Santé : la santé sexuelle des jeunes et si on en parlait ?

Santé : la santé sexuelle des jeunes et si on en parlait ?

Parler de la santé sexuelle des jeunes  est de nos jours considéré comme un tabou. Plusieurs associations sont à l’œuvre, afin d’aider les parents à mieux aborder le sujet avec leurs enfants et vice-versa. Pour en savoir davantage sur ce « blocus » entre parents enfants, nous avons rencontré un pair éducatif de l’ABBEF (Association Burkinabè pour le Bien Être Familial).

Stéphanie THIOMBIANO, communicante pour le développement est aussi engagée pour la santé de la reproduction sexuelle des jeunes. Dans notre entretien, elle nous apprend plus sur tout ce qui touche à la santé sexuelle des jeunes. Notre rencontre avec cette spécialiste de santé a été l’occasion pour elle de prodiguer des conseils aux parents et aux jeunes pour vivre une bonne et harmonieuse santé sexuelle .  

Artistes.Bf (Art.Bf): Depuis combien de temps êtes-vous engagés pour la cause des jeunes ?

Stéphanie Reine THIOMBIANO (SRT) : Mon engagement pour la santé de la reproduction a commencé depuis le lycée. Le social à commencé bien avant avec plusieurs mouvements de jeunes. En ce moment, j’avais beaucoup de questions à poser alors,  je me suis lancée.

Art.Bf : Pourquoi est-il important de parler de la santé de la reproduction des jeunes ?

SRT : De nos jours, c’est une nécessité d’en parler parce que les chiffres sont alarmants. J’ai fais un  parcours en   communication et en journalisme. On a l’habitude de dire que « qui détient l’information, détient le pouvoir »; donc quand on a plus d’informations sur une chose, on a plus de chance de se protéger soi-même surtout, le cas de la santé de la reproduction sexuelle. Les chiffres de l’OMS montrent que les jeunes sont vite sexuellement actifs mais sans qu’on ne soit bien informé ou  éduqué sur la thématique.

Lorsqu’on parle de santé reproductive, il faut aller au-delà, parce que c’est le bien être physique, mental de la personne. Il y a l’éducation sur comment les jeunes doivent se comporter et où est ce qu’il faut chercher les bonnes informations. Et si  on veut une jeunesse responsable, il faut que de la même manière on enseigne l’entreprenariat; c’est de cette même manière qu’on devrait parler  de la santé de la reproduction des jeunes.

Stéphanie Reine THIOMBIANO, pair éducatif à l’ABBEF

Art.Bf : Comment inciter les parents à aborder le sujet avec leurs enfants ?

SRT : C’est souvent compliqué de parler de la sexualité avec les parents. Mais les parents ne peuvent donner  que ce qu’ils ont appris eux-mêmes.  Donc, il faut mettre l’accent sur le dialogue parents-enfants, tout en faisant comprendre aux parents que laisser l’enfant apprendre de lui-même ne sera pas une bonne chose.  Il faut qu’ils discutent avec leurs enfants parce que le besoin est là.

Art.Bf : Comment aidez vous les jeunes à vivre leur puberté?

SRT : Il existe énormément des mécanismes pour changer la donne. Nous avons maintenant le nécessaire  tels  que les centres de santé et d’écoute qui existent pour les jeunes. On a également à l’Association pour le Bien Etre Familial qui forme des pairs éducateurs, c’est-à-dire, des personnes qui sont dans la même tranche d’âge que ces jeunes -là .

En ce qui me concerne, je n’ai pas souvent  approché ma mère pour certaines questions. Mais, j’ai eu la chance d’être formée pair éducateur très tôt, d’avoir un cadre d’échange avec des gens qui ont le même âge que moi ou plus, qui comprennent et qui ne me jugent pas.

Il y a aussi ce qu’on appel l’activisme 2.0, faire en sorte qu’il y ait plus de bonnes informations sur internet que de mauvaises, parce que pour les jeunes qui sont beaucoup présents sur internet, il y a un réel besoin de comprendre le changement de son corps.

Art.Bf : comment venir en aide à une fille qui ne se retrouve pas avec un cycle régulier ?

SRT : Il faut toujours fréquenter un centre de santé adapté à cela comme l’ABBEF où vous  avez accès à des animateurs sociaux qui seront à votre écoute en fonction de votre besoin. Vous pouvez aussi voir la sage femme pour lui expliquer le problème, parce qu’il n’y a aucun tabou à découvrir ton corps et pour une  femme, il y a beaucoup de changement dans son corps; donc, il faut être attentive à son corps.

Ce n’est pas une maladie d’avoir  de règles irrégulières. C’est un phénomène biologique normal et il faut que les  jeunes filles comprennent qu’elles ne doivent pas avoir peur des changements sur leur corps.

Art.Bf : les règles douloureuses sont-elles anormales ou normales ?

SRT : Ce que je peux dire, il y a tellement de questions qui gravitent autour sur internet. Et la plus part sont des fakes news.

Les règles douloureuses dans une certaine mesure peuvent être normales d’avoir des crampes au niveau du bas ventre. Mais lorsque ces crampes vous empêchent de faire vos activités habituelles normalement, cela veut dire qu’il y a un souci et qu’il faut consulter. Avoir des règles douloureuses, c’est normal; mais, avoir excessivement mal n’est pas normal.

Art.Bf : Votre dernier mot pour nos lecteurs

Je dis merci d’abord à votre média qui nous permet de nous exprimer. Certes, nous sommes peut- être engagées mais sans les médias pour relayer l’information, ça ne va pas forcement être facile.

Enfin, il faut dire aux jeunes qu’ils n’y a aucun tabou à comprendre son corps; donc il faut aller chercher la bonne information et surtout éviter les fakes news pour vivre une vie sexuelle saine et responsable. Le Burkina est majoritairement jeune et on n’a pas le droit d’échouer cette partie de la vie.

Élise  Lèfom DENE (stagiaire)

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