Considérée comme un loisir pour certains, pour d’autres il est impératif le commerce de rue pendant les vacances pratiqué par les élèves. Une activité rentable qui comporte cependant de nombreux risques. Nous avons fait le tour de la ville de Ouagadougou pour nous imprégner des réalités que vivent certains enfants.
Ils sont nombreux ces enfants qui, durant la période des vacances mènent plusieurs activités commerciales. Présent sur les routes se glissant entre les motos et véhicules, marchandises à la main, ils font ainsi le tour de la ville où ils parcourent de longs kilomètres par jour.
Rachid SAWADOGO a 14 ans, il fait la classe de CM2 dans une école à Ouagadougou. Issu d’une famille dont un père boucher et une mère ménagère, il mène cette activité chaque année afin d’aider ses parents dans la prise en charge de ses frais de scolarité.’’ Je vis à saaba, et chaque matin j’accompagne mon oncle pour aller au grand marché. Je vends des serpillères, des allumettes … Par jour, je peux gagner 500, 1000 ou 1500 frs comme bénéfice. Je parcours la ville en allant dans les quartiers comme Tampouy, Gounghin, Koulouba… Les matins, je viens avec mon oncle et les soirs je me débrouille en faisant de l’auto stop pour rentrer. Avec les bénéfices que je récolte, j’achète des habits, mes fournitures scolaires et je donne le reste à mes parents afin qu’il complète pour payer ma scolarité’’, explique-t-il
Contrairement à Rachid, Yanick KOUDOUGOU quant à lui travaille avec son père. ‘’J’ai 13 ans et je viens d’avoir mon CEP. J’accompagne mon père chaque matin au grand marché. Une fois arrivé et lorsque tout est installé, je prends une assiette dans laquelle je mets des biscuits, du coton tige et je pars vendre. Par jour, je peux gagner 1000 ffrs comme bénéfice. Lorsque je prends cet argent, je m’achète à manger et je garde la monnaie », a t-il laissé entendre.
Parmi ces écoliers, certains n’ont pas eu cette chance d’être inscrit dans une école. Aziz COMPAORE est venu du village pour aider son oncle. ‘’ Moi je vends des tapis, des carnets coraniques … J’étais à Kaya où je faisais l’agriculture. Mon oncle m’a demandé de venir l’aider à vendre. C’est pourquoi je suis venu. Chaque matin, je me promène dans les marchés comme celui de sankar-yar, souvent vers l’aéroport. Le jour où il y’a du marché mon oncle me donne 1000 frs voir 2000 ffrs. J’achète souvent des choses pour me faire plaisir et j’économise le reste’’, nous a t-il confié.
Durant notre parcours nous avons également rencontré des jeunes filles vendeuse d’eaux et du jus. Malheureusement elles n’ont pas accepté nous accorder la parole par peur.
Que la loi par rapport au travail des enfants ?
Les conventions nationales définissent un enfant comme une personne âgée de moins de 18 ans. En outre la convention 138 de l’organisation internationale du travail (OIT), adoptée en 1973 et ratifiée par le Burkina Faso en 1997 établit l’âge minimum pour l’emploi à 18 ans. Dans son article 3, l’âge minimum d’admission à tout type d’emploi ou de travail qui, par sa nature où les conditions dans lesquelles il s’exerce, est susceptible de compromettre la santé, la sécurité ou la moralité des adolescents ne devra pas être inferieur à 18 ans. A cette âge, chaque enfant de moins de 18 ans à l’obligation d’aller à l’école. Cependant, le Burkina Faso étant un pays en voie de développement, les réalités sont tout autre….
Gloria BALO
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