Les rideaux de la 17eme édition du SIAO 2024 sont tombés depuis le dimanche 3 novembre dernier. Nous avons rencontré deux des pionniers de ce salon qui donnent leurs appréciations et leurs avis sur la qualité du travail des artisans burkinabè ainsi que leurs œuvres et sur l’organisation des éditons actuelles face aux défis du moment.
Adama Syla est armurier à Koudougou. Exposant au SIAO 2024, monsieur Syla vend des armes qu’il fabrique avec du bois, du fer et du plastique. Très actif depuis les premières éditions, il se réjoui des innovations que connaissent les éditions actuelles malgré les défis du moment et encourage les organisateurs à ne pas baisser les bras. “ je suis l’un des pionniers du SIAO. Depuis les premières éditions, je participe et j’apprécie beaucoup ce qui est fait. Beaucoup pensaient qu’avec la situation actuelle du pays, le SIAO va disparaitre. Mais les autorités ont pu relever le défi en organisant la présente édition. La sécurité est de taille et les festivaliers ne craignent rien car nous faisons confiance à nos forces de défense et de sécurité. J’invite les organisateurs à continuer ainsi afin de prouver au monde entier que le Burkina reste debout”, a affirmé monsieur Syla. Et de poursuivre que les artisans burkinabè ont du talent. Mais il leur manque un accompagnement technique pour faire valoir leur savoir faire. “ Le président Ibrahim Traoré nous invite à emboiter les anciens pas du capitaine Thomas Sankara en produisant ce que nous consommons et en consommant ce que nous produisons. Le Burkina Faso a des talents, les artisans ont besoin d’un accompagnement surtout technique. Sils sont épaulés, nous n’aurons plus besoin d’importer quoi que ce soit” a-t-il soutenu. Monsieur Syla dit recevoir beaucoup de visiteurs à son stand ce qui prouve que ces objets sont bien appréciés.
“Les visiteurs sont impressionnés par ce que nous produisons ici. Mes armes sont bien appréciées. Nombreux sont ceux qui me demandent si elles sont fabriquées ici au Burkina. Le marché est un peu morose parce que ça ne se vend pas facilement. Pour payer mes articles il faut une autorisation d’achat d’arme”, a conclu l’armurier.
Tout comme monsieur Syla, Inoussa Tapsoba, alias Tapson décor est un artisan burkinabè. Originaire de la province des Ballés, l’artiste plasticien participe au SIAO depuis 2000. A son stand on y trouve des objets d’art faits à base de papier massé, de terre cuite et des recyclages de sachets plastiques destinés à la décoration des maisons, des hôtels et des jardins. 24 ans après sa participation, il donne son appréciation sur les éditions actuelles “Depuis l’an 2000, je participe au SIAO. D’une année à une autre, il y a de l’amélioration et je vous assure qu’ici au Burkina, les artisans on du talent et en termes de qualité, nos objets n’ont pas peur de ceux importés”, a indiqué Inoussa Tapsoba. A l’entendre ses œuvres sont appréciées par les festivaliers. “ En plus des acheteurs, certains viennent prendre photos, d’autres prennent ma carte pour commander après. Je sens que les gens ont compris le message des plus hautes autorités nous invitant tous au consommons local”, a-t-il renchéri. Quant à la sécurité, Inoussa Tapsoba salue la bravoure des forces combattantes et invite tous ceux qui hésitent encore, de faire le pas. “ ceux qui ont peur d’effectuer le déplacement pour des raisons de sécurité, je les invite à venir parce que la sécurité est de taille”, a-t-il conclu.
Lucienne Kaboré
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