Nos avons rendez-vous ce week-end avec Aminatou ISSAKA, Directrice des programmes à « Groupe de Recherche et d’Action pour le Développement (GRADE-Africa) » à Niamey-Niger. C’est elle qui, dans le cadre de la Journée Internationale des droits de la Femme nous entretient sur quelques aspects faisant obstacles à la participation de la femme au développement et aux grandes instances de décision. Tout en reconnaissant le combat des femmes pour un changement de mentalités et pour une meilleure représentativité féminine au niveau décisionnel, la Directrice des programmes à GRADE Africa, s’insurge contre la loi de « Quota genre ». Pourquoi ? La réponse est dans ce entretien.
» Pourquoi faut-il que les hommes décident toujours à notre place ? »
Aminatou ISSAKA : Je pense que ce ne sont pas les compétences qui manquent. Les compétences, nous en avons partout dans le monde. Beaucoup de femmes se battent pour sortir de l’ombre. Qu’elles soient de la fonction publique, des ONG internationales ou des professions libérales, les femmes se battent et il faut leur reconnaitre ce mérite. Parfois, ce sont les hommes qui se mettent derrière pour décider à la place des femmes. Parlant de représentativité, je suis contre le fait que ce sont les hommes qui décident toujours du nombre de femmes à nous représenter à l’Assemblée Nationale ou dans le gouvernement. Pourquoi faut-il que les hommes décident toujours à notre place ? Je crois qu’il faut juste mettre les femmes qu’il faut à la place qu’il faut. Et à ce niveau, comme je le disais tantôt, ce ne sont pas les compétences qui manquent.
Si je dois prendre une loi en tant que cheffe du pouvoir législatif, ce serait celle qui milite en faveur de l’égalité des chances. La deuxième loi sera celle qui interdira le mariage des enfants. Personne n’ignore ce que ce genre de mariage engendre comme problèmes. C’est une réalité que nous vivons au Niger et c’est une thématique qui me tient beaucoup à cœur sur laquelle d’ailleurs nous travaillons
Je souhaite une très bonne fête à toutes les femmes du Monde entier et une pensée particulière aux femmes qui sont dans les campagnes qui se battent pour avoir leur autonomie.
Patrick COULIDIATY
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