Dans le cadre de notre rubrique « Agenda de femmes 2022 » dédié à la journée internationale de la femme, Madame Zénaba Zézi DADE échange avec nous sur la situation de la femme. Femme nigérienne soumises aux lois du Saint Coran, il était difficile pour notre invitée de passer outre que de se conformer au strict respect du Saint Coran. Toutefois, elle dresse un tableau reluisant de la situation de la femme nigérienne aussi bien en politique que dans les autres domaines Social, culturel, économique et politique.
Malgré tout ce qui est fait en faveur de la femme, il existe toujours un fossé entre l’égalité de jure et de facto dans l’exercice du pouvoir et la prise de décision. Qu’est-ce n’a pas marcher jusque-là ? Et pour une meilleure participation de la femme aux instances de décisions, pour qu’elle puisse influer sur les décisions clefs? Que feriez-vous si vous étiez Première Ministre ou Présidente du législatif ? Faut-il changer les lois ? Voilà l’exercice auquel nos invitées vont tenter d’apporter des réponses audacieuses en cette période de la Journée Internationale des droits la femme.
» Au Niger, toutes les prises de décisions sont faites par les hommes selon les lois du Saint CORAN »
Zénaba Zézi DADE : D’abord au Niger, toutes les décisions sont prises par les hommes selon les lois du Saint CORAN. C’est donc à travers ces lois que tout le monde se réfère et c’est ce qui rend la femme impuissante face aux prises de décision. Mais qu’à cela ne tienne, avec la civilisation, il y a des hommes qui s’ouvrent de plus en plus au vent de la démocratie et qui donnent un peu de liberté de ton et d’opportunités à la femme nigérienne. Mais encore une fois, je dis qu’au Niger, les décisions sont prises selon la loi du Saint Coran quel qu’en soit le degré de la loi.
Dans le domaine culturel par exemple, ce sont les femmes qui mènent les activités. Plus de la moitié des acteurs culturels sont des femmes. Partant donc de ce constat, on peut dire que ce sont les femmes qui animent la vie culturelle.
Il en est de même dans le domaine social. A ce niveau, on n’en parle même pas. Ce sont elles qui s’occupent de tout.
Dans le domaine économique, les femmes de toutes professions confondues (fonctionnaires, filles déscolarisées ou qui n’ont jamais fréquentées l’école) sont là, elles ne baissent pas les bras. Dans le domaine de l’économie, la femme nigérienne occupe vraiment l’espace.
Dans le domaine politique, la femme nigérienne a toujours démontré sa capacité de mobilisation. Pendant les élections ce sont elles qui sont au premier plan. On ne sait pas trop où sont vraiment les hommes pendant ces moments. Il arrive même pendant les votes que les femmes occupent le vide des lignes réservées aux hommes. Donc pendant les élections, ce sont les femmes qui font véritablement le poids dans les urnes.
Propos recueillies par Patrick COULIDIATY
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