Assita TAMBOURA / KANZIE : Une légende de la mode burkinabè

Assita TAMBOURA / KANZIE : Une légende de la mode burkinabè

L’univers de la mode burkinabè a été frappé de plein fouet ce 2 novembre 2018.  Le décès de la styliste Tamboura Née Kanzie Ebou Assita laisse un grande vide dans le milieu de la mode. Toutefois, elle reste une véritable légende voire une icône de la mode Burkinabè

Précurseur de la mode au Burkina,  la carrière de cette styliste de premières heures débute dans les année 80 à Koudougou alors qu’elle avait déjà 30 ans  de carrière. Retour sur son parcours professionnel



Je suis couturière de profession depuis près de 30 ans . J’ai commencé ce métier depuis la Côte d’Ivoire avant de rejoindre mon frère en France où j’ai été mise en contact avec une couturière Yougoslave. Après quelques années d’apprentissage, je suis rentrée au Burkina, précisément à Koudougou (ville située au centre Ouest de la capitale) où j’avais d’ailleurs repris la couture après mon mariage. J’ai été plusieurs fois retenue pour représenter le Burkina à de nombreux festivals.  Aujourd’hui, j’ai ouvert un atelier de formation de couture au profit de tous ceux ou de toutes celles qui désirent se former, se perfectionner et faire carrière dans la couture.
(…) Nous sommes guidés par un certains nombre de valeurs et de règles cardinales qui font notre fierté et notre force : Première règle, nous ne donnons pas de faux rendez-vous ! Ensuite, il y a l’accueil et le respect des clients. C’est très important ! (…) .

(…) Nous sommes conscients que nous formons nos propres concurrents ! Les filles, après la formation veulent chacune ouvrir un atelier. Malgré tout, nous nous en sortons grâce à une clientèle que nous avons sue fidéliser et qui tient toujours à s’habiller classe.



(…) Je ne vois pas d’inconvénient à habiller un comédien, un réalisateur ou un artiste musicien ! Je le ferai avec plaisir car je sais qu’en  retour, ils ne manqueront pas de présenter ma créativité au public.
(…) Parlant des conseils à donner aux plus jeunes, vous savez, les enfants d’aujourd’hui sont trop pressés. Ils veulent s’enrichir tout de suite et maintenant. Pour réussir, il faut qu’ils prennent leur mal en patience et chercher à comprendre, savoir comment le voisin ou la voisine a fait pour réussir. Quelque fois, on ne doit pas se gêner de se mettre aux ordres d’une tierce personne pour apprendre. L’exemple de l’artiste Aïcha KONE est assez édifiant. (..)

Que la terre libre du Burkina lui soit légère et que vivement la jeunesse qui a cru en elle continue de porter sur les fonds baptismaux la légende de celle qui a ouvert son atelier au profit de tous ceux qui désiraient se former, se perfectionner et faire carrière dans la couture.

Patrick COULIDIATY

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