et vice versa. Aussi, la nouvelle mariée et son beau-père n’ont pas le droit de s’adresser la parole jusqu’à ce que cette dernière accouche de son premier enfant. Sa première phrase donc à l’endroit de son beau-père sera “père, voici l’enfant”.
La richesse reste en famille
Si le marié n’a pas assez de moyens, sa belle famille remet 4 vaches à leur fille lors de son départ pour qu’elle puisse se nourrir du lait des vaches. Lorsque cette dernière accouche, les vaches reviennent à son enfant. C’est ce qui explique que les peuhls se marient entre cousins. Ainsi, la richesse reste aussi en famille
Propos recueillis par Mariama LOMPO
composition de la dot :

20 à25 000 frs à joindre à la dote

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