Bertran Bali BAZIE / BAZ-BILL :  Président des Jeunes artistes musiciens du Burkina

Bertran Bali BAZIE / BAZ-BILL :  Président des Jeunes artistes musiciens du Burkina

BAZE Bali Bertrand est cette semaine dans notre collimateur d’artiste tombé dans le silence. Entre les affaires et la musique, le Roi du Chiwawa BAZE Bali Bertrand alias Baz Bil est depuis quelques années absent de la scène musicale. Cependant, il fait toujours parler de lui avec des perspectives et des projets de festivals tels  « Les nuits de Nagrin » et la deuxième édition d’un de ses festivals dénommé « carrefour des musiques traditionnels de Ouagadougou (CMTO) ». Mais qu’à cela ne tienne, nous gardons l’espoir que l’artiste rebondira pour le bonheur de ses fans. En tous les cas, les burkinabè se souviendront longtemps du rythme « Chiwawa » où on dansait comme si on grelottait de froid.

Zoom sur  cet artiste de premières heures (retranscription intégrale).

Portrait

Je suis BAZE Bali Bertrand et comme nom d’artiste, BAZ-BILL. Je suis président fondateur des jeunes musiciens du Burkina. Je suis le créateur du Chi-WA-WA qui est une fusion de danse et de rythme. Je suis aussi membre de plusieurs institutions au Burkina Faso dont :
– le Conseil Economique et Social(CES),
– du Lions Club de Ouaga (Afrique),
– du Conseil d’Administration du Musée National,
– de l’Assemblée générale du BBDA
et enfin membre de la commission communale de l’urbanisme et de … de Ouagadougou.
Je précise que c’est en tant que président représentant les artistes burkinabé que je siège au sein de toutes ses institutions.
Je fais la musique depuis 1991 et j’ai produit à ce jour 3 Albums dont le dernier s’intitule « on t’a vu ici là  »

Art.: Avec toutes ces tribunes, on peut donc dire que la musique ne souffre plus au Burkina !
B.Bill : Oui ! Mais il faut reconnaître que ces dernières années, la musique burkinabé a pris de l’envol. Ça , c’est incontestable ! Cependant, je note quelques petites incompréhensions entre artistes musiciens, producteurs, manager et éditeurs. Nous espérons qu’à la faveur de la Formation organisée par le BBDA et qui se tiendra le 25 mai prochain au CENASA, va contribuer à aplanir  énormément certaines difficultés.
Pour ce qui est des difficutés de notre musique, il y a d’abord la production. Toutes les maisons de production sont en train de se fermer. A la limite, elles sont devenues des maisons de vendeurs de savons ou de cigarettes. Ces maisons n’arrivent plus à fonctionner correctement du fait de  la piraterie qui a pris le dessus. C’est pourquoi nous avons demandé au Chef de l’Etat de prendre le problème à bras le corps parce que ce sont des milliers de créateurs qui vont mourir de cette gangrène.

Art.: Pensez-vous que ce soit seulement la piraterie qui empêche la musique burkinabé de percer les frontières ?
B.Bill : Non ! La piraterie est un problème parmi tant d’autres. Sinon que la musique ivoirienne n’aurait pas connu un tel succès. La piraterie a son côté néfaste et son côté positif aussi.

Art.: Voulez-vous donc une chose et son contraire ?
B.Bill : Pas du tout ! prenez par exemple les auxiliaires de la musique. Ailleurs, lorsqu’un artiste a fini de chanter et qu’il a produit son album, le reste incombe aux auxiliaires de la musique; c’est-à-dire aux managers. Ici, nos managers sont des gens qui se cherchent. Ailleurs, les managers sont des gens financièrement posés qui n’hésitent pas à se payer un billet d’avion pour chercher un spectacle pour un artiste. A mon avis, il faut de nouveaux mécènes au Burkina, des gens qui sont prêts à se sacrifier pour leur artiste. Je salue de passage l’action de Walib qui a eu l’audace d’envoyer FLOBY et deux autres artistes en Côte d’Ivoire pour un concert;  ça bien fonctionner. Le travail des managers devrait fonctionner comme ça.



Art.: De quoi voulez-vous parler dans votre dernier album « on t’a vu ici là » ?
B.Bill : En fait, les gens pensent que je l’ai chanté pour attaquer. Ce n’est pas la bonne compréhension. Cependant, je critique un état d’esprit qui consiste à dénigrer autrui. Il n’est pas rare d’entendre au Burkina, « qui n’a pas vu un tel ? « on t’a vu ici et tu n’étais rien ! » . Je crois que mon album est une invite aux gens à se battre, à travailler pour mériter. Les critiques de dénigrement, à mon avis, ne nous feront pas avancer.

Art.: Comment voyez-vous la manière dont les spectacles sont répartis aux artistes dans les cérémonies officielles ou dans les grands Galas. La répartition est-elle faite de manière raisonnable, scientifique de façon à ce que chacun puisse avoir la chance de se produire ?
B.Bill :  Pour ce qui est de la manière dont les artistes musiciens sont invités aux grandes cérémonies, j’avoue que  je ne maîtrise pas le circuit. Je suis tous les jours interpellé sur la question ! Mais que puis-je faire ?. C’est vrai,  on a l’impression que ce sont les mêmes artistes  qu’on choisit pour les Galas et autres cérémonies officielles. Je me demande si les gens ne se lassent pas d’écouter les mêmes musiques. C’est sérieux !

Art.: Mais nous croyions que vous étiez le Président de l’Association des jeunes artistes Musiciens et que vous devriez être en mesure de réguler cela ?
B.Bill :Mon frère ! Même en tant que président, c’est difficile pour moi d’intervenir parce qu’on va toujours me traiter de jaloux. Pour l’instant, je crois que le choix des artistes pour les spectacles se fait par affinités, entre amis, par liens de parenté, par copinage. En fait, à chacun sa porte d’entrée » et son tuyau comme on le dit. C’est tout de même déplorable, parce qu’à cette allure, il y aura toujours des  » laisser pour compte ». Pendant que d’autres, à la faveur de leur relation s’arrachent les spectacles 3 à 4 fois par semaine, certains ne savent pas où se donner de la tête. Il serait souhaitable que le Ministère nous aide à réguler cela.
Je souhaite qu’il y ait assez de sponsoring pour les artistes et que les burkinabé puissent s’appropriés des œuvres légales des artistes.
Je vous remercie pour cette idée de donner de la visibilité à nos œuvres à travers la toile.

Contact : bazbill@hotmail.com

ArtistesBF

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