A 24 heures de la commémoration du 8 mars 2022, Béatrice OUEDRAOGO / NASSA, Consultante en Genre et Développement donne sa version sur les entraves réelles de la faible représentativité féminine dans les grandes décisions. Mais d’ores et déjà, elle pointe du doigt le « QUOTA GENRE ». Et dès les premières minutes de son arrivée à l’Assemblée Nationale, Dame Béatrice OUEDRAOGO prendra une loi sur la parité pour rendre effective la représentation des femmes au niveau de toutes les instances. . Lisez plutôt !
Béatrice OUEDRAOGO / NASSA : La représentativité des femmes au niveau des instances restent toujours un problème parce que la loi sur le QUOTA souffre d’insuffisance. Selon moi, il faut plutôt passer à la parité et non au quota. Si au Sénégal beaucoup de femmes sont dans les instances de décision, c’est parce que ce pays a opté pour la parité. Au Burkina, on ne cesse de parler de quota genre mais est-ce qu’on arrive même à l’appliquer parce que la loi sur la parité est incomplète. Donc ce qui ne va pas, c’est qu’il n’y a pas de décret d’application, aucun décret n’est pris pour contraindre le citoyen Lambda à appliquer ou à faire appliquer cette loi. Il faut revoir la loi, passer à la parité et au besoin, sanctionner les conte-venants. Il y a non seulement le laisser-faire mais la situation arrange aussi les hommes qui laissent la loi en l’état. Il faut même un lobbying d’hommes qui accepteraient mener la lutte avec les femmes afin qu’elles soient mieux représentées.
Donc, si j’étais cheffe de l’exécutif ou du pouvoir législatif, la première loi que je prendrai, c’est la loi sur la parité pour rendre effective la représentativité des femmes au niveau de toutes les instances. Je passerai également en revue les femmes qui ne sont pas instruites ou déscolarisées pour qu’elles puissent participer au développement. Pourquoi ne pas voter une loi pour que toutes les femmes aient accès aux crédits dans les banques et au niveau des caisses populaires sans qu’on ne les exige des garanties ? Enfin, je prendrai une loi qui fait de la femme prioritaire sur tout et en tout !
ArtistesBF : Mais sans garanties, comment une banque pourrait-elle valider de tels crédits surtout quand il s’agira de faillite ?
Béatrice OUEDRAOGO / NASSA : L’Etat subventionnera ces fonds de garanties pour accompagner les femmes.
Au niveau de l’Education, je prendrai une loi qui rend obligatoire et gratuite la scolarisation des filles, tant au niveau du public que du privé parce que jusque-là, au privé, la scolarisation n’est pas gratuite.
Dans le domaine politique, je déciderai de l’adoption d’une loi pour instaurer la parité ce qui nous emmènera à respecter obligatoirement la liste « zébrée » parce qu’avant, c’était les femmes qui travaillaient plus pour faire monter les hommes.
Je pense également à la femme rurale qui a besoin de terres pour cultiver et à ce niveau, il faudrait permettre à la femme rurale d’avoir accès à la terre.
ArtistesBF : Il y a souvent des cas où les femmes refusent de porter les responsabilités parce qu’elles ne sont pas suffisamment libres. Qu’en pensez-vous ?
Béatrice OUEDRAOGO / NASSA : Aujourd’hui, les femmes s’assument et pleinement ! Il n’y pas mieux qu’une femme pour porter la voix des femmes. Lorsqu’une femme est propulsée, elle porte de facto la voix de toutes les autres femmes.
Pour terminer, je dirai que c’est toujours au niveau des mentalités qu’il faut actionner pour espérer un équilibre entre genres.
ArtistesBF : Votre message à l’endroit des femmes
Béatrice OUEDRAOGO / NASSA : Nous sommes dans un contexte spécial d’insécurité au Burkina. J’invite les femmes à la sobriété et à penser aux déplacées internes. Je souhaite que tout ce que nous ferons soit en direction des déplacées internes. Que tous nos regards soient tournés cette année vers ces femmes déplacées internes et mener des actions en faveur de elles-ci. Mon message est de dédier cette journée aux déplacées internes.
ArtistesBF.
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