Salif ILBOUDO: Styliste

Salif ILBOUDO: Styliste

Salif ILBOUDO est un jeune styliste burkinabé résidant en Côte d’Ivoire. Le travail du fil, le maniement de la bande d’étoffe en passant par la laine italienne savamment mélangée au tissu dan fani, c’est ce que Salif sait faire le mieux. Depuis des années, il excelle dans la couture et aujourd’hui, c’est un talent qui se vend seul. Le styliste a été d’abord repéré lors d’un festival à Kokologho (village situé à 45 km de la capitale) puis à Ouagadougou au cours d’un autre festival. Au cours de cet entretien, il nous parle de ses créations et des difficultés du métierSalif ILBOUDO (S.I.) : Je suis Styliste résidant en Côte d’Ivoire. Je ne fais que la couture masculine : chemises, pantalons et vestes; c’est un choix. Je n’ai rien appris d’autres que ça.

ArtistesBF (ArtBF) : Quelle est le circuit de votre approvisionnement ?
S.I. : Les pagnes DAN FANI (La matière de base) sont commandés du Burkina Faso soit pour les revendre en Côte d’Ivoire soit pour servir à la création de modèles.

ArtBF: Est-ce que vos articles sont à la portée des burkinabé ?
S.I. : Les prix que je propose à mes clients sont à mon avis très abordables.
Les tenues que je confectionne sont faits de mélange avec la laine italienne. Et c’est difficile de travailler avec une telle matière. C’est extrêmement difficile d’associer le dan fani à la laine italienne. Pourtant, c’est avec la laine italienne que je créée les modèles. Quand on y arrive, c’est véritablement un exploit et c’est extraordinairement beau. Les prix tiennent singulièrement à ce fait.

ArtBF : Il semble que les produits dan fani sont chers. A votre avis, comment faire pour les rendre accessibles à tous ?
S.I. :Pour que les chemises DAN FANI soient accessibles à tous, il faudra d’abord qu’on puisse baisser le prix des fils; donc de l’étoffe elle-même. Ensuite, revoir les tracasseries douanières. Sur les routes, la douane nous fatigue. Pour cette exposition par exemple, la douane Burkinabé nous a bloqués pendant trois heures. En fait, c’est difficile à comprendre. Tandis que la douane ivoirienne nous facilite les choses, la douane Burkinabé nous les complique. Nous souhaitons que les douaniers nous facilitent la tâche surtout quand nous venons pour des expositions au Burkina. Si une mesure est prise en notre faveur, nous pourrions enfin vendre à des prix abordables.
Bon vent donc à Salif ILBOUDO et espérons que votre cri de cœur sera entendu par qui de droit.
Propos recueillis par Patrick COULIDIATY
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