En marge du 8 mars, Appoline Traoré souhaite impacter ce mois de la femme en présentant en avant-première son tout premier film documentaire titrée « Witba : Une femme Leader ». L’œuvre retrace la contribution des femmes au développement du Burkina Faso à travers différentes époques. La cérémonie de projection a eu lieu le 5 mars 2021 à Canal Olympia Yennenga sous le patronage de la première Dame du Burkina Sika KABORE et en présence des ministres Lawrence MARCHAL ILBOUDO et de Harouna KABORE.
« Witba : Une femme Leader », est un film documentaire fiction, un genre cinématographique qui allie le documentaire et la fiction. Ce film raconte l’histoire d’une petite fille nommée Witba qui, allongée sur les genoux de sa grand-mère, se fait conter l’histoire des figures féminines emblématiques du Burkina Faso.
Cette œuvre d’une heure, retrace de bout en bout les talents, les combats des figures féminines burkinabè qui ont lutté et mené des combats dans plusieurs domaines de la période coloniale à nos jours en passant par les années d’indépendance. Il s’agit des grandes figures comme Jacqueline KY ZERBO, Celestine OUINZZIN COULIBALY, Alimata SALAMBERE, Mariam LAMIZANA, Alice TIENDREBEOGO, Juliette KONGO, etc.
Le cinéphile découvre à travers le film, l’histoire de chaque héroïne dans une époque bien donnée. Ainsi, on découvre les amazones, le réveil des femmes dans la période coloniale, l’initiation des femmes au temps des indépendances, l’émancipation de la femme pendant la période révolutionnaire, les revendications des femmes sous le front populaire, la libération de la parole pendant l’insurrection et avec la nouvelle génération, les femmes ont plus de liberté de ton.
« L’initiative de ce film est née du Ministre du commerce Harouna KABORE » a déclaré la réalisatrice. « Ce film est une idée de Harouna Kaboré Ministre du commerce. Au début, je ne voulais pas le faire parce que je lui ai dit Mr le ministre, je ne suis pas une femme de documentaire, je suis une femme de fiction. C’est un travail qui n’est pas de mon domaine. Et c’est la première fois en 20 ans de ma carrière que je suis nerveuse. » Elle a poursuivi en remerciant le ministre de l’avoir poussée à réaliser ce film et les femmes leaders présentes dans le documentaire de l’avoir enseigné la combativité, le courage pour faire face à toutes les difficultés qu’une femme peut rencontrer dans son métier.
Le Burkina ayant peu d’archive sur son histoire, les difficultés n’ont pas manqué au niveau de la réalisation étant donné que c’est un film documentaire. D’ailleurs, la réalisatrice l’a souligné « en faisant cet documentaire, j’ai compris qu’il y avait un réel manque d’archives et de documents. Vous avez constaté au début de l’histoire, qu’on a dû faire des dessins pour représenter justement certaines histoires par ce qu’il n’y a pas de photos ni de documents. Il a fallu trouver des moyens pour représenter cette histoire. J’ai eu assez d’aide pour le faire mais ça n’a pas été facile », a-t-elle rappelé.
Madame Sika KABORE présente à la projection a félicité la réalisatrice pour cette belle production en dépit du manque de documentation. « Je félicite Apolline Traoré d’avoir réalisé une telle production, qui nous montre au fil du temps des femmes qui se sont distinguées dans un monde d’homme et qui a permis de faire avancer la situation des femmes. C’est un film réalisé d’une main de maître malgré le manque d’archives mais aussi pour quelqu’une qui n’est pas habituée au genre documentaire. J’invite le public Ouagalais à venir regarder le film qui tombe bien car nous sommes dans le mois de la femme. Je pense que ce film va édifier plus d’un. »
A en croire les cinéphiles présents à la projection, la réalisatrice a confirmé une fois de plus son professionnalisme à travers ce premier coup d’essai qui a édifié plus d’un cinéphile. « Moi qui aime l’histoire de ce pays, je vous avoue que j’ai beaucoup appris. A titre d’exemple, je n’ai jamais entendu parler du combat de Célestine Ouinzzin COULIBALY. Mon souhait est que ce film passe dans les écoles et université car si on veut construire une nation, il faut que nos enfants sachent l’histoire de leur pays » a témoigné Sams’K Le Jah.
La réalisatrice espère qu’à travers ce documentaire, elle transmettra à cette génération, à ces jeunes filles, les courages que ces femmes ont eus pour justement développer le Burkina.
« Witba : Une femme Leader » sera projété le 7 à Hourdé, le 8 mars à Koudougou et à BOBO le 13 mars.
Fatim BARRO
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