Nous vous proposons de relire cette déclaration de l’ancien Président Sangoulé Lamizana lors de son procès en janvier 84 devant les tribunaux populaires de la révolution. Les lignes qui suivent sont les propos d’un ancien président qui n’avait que pour ambition de servir son pays. Ils sont peu les hommes capables d’incarner de telles vertus. Nous avons jugé ces propos dignes d’intérêt. Lisez plutôt !
«Madame et Messieurs les Juges du Tribunal Populaire de la Révolution, je vous demande, en relation avec tous les CDR de la république, de m’aider à retrouver, pour le plus grand bien du peuple, cette fortune frauduleusement accumulée puisque je n’arrive pas moi-même à trouver où elle se cache.
Mes biens sont peu de choses en rapport avec votre accusation. En quinze ans de pouvoir, j’ai construit deux villas, acheté une Mercedes et une Peugeot 404 bâché, sur mes fonds propres. Je tiens à votre disposition la liste de mes biens meubles et immeubles acquis au cours de ma vie.
Mais, si cela peut faire le bonheur du peuple, ce qui a toujours été l’essentiel de mes préoccupations, alors prenez ces biens et que le peuple se porte mieux, soit encore plus libre, et s’épanouisse pleinement car, c’est dans ce but que j’ai sacrifié quinze ans de ma vie paisible.
Moi, j’ai hérité peu de choses de mes parents, quelques arpents de terres au village, comme bon nombre d’hommes du peuple voltaïque. J’ai voulu faire un peu mieux pour mes enfants, je me suis privé de certains plaisir et j’ai investi en économisant sou par sou; le résultat est peu satisfaisant eu égard aux moyens honnêtes dont je jouissais. Je pense vous l’avoir montré.
Bien de mes concitoyens et de responsables aujourd’hui avaient connaissance de mon train de vie avant 1966 et pendant les quinze ans de ma présidence, ainsi ce que celui de ma famille depuis le 25 novembre 1980. Cette modestie n’est pas volontaire, c’est celle, naturelle de l’homme que j’ai toujours été, un homme du peuple.
J’ai dépassé l’âge de m’expatrier et je vivrai sous le regard du peuple et prêt à tout moment, aujourd’hui comme demain, à répondre de mes biens et de mes actes de citoyen. Je n’ai rien à cacher.»
Ainsi s’exprimait le #Général_Sangoulé_Lamizana lors de son jugement en janvier 1984 durant l’une des assises du #Tribunal_Populaire_de_la_Révolution (TPR). Ce tribunal l’a acquitté, et lavé de tous soupçons de détournements des deniers publics au préjudice de notre pays.
Comme Lamizana, combien de hauts cadres de notre État, combien de fonctionnaires, combien de présidents d’institutions, combien d’anciens présidents, etc., peuvent taper leurs poitrines aujourd’hui et dire:
«…je vivrai sous le regard du peuple et prêt à tout moment, aujourd’hui comme demain, à répondre de mes biens et de mes actes de citoyen. Je n’ai rien à cacher.»
#Burkina_Thinks, pour un changement de mentalités au Faso!
Source : Sur La Brèche Trente Années Durant, Mémoires du Général Sangoulé Lamizana, Ancien Président de la République de Haute-Volta, Tome 2, pp495-496.
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