BISO 2ème édition : La nécessité de continuer et de tenir le Pari …

BISO 2ème édition : La nécessité de continuer et de tenir le Pari …

Après une première édition à succès, la Biennale Internationale de la Sculpture de Ouagadougou (BISO) tiendra sa seconde édition du 8 octobre au 8 novembre 2021 à Ouagadougou. C’est du moins ce que nous apprenons de « radio mille collines » et sur les réseaux sociaux.

 » Fermer les yeux sur nos intérêts égoïstes et sauver l’essentiel « 

Pour ce que nous savions, la BISO est une belle initiative. Et nous l’avons bien accueillie lorsque l’un des membres fondateurs, François DENEULIN nous l’annonçait en premier. Jusque-là, nous continuions à la porter et à espérer que la montagne n’accouchera pas d’une souris ; c’est notre souhait !

Quoiqu’il en soit, l’acte-II  de la BISO s’annonce et à en croire nos oreilles, ce n’est pas sans démotivation et frusfrtration pour certains acteurs du milieu et pas des moindres.

2019 à 2021, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et rien se semble bien se dessiner et briller comme à la première année, c’est à dire, à l’An-I où les conflits d’intérêts n’avaient pas encore fait leurs apparitions. Pour nous rassurer que tout se déroulera bien comme une lettre à la poste, nous avons pris l’initiative d’approcher quelques organisateurs dont évidemment François DENEULIN par qui nous avons connu ce projet.

 



Pour mémoire, rappelons que François DENEULIN a été responsable de la « BISO OFF » à la première édition. Bien plus que cela, il a le mérite d’avoir crééer une page Web sur laquelle il répertorie le travail des artistes plasticiens burkinabè

Comment imagine-t-il cette seconde édition ?c’est la question que nous lui avons posée sans nous rendre compte de la délicatesse de notre curiosité. Lisons- plutôt

François DENEULIN ( F.D : ) Cette question est un peu délicate puisque ce n’est pas moi qui conduit et coordonne l’édition de cette année et que je n’avais travaillé que sur la BISO Off 2019 et non pas sur le « In ».

Je redéfinirais ce que je pensais déjà lors de la première édition. Quoique soit la « Biso In », que l’on soit d’accord ou non avec son coté très exogène venue de bonne intention parisienne, très liée au marché de l’art, elle ‘LA BISO) a l’intérêt d’exister et d’ouvrir un regard étranger vers la scène des arts plastiques du Burkina Faso. Il fallait se saisir de cette occasion afin de motiver les artistes et de permettre une plus grande visibilité de ceux-ci au niveau national et international.

En 2019, nous avions tous été surpris de l’émulation qu’elle avait engendrée à Ouagadougou dans le milieu et cela aurait été dommage de ne pas poursuivre plus en avant cette possibilité.

Mais faire une première édition est facile et reste un moment où on nous excuse beaucoup de choses.Faire une deuxième édition est une autre problèmatique. Des attentes sont arrivées qu’il ne faut pas décevoir.

Qu’est-ce que je souhaiterais ?

Et bien déjà une chose qui vient d’apparaître en dehors de la « Biso In », ou « off ». C’est le travail formidable que fait Adjaratou Ouedraogo avec « Ma ville en peinture » de rendre plus visible et populaire le secteur des arts plastiques au sein de la population burkinabè. Ce qu’elle est en train de faire avec cet événement est fantastique et profitera à tous.

Je vois aussi que les vernissages se calent en dehors des temps forts de la « BISO In » et donc semble s’orienter vers la population vivant au Burkina Faso plutôt que vers les rares visiteurs du « In ».

L’enjeu de cette deuxième édition doit être local. Sans une base forte, sans reconnaissance de son pays et de ses institutions, il sera difficile à la scène des arts visuels d’être forte à l’extérieur.

ArtBF : – Vous parliez tantôt de votre retrait de l’organisation de la BISO.Pourquoi une telle décision en tant que membre fondateur de l’évènement

Il y a eu plusieurs raisons à mon retrait.

La première,est que l’événement doit être porté de manière endogène. Il est difficile de tout prendre en compte quand on est loin d’autant quand on est en Norvège. Cela peut s’avérer être un avantage car on est loin des petites histoires, mais il est plus difficile de faire un bon portage du projet. De plus, il est important que des acteurs locaux prennent les choses en main.

J’avais échangé fortement en amont avec Aboubakar Sanga de Wekré sur la possibilité de travailler ensemble. Mais plusieurs points nous semblaient délicats et nous avancions prudemment.

A un moment est arrivé de manière intempestive un opérateur extérieur, déjà présent sur le « In ». Cet opérateur est en train de s’installer au Burkina Faso et était en train de phagocyter les différents lieux déjà impliqués sur l’édition de 2019 pour faire son propre « Off ».

Afin de ne pas entrer dans des jeux de concurrence et de déséquilibre entre plusieurs « off « et parce que mon intervention à distance me semblait très fragile, j’ai préféré me retirer et axer mon soutien d’une autre manière. D’autant que faire cela sur ses fonds propres amène rapidement des limites financières.

Les artistes ont besoin de plusieurs évènements et opérateurs. Plus nous serons actifs, mieux ce sera. L’art a besoin de concurrence pour créer de l’émulation, à chacun de trouver ses chemins.

Et comme je suis engagé sur d’autres opérations.

ArtBF :Et quelles seront les chances pour cette  seconde édition de pouvoir tenir ses promesses sans décevoir quand on sait que beaucoup d’eau a certainement coulé sous les ponts ?

Les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

Et ce n’est pas avec des promesses que l’on construit les choses.

Si je n’avais qu’un conseil à donner, les seules chosent qui arriveront seront celles que vous provoquerez et porterez.

L’intérêt d’un événement de type festival, biennale, c’est de créer un effet de masse permettant une visibilité de la filière. Et non pas une visibilité de la personne ou de la structure.

A chacun, dans cet événement, de faire sa communication, de trouver les chemins vers son public et ses acheteurs. Cela nécessite un vrai travail de mise en place d’exposition dans le contexte burkinabè – (doit-on mimer la manière occidentale alors que l’on n’en a ni les moyens, ni la structure ?) – avons nous fait des choix, avons-nous travailler la présentation, la communication ? Ai-je motiver les personnes que je connais ? Quelles expériences je retirerais de cet événement pour travailler différemment plus tard, ouvrir d’autres pistes ?

Un événement, une exposition, c’est une étape pour continuer, pour aller plus loin.

C’est aussi et je l’espère pour tous, le moment où l’on peut vendre. Une nécessité pour pouvoir continuer.

Bon BISO à tous.

Propos receuillis via whatsapp par Patrick Coulidiaty

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