Tourisme au Burkina : Abdoulaye DIONI nous en parle

Tourisme au Burkina : Abdoulaye DIONI nous en parle

Depuis pratiquement 2011, le tourisme burkinabè est au ralenti pour ne pas dire qu’il s’est encore détérioré avec les attaques terroristes. Les hôtels, les restaurants, les agences de voyages tourneraient presque perte du fait de la double crise sécuritaire et sanitaire. Depuis donc 07 ans, comment la chaine touristique survit-elle à la crise ? C’est la question que nous avons posée à Abdoulaye DIONI, Directeur Général du Tourisme.

Mais actualité oblige,  le DG nous donne dans cette première partie sa lecture sur la vie des musées dans le cadre de la journée mondiale des Musées célébrée le 18 mai dernier.

Abdoulaye DIONI ( A.D. ) : Sans être spécialiste, je peux quand même me prononcer sur la question parce que vous savez que le musée « c’est un lieu hautement et purement touristique ».   Ce qu’on constate au niveau du Burkina, c’est que l’institution muséale connait beaucoup de difficultés. Je peux parler du musée parce que je suis Administrateur au Conseil d’Administration du musée national et je vois toutes les difficultés auxquelles font face les travailleurs de cette institution qui devrait pourtant être une plaque tournante du tourisme au niveau national. Il faut dire que les travailleurs du Musée ont un budget qui n’est pas de nature à supporter leurs ambitions.

Au-delà du musée national que je connais très bien et dont je suis membre du conseil d’administration, ce qu’on peut constater, c’est que les musées au niveau national ne sont pas attractifs. En tant que spécialiste du tourisme, je peux le dire. Cela est dû au faible niveau d’investissement réalisé au niveau de ces musées. Je pense que les projets qui sont en cours de développement pourraient améliorer la visibilité de notre musée.  Dans quelques années, vous constaterez une certaine attractivité pour le bien du tourisme national et international.



ArtBF : Comment se porte le tourisme burkinabè aujourd’hui ?

A.D.  : La baisse de la fréquentation des destinations ne date pas seulement des deux dernières crises. Il faut dire que c’est depuis les remous sociaux de 2011 qu’on a commencé à constater une baisse de la fréquentation du tourisme au niveau du Burkina Faso. Quand on parle de baisse, il faut aussi relativiser parce qu’au niveau des chiffres des arrivées, il faut faire la part entre le tourisme récepteur ; c’est-à-dire, le tourisme qui concerne ceux qui viennent de l’extérieur et le tourisme interne. Pendant que les chiffres du tourisme récepteur sont en baisse depuis 2011, les chiffres du tourisme interne ne font que grimper ; toute chose qui a permis d’amortir un peu le choc de cette baisse.

Avec les crises sanitaires et sécuritaires,  on a observé une chute vraiment drastique de ces indicateurs d’arrivées au niveau national. La baisse a été plus observée au niveau du tourisme récepteur qu’au niveau du tourisme interne. Comme je vous le disais, avec les différentes crises, on reçoit de moins en moins des touristes internationaux plus précisément les touristes européens et occidentaux.



Mais au niveau des chiffres du tourisme interne, on constate que même si ces derniers sont en baisse, ce n’est pas dans la même proportion que le tourisme récepteur.  Au cours de l’année 2019 par exemple, quant on considère les arrivées du tourisme récepteur, on peut constater des baisses de l’ordre de 19, 20, 21% . Pendant ce temps, la baisse était entre 6 et 7% au niveau du tourisme interne ; c’est-à-dire, le tourisme qui concerne les résidents au Burkina Faso. Donc, c’est cela qui permet d’amortir un peu le choc. Mais au delà de ces chiffres, les impactes de cette baisse sont vraiment considérables malgré qu’au niveau des chiffres, ça s’équilibre au niveau de l’impact financier.

Avant de terminer cette 1ère partie,  le DG du tourisme se veut plus rassurant  car dit-il, « l’insécurité finira pas prendre fin ». Et il faudra qu’au terme de cette lutte, chaque acteur soit prêt pour repartir sur le bon pied.

 » C’est peut-être lancer un appel aux acteurs du tourisme au niveau national à une plus grande synergie d’action. Il faut qu’on se donne la main aussi bien du côté des acteurs privés que  du public pour relever les défis qui nous font face », a t-il conclu.

Patrick COULIDIATI

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